Les nouvelles primées !
Grand prix du jury — “La longue nuit de Gao Ming” de Luc Lecerf
Luc Lecerf a séduit le jury par son texte intitulé “La longue nuit de Gao Ming”, qui a rapidement émergé dans la délibération du jury comme un texte dense et humain, très bien construit, rendant hommage à l’esprit de résistance et de résilience. Luc Lecerf construit son récit sur base de sensations et d’éléments concrets plutôt que sur des discours. C’est un hommage à ce qui vit et ne demande qu’à vivre. S’il emprunte le rythme et la densité des contes traditionnels, il le fait de l’intérieur, non par imitation. Nous apprendrons plus tard que l’auteur a effectivement vécu en Chine. Vous pouvez lire cette nouvelle en cliquant sur le PDF ci-dessous, ou l’écouter ici, mis en voix par Frédéric Lubansu et Louise Manteau. Bonne lecture, bonne écoute !
Lire “La longue nuit de Gao Ming” en PDF
Ingénieur Aéronautique, et passionné de littérature, Luc Lecerf a 41 ans. Il habite près d’Aix-en-Provence, est marié et père de deux garçons de un an et trois ans.
Très tôt, mon besoin d’écrire s’est exprimé à travers la rédaction de textes et de nouvelles. Depuis six ans, je suis membre d’un atelier d’écriture très actif à Aix-en-Provence, Le Studio des Mots. Je participe régulièrement à des concours de nouvelles, avec plusieurs prix gagnés à Genève, Fréjus, et aujourd’hui chez vous. L’un de mes projets reste l’écriture d’un grand roman, actuellement en cours de rédaction. Je suis à la recherche d’une maison d’édition, et preneur de tous les conseils des membres du jury pour en trouver une. En écrivant “La longue nuit de Gao Ming”, impossible de ne pas penser à la vie post-confinement, dans nos sociétés où chacun de nous est concerné. Ce phénomène a touché nos vies et nous touche encore. A la vue de l’écroulement des économies en Europe, là où la communication est plutôt transparente sur le sujet, j’ai voulu réfléchir au traitement de l’épidémie dans des pays moins démocratiques, qui refusent de voir leur économie s’écrouler. Les conséquences au niveau des populations m’intéressent. Des histoires d’hommes, de femmes, d’enfants, aux prises avec l’oppression de gouvernants prêts à tout pour sauver la toute-puissance de leur nation. Je ne cite jamais le pays où se déroule la nouvelle, foyer de l’épidémie, pays que je connais bien au demeurant, pour y avoir passé presqu’une année pour mon travail. Magnifique pays à la population si accueillante. J’ai pensé à eux en écrivant ce texte, pour traduire leurs souffrances au quotidien face au virus. Pour que l’on n’oublie personne. Surtout ceux dont la voix est un murmure.
Prix de la Biblio — “Alex the snake” de Charles Louis
Alex se rêvait biker indomptable, cheveux aux vents, rebelle amoureux… Ne lui reste qu’un mariage raté, un pavillon de banlieue, et ces tatouages sur les bras pour le narguer. Le monde qui soudain s’arrête semble lui offrir une dernière chance. Saura-t-il la saisir ? Un thème éternel, revisité avec sensibilité et dérision par Charles Louis. Découvrez ci-dessous le Prix de la Biblio ou écoutez-le dans la bouche de Frédéric Lubansu et Louise Manteau en cliquant ici.
Tout petit, Charles Louis a attrapé le virus de l’écriture. Une graphomanie intime, presque honteuse, dans une famille où les mots étaient le plus souvent dits haut et fort mais les émotions tues, les sentiments enfouis. Il a rencontré la poésie, le théâtre, et a vécu, un temps, l’aventure du métier de comédien. Chaque instant de pause dans ce monde ultra-rapide, hyper connecté, il le met à profit pour écrire des poèmes, des nouvelles. Alors, le temps de ce premier confinement a été prolifique pour lui, en émotions, en textes, en histoires à imaginer et à raconter. “Alex the snake” est né pendant cette période. Un homme laissé seul s’éveille aux émotions grâce à des mots, des pensées écrites qui sont glissées sous sa porte chaque jour. La chute semble douloureuse mais sur ce palier, Alex peut choisir le sens qu’il donnera à sa vie d’après. Ce nouveau confinement permettra peut-être aux gens de faire le bon choix pour le deuxième essai d’un monde d’après.
Prix de la Maison du Livre — “En voie d’extinction” de Sandy Pouvreau
Alors que le confinement s’éternise, June trouve l’apaisement à ses angoisses dans l’écriture, jusqu’à ce que le papier vienne à manquer… Ainsi démarre une quête haletante, dans un monde parallèle qui ressemble pourtant tellement au nôtre. Le jury a apprécié l’esprit de résistance et l’écriture romanesque de Sandy Pouvreau. Et comme l’acte d’écrire est le moteur de la nouvelle, le Prix de la Maison du Livre lui va comme un gant.
Native de la Rochelle, j’ai quitté l’Atlantique pour Bruxelles il y a vingt ans. Educatrice spécialisée, j’ai exercé pendant une quinzaine d’années auprès d’un public d’enfants en situation de handicap. Aujourd’hui, je suis formatrice auprès d’étudiant.e.s qui désirent entrer dans cette profession. En pensant à mon rapport à l’écriture, je dirais qu’il est intimement lié à mon goût pour la lecture. J’aime plonger dans les ambiances lexicales, l’imaginaire, le fictionnel, les vécus. Ma nouvelle « En voie d’extinction » s’est construite assez naturellement lorsque j’ai lu la thématique du concours. Très vite des idées en rapport avec la situation que nous vivions et que je pouvais ressentir sont apparues : naufrage humain, perte de repères, solitude, détresse, invisibilité, voix réprimées. Le personnage de June incarne toutes ces fragilités générées et exacerbées par les tragédies humaines et sanitaires. Finalement, “En voie d’extinction” aurait très bien pu s’intituler…… “En voix d’extinction”.
Lisez ou écoutez “En voie d’extinction”, lu par Louise Manteau et Frédéric Lubansu.
Lire “En voie d’extinction” en PDF
Prix Jeunesse de l’Echevinat de l’Enseignement — “Juste avant ses cendres” de Adelchi Ghezzi
Vingt-et-un-an après la Grande Descente, les frontières sont abolies, les classes sociales gommées, la police inutile. Mais tout va t‑il vraiment pour le mieux dans le Monde d’Après où toute contestation est devenue obsolète ? Le jury a apprécié cette utopie qui nous met en garde sur les dangers d’un Etat totalitaire exerçant son pouvoir au moyen de l’endormissement des consciences par le confort matériel et spirituel généralisé.
Je m’appelle Adelchi Ghezzi, j’ai seize ans, et je vis à Paris depuis mes cinq ans après avoir passé mes premières années à Rome. Ma mère écrivaine m’a transmis la passion de l’écriture et de l’observation (voire de la filature, si j’ose dire). Je consigne tous les jours dans des carnets variés ou sur mon téléphone des idées et des détails, sur les gens, une ruelle, ou le paysage. L’idée originale pour Juste avant ses cendres a germé dans mon esprit le 1er août dernier. Je venais d’arriver chez mon père en Italie, et le démantèlement de la centrale nucléaire de Latina en banlieue romaine faisait la une des journaux. Un récit m’est alors apparu dans le train entre Rome et Civitavecchia, que j’ai immédiatement noté sur mon téléphone : « Dernière conférence – à bord d’un train pour Latina, je rencontre une physicienne nucléaire de génie (portée disparue) qui se rend à l’ex-centrale de la ville. Je l’accompagne, nous la contemplons ensemble et nous nous séparons » Deux semaines plus tard, j’ai découvert par hasard le concours de nouvelles de la Maison du Livre sur le thème de l’instant d’après. J’ai repris l’ébauche initiale du texte maintes et maintes fois, pour arriver enfin au récit de ce fatidique voyage en train du vingt-sept mars 2038, entre Rome et Civitavecchia.
Découvrez ci-dessous le Prix jeunesse ou écoutez-le dans la bouche de Frédéric Lubansu et Louise Manteau en cliquant ici
Lire “Juste avant ses cendres” en PDF
Mention spéciale jeune auteur — “L’hippogriffe et le coronavirus” de Rafael Isaia Greco
Beaucoup d’enfants n’écrivent pas et, parmi ceux qui écrivent, rares sont ceux qui parviennent à restituer l’esprit de l’enfance. Le jury des jeunes a craqué pour ce texte fantasque, plein d’énergie, dans lequel on meurt beaucoup… Rafaël Isaïa, jeune auteur de 8 ans, vous invite dans une vallée étrange, peuplée de créatures inquiétantes, sur laquelle veillent deux lunes et des milliers d’étoiles.
J’adore lire des BD, jouer aux LEGO et parfois lire des romans et des petits livres. J’aime la nature et les petits rongeurs et j’ai une petite sœur. Je n’aime pas trop écrire mais j’adore inventer des histoires. Ma maman m’a parlé du concours. Au début je n’avais pas d’idée puis j’ai vu mon LEGO hippogriffe. Et alors j’ai eu l’idée de faire un personnage hippogriffe et de faire que les coronavirus sont des personnages méchants. J’avais envie que l’histoire ne soit pas complètement dans le réel mais aussi dans l’imaginaire. Plus tard, j’ai envie d’avoir des enfants et de les emmener dans l’espace ou de devenir explorateur ou scientifique mais c’est risqué alors peut-être faire des BD ! J’ai 9 ans. Mais quand j’ai écrit ce texte, j’avais 8 ans. Je suis né le 9 août 2011. Rafael Isaia
Cliquez ici pour entendre la nouvelle mise en voix par Frédéric Lubansu et Louise Manteau.
Lire “L’hippogriffe et le coronavirus” en PDF
Mention spéciale pour la qualité littéraire — “Le blaireau et le cerisier” de Jean-François Drut
Quelque part à l’aurore du vingt-et-unième siècle, la galaxie d’Andromède s’apprête à percuter la Voie Lactée, provoquant l’extinction de l’espèce humaine et un léger frémissement du cosmos… Les amours d’une chauve-souris et d’un pangolin auront entrainé la fin d’une aventure de quelques millénaires, sur laquelle Jean-François Drut revient avec une langue baroque, teintée de misanthropie mais qui clame surtout son amour de la langue et des littératures. Le jury a décerné une mention spéciale en raison des qualités d’écriture de la nouvelle, qui clôt le palmarès du concours de nouvelles “L’instant d’après”.
Cliquez ici pour entendre la nouvelle mise en voix par Frédéric Lubansu et Louise Manteau
Lire “Le blaireau et le cerisier” en PDF
“J’ai l’âge de mes rêves plutôt que l’état civil de mes artères… Amoureux des mots, je suis persuadé que leur artisan doit s’effacer devant leur capacité d’évocation…”
ÉVÉNEMENT
PASSÉ !
1060 Saint-Gilles
Bruxelles