Pour Un Numérique Critique et Humain

Nouvelle saison

Il y a quelque temps, interroger la digitalisation du monde était une question spéculative : on tentait d’imaginer la forme qu’elle pourrait prendre, et ses éventuelles conséquences. Quand le groupe PUNCH (Pour Un Numérique Critique et Humain) a commencé à s’intéresser aux changements que la numérisation allait produire dans la société, cela relevait d’un travail sur toute une série de “nouvelles pratiques”. Aujourd’hui, il nous semble qu’il est temps de faire une sorte de retour d’expérience. D’une part parce que le numérique est dans notre quotidien. Non plus une étrange et mystérieuse promesse, mais un élément banal. La présence du numérique n’a plus rien d’étonnant, c’est au contraire lorsqu’on se retrouve “sans réseau” que la situation paraît exceptionnelle. D’autre part parce que nous avons beaucoup plus de savoirs sur ce qu’implique l’utilisation des machines digitales, mais ce savoir est à la fois peu visible, puisqu’il n’a plus rien de spectaculaire, et aussi — c’est peut-être là l’essentiel — peu valorisé, parce qu’issu de la pratique, du terrain, de métiers souvent déjà peu valorisés : infirmières, travailleurs sociaux, animatrices des EPN, mais aussi chacun d’entre nous dans notre quotidien… La crise sanitaire, considérée par d’aucuns comme une aubaine, a accéléré la numérisation à marche forcée sans réelle réflexion sur ce que l’on perd, ce que l’on modifie et qui on laisse au bord du chemin. Qu’en est-il notamment des bénéfices de l’informel, de la présence physique, des interactions in vivo ? Que deviennent les capacités de création et de mobilisation ?

La question est de comprendre ce que le numérique rend possible, et ce qu’il rend impossible ou très difficile. Quels sont les agencements réels avec l’économie, mais aussi avec les problématiques DRH du management, avec la privatisation… ? On voit déjà bien ce que produit la numérisation, mais l’intérêt est d’en proposer autre chose qu’un simple retour utilisateur : poser l’importance de l’expérience, de plus en plus contestée par des savoirs formalisés, évaluables, communicables… et poser cette importance non pas comme une marque de nostalgie, mais comme une production de nouveaux savoirs.

Le cycle reprend ce 18 février avec une première journée consacrée à l’immixtion du numérique dans l’Éducation Permanente. La jauge étant limitée en raison des mesures sanitaires, l’activité est malheureusement complète mais d’autres rencontres sont en cours de préparation et nous ne manquerons pas de vous en informer.

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