Voix vives — Lecture
Qu’elle fasse peur ou qu’elle porte conseil, la nuit nous enveloppe chaque soir. Qu’inspire-t- elle aux écrivains ?
La nuit fait peur. On a toujours cherché à la contrôler. On perd la lumière, c’est le temps des complots, c’est la nuit qu’on refait le monde… La nuit a aussi un irrésistible parfum de liberté : si le jour est le territoire consacré aux comportements sages et fonctionnels, la vie nocturne, elle, fascine car elle incite à la transgression et à l’anticonformisme. Parce qu’elle est une autre manière de voir, parce qu’elle est faite de danse, d’alcool mais aussi d’angoisse, parce qu’elle échappe aux regards des autres.
Et si la nuit, loin d’être opposée aux Lumières, mettait au jour une nouvelle manière de vivre ? Comment la nuit, sans témoin, vie de l’obscurité et de l’invisibilité, peut-elle être plus claire et plus douce que la transparence blafarde du jour ? À quelle bienveillance nous invitent la nuit noire, la nuit insomniaque ou la nuit festive ?
Nous irons cueillir toutes ces fleurs de nuit parmi les textes d’auteur.e.s d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs, de Jean-Jacques Rousseau à Leila Slimani.