Féminismes, antiracismes : les mots du contre-pouvoir
Personnes racisées, blanchité, privilège blanc, privilège masculin, mansplaining, male tears, études de genre, féminisme décolonial, intersectionnalité…
Ce qui n’est pas nommé n’existe pas. L’irruption récente de ces notions dans les milieux militants et/ou universitaires permet de raconter, souvent très concrètement, ce qui restait de l’ordre de l’indicible. Et contribue à une salutaire mise à nu des rapports de domination, dans leurs trivialités les plus grossières. Autant dire que l’usage de ces mots suscite de fortes résistances et de bruyantes condamnations de la part de celles et ceux qui se posent en garant·es de l’orthodoxie langagière et des valeurs qu’elle véhicule.
Ainsi, nommer les Blanc·hes serait raciste. Mais pas les Noir·es ou les Arabes dont l’existence en tant que catégories n’est pas à démontrer dans le langage courant. Ainsi, le mot racisé·e serait la dernière invention d’un antiracisme soudain devenu raciste.Ces mots, donc, peuvent rebuter ou faire peur. Y compris dans les camps des militant·es de terrain. Marqueurs d’une certaine radicalité politique, ils sont parfois mal définis ou mal compris, et refusés par les personnes concernées elles-mêmes qui n’y voient qu’intellectualisme ou charabia militant. Raison de plus pour, ensemble, se pencher sur leur signification.
La langue comme champ de bataille…
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