Rapport d’activités 2019
Table des matières
1. Introduction
2. Bilan moral
3. Encourager l’accès à la littérature, à la lecture et à l’écriture
- Rencontre : Tétras Lyre fête ses trente ans
— Rencontre typographique : La Perruque #3
— Soirée littéraire : le numéro 8 de la revue Boustro
— Rencontre et ateliers : Papier Machine étire sa langue
— Projection : Ex Libris — The New-York Public Library
— Journée professionnelle : (Ré)enchanter la lecture publique
- Présentation des ateliers et stages
— Les ateliers et les stages en chiffres
— Évaluations
— Publics
— Promotion
— Fête : La récolte des fruits de la saison 2018 – 2019
— Facilités de paiement
— Projets pédagogiques
— Conclusion
— Épilogue : Chut ! On lit
- Rencontre : Littérature et parcours d’immigration
— Rencontre : Des traversées et des mots
— Spectacle : Les enfants de la Red Stard Line
— Soutien : Vente de livres d’occasion
— Journée de découverte : De l’Alpha à la Biblio
— Projection : Tomber les murs
— Specatcle : Simone
— Bibliothèque mobile : Street & Read
4. Accueillir des débats d’idées, des créations et des événements
- Exposition : Mon père, ce robot ?
— Exposition : Livre Migre
— Exposition : Arts et Alpha
— Exposition : Boustro s’expose !
— Exposition : Mariska et les années Banane
— Exposition : José-André Lacour, le caméléon des lettres belges
- Présentation : Pays dans un pays — Un manifeste
— Accueil : Découvrir le partenariat femme / sage-femme
— Accueil : Habiter ensemble avec le vivant
— Colloque : Rosa Luxemburg — Dialogue entre politique et histoire
— Rencontre avec Pinar Selek : Éloge de l’insolence
— Présentation du livre : Ni prison, ni béton
— Mon père, ce robot ? Le match retour
- Conférence : Le cerveau musicien
— Lecture à voix haute : Beauté et laideur
— Lecture à voix haute : Mots et maux d’amour
— Spectacle : Le voyage fabulé — Écriture et bégaiement
— Chants de lutte : Ne servir plus !
— Fruits de la saison : Cest la fête !
— Concert : Chasons et polyphonies traditionnelles d’Espagne et d’Amérique latine
— Écoute et rencontre : Charge ($) déraisonnable ($)
— Conférence : Du silence au bruit
— Lecture vivante : Rupture, perte et (re)gain
5. Une littérature qui parle du monde et de tout le monde
- Lecture musicale : La Pension Almayer
— Rencontre : Quelle place pour José-André Lacour dans la littérature belge ?
- Accueil : Tout le monde à table
— Rencontre : Les fronts décoloniaux, aperçu international
— Rencontre : États des luttes — Moyen-Orient et Afrique du Nord
— Rencontre : Quelle justice fiscale pour le Sud ?
— Cycle tricontinental : Désindustrialisation précoce : un danger pour le Sud ?
— Festival : Transpoésie 2019
6. Quelques informations synthétiques
- Auteurs, autrices, illustratrices, illustrateurs, éditeurs, éditrices de Belgique
— Autres participantes et participants à nos rencontres
7. Perspectives
- Chantiers au long court
— Lignes de cheminements amorcées
— En cours de déroute
Notre rapport d’activités
1. Introduction
Pour la Maison du Livre, la saison 2019 – 2020 aura tourné une page importante de son histoire qui continuera à s’écrire, avec d’autres mains ou d’autres mots, en quête d’inspirations toujours renouvelées, et fidèle à des convictions dont la force a bâti le projet et sa résistance au temps, dont la nécessité n’a jamais été démentie par le cours des choses. Joëlle Baumerder a créé de toutes pièces cette institution unique en Fédération Wallonie-Bruxelles. Elle l’a dirigée et portée de manière décidée, enthousiaste, tenace, bienveillante et chaleureuse pendant vingt-deux années. En 2019, elle a annoncé sa volonté de quitter la maison pour s’ouvrir à des horizons inconnus et surprenants, non sans avoir au préalable vérifié ou fait en sorte que tout était en ordre de marche pour permettre à l’aventure de se prolonger les vingt prochaines années au moins. Début 2020, Mathieu Bietlot a pris la relève avec l’équipe et dans un environnement propice à lui permettre de relever le défi.
Ce rapport d’activité a donc été organisé et le bilan moral rédigé par le nouveau directeur à propos d’une année qu’il n’a connue que de l’extérieur. Grâce à la cohésion et l’implication de l’équipe, cela n’a pas suscité de difficulté mais ouvert la possibilité de proposer une nouvelle structure à ce rapport.
Nous commencerons par un bilan moral à proprement parler, c’est-à-dire un aperçu global de ce que nous retenons de l’année écoulée et du contexte dans lequel elle a fait sens. Ensuite nous déplierons la liste des activités réalisées selon un nouveau découpage qui répond à la fois à la rencontre des missions de l’institution et à une plus grande lisibilité des divers registres d’activités déployés au service de ces finalités. Quand on sait combien la forme et le fond sont inextricables dans toute pratique culturelle, il n’est pas aisé de répartir et regrouper les nombreuses activités selon leur genre ou leur thématique. La restitution du foisonnement s’organise ici autour de trois verbes aux multiples déclinaisons : encourager (la découverte, la pratique, l’audace, la rencontre, les complicités, les synergies), accueillir (s’ouvrir à ce qui vient, au proche comme à l’inconnu, et au mouvement du monde dans lequel nous nous situons), diversifier (les origines et les destinataires). Ces trois verbes se conjuguent dans l’ensemble de nos démarches et leur distinction n’ira pas sans d’inévitables renvois de l’un à l’autre.
Les informations pratiques et quantitatives de chaque activité sont mises en exergue de leur évaluation qualitative pour faciliter le travail des administrations. Le lieu des activités n’est mentionné que lorsqu’il ne s’agit pas de la Maison du Livre. Certaines de ces informations sont synthétisées au chapitre six.
Assez logiquement, les perspectives futures font l’objet du dernier volet de ce rapport.
Les lectrices et les lecteurs de ce document – de cette littérature grise dont nous savons qu’elle n’est pas des plus passionnantes – nous diront si les projets, les préoccupations, les démarches et les réalisations de la Maison du Livre y apparaissent clairement, si la diversité en ressort autant que la cohérence.
Ce rapport d’activité a été :
• Rédigé par Christian Hublau, July Robert, Mélanie Ferrier et Pierre Lorquet ;
• Rassemblé par July Robert ;
• Agencé, introduit, commenté et conclu par Mathieu Bietlot.
2. Bilan moral
L’année à peine a fini sa carrière qu’il nous faut embrasser le lac qu’elle a composé, dégager les grands courants qui l’ont portée et souligner les nénuphars qu’elle a fait fleurir.
2019 fut d’abord la première année de développement de la nouvelle convention conclue avec la Fédération Wallonie-Bruxelles pour une durée de cinq ans. La quantité, la qualité et la complémentarité des activités ici présentées attestent d’un contrat bien rempli pour ce début, en tenant compte de prétentions volontairement limitées afin de récupérer quelque peu les énergies et le budget dépensés en 2018 pour l’événement majeur qui marqua le vingtième anniversaire de la Maison du Livre : Mon père, ce robot ? (qui a d’ailleurs débordé sur le début de l’année 2019). Si le gros œuvre des trois nouveaux chantiers quinquennaux – élargir le public, créer une nouvelle identité visuelle, rendre les archives accessibles — n’a pas encore été entrepris, c’est pour les raisons non négligeables exposées au paragraphe suivant. Quelques plans n’en ont pas moins été établis.
Comme annoncé, comme tout le monde le sait maintenant, l’année fut aussi celle du départ de Joëlle Baumerder. Cette annonce et ses conséquences ont dû être accueillies, digérées, métabolisées vers de nouveaux possibles par l’équipe. Ce qui ne l’a pas empêché d’assurer son travail et de faire tourner la maison sans atténuer sa réputation. Cette décision a entraîné une implication plus soutenue du Conseil d’administration – et en particulier de son bureau – qui a accompagné les démarches administratives relatives à ce départ et procédé au recrutement de la relève, en concertation avec l’équipe. Tout le monde a jugé judicieux d’attendre l’arrivée d’une nouvelle direction avant d’entamer les grands travaux.
À la lecture de ce rapport, on sera surpris de constater les grands écarts de participation aux diverses rencontres publiques que nous organisons. L’affluence passe facilement d’une dizaine à une centaine de personnes sans paliers intermédiaires. Qu’est-ce qui décide les gens à se rendre en nombre à une activité ? La stratégie de communication ? Le thème ? Son côté consensuel ou provocateur ? La dimension grand public ou la niche visée ? La renommée des invitées et invités ? La dynamique d’animation ? L’horaire ? La météo ? La facilité de se parquer aux alentours ? Le confort des sièges ? La possibilité de boire un verre sur place ? La gratuité des zakouskis ? Le programme sportif à la télévision ? Les bons souvenirs de la dernière fois ? L’insistance d’une amie pour l’accompagner ? Il n’y a pas de science exacte en la matière…
La publicité de nos activités ne semble pas au premier chef des responsables d’une audience clairsemée. L’intensif et persuasif travail de communication coordonné par July Robert, avec la presse, sur les réseaux virtuels et les agendas en ligne, via Debout les mots ! et notre lettre d’information électronique et l’enrichissement considérable de notre fichier d’adresses (notamment toutes les écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles) porte ses fruits et est reconnu. Il nous revient souvent que notre programme est formidable, que telle soirée a l’air passionnante, que c’est une excellente idée d’avoir invité un tel, que nous sommes audacieuses et audacieux d’aborder telle question… par des personnes qui sont donc bien au courant de ce que nous proposons mais qui n’y participent pas pour autant. Les chantiers que nous présenterons dans nos perspectives à la fin de ce rapport tâcheront de mieux cerner ce constat et d’y répondre.
En raison de la transition qui caractérise cette année et la rédaction du présent document, nous n’avons pas distingué clairement les activités que nous avons accueillies à la demande de nos partenaires et celles que nous avons co-organisées avec eux. Dépasser cette distinction, évoluer de l’accueil vers une coopération effective pourrait contribuer à intéresser et fidéliser davantage nos visiteuses et visiteurs. Un tel cheminement relève aussi du processus d’hospitalité que nous souhaitons peaufiner.
La participation des autrices, auteurs, illustratrices et illustrateurs de Belgique et la valorisation des cultures d’origine des personnes issues des migrations ne prennent pas, dans le sommaire de ce rapport, la place que nous sommes censés leur accorder. Cela s’explique principalement par la structuration de la restitution et par notre réticence aux catégorisations ethniques comme à toute étiquette réductrice. Nous préférons réaffirmer que tout est en tout pour peu que chacun, chacune y prenne et y reçoive sa place, que la culture est mélange, mouvement, renouvellement. Si vous ne les trouvez pas dans le cinquième chapitre de ce rapport, vous croiserez les artistes de Belgique et les diverses cultures qui s’y côtoient au cœur des rencontres, des expositions et des spectacles du chapitre quatre, comme dans l’animation des ateliers ou stages, les revues présentées et les activités co-organisées avec la Biblio du chapitre trois.
L’innovation de 2019 que nous souhaitons mettre en exergue s’appelle, en anglais pour la cause, Street & Read. Il s’agit d’une bibliothèque mobile à destination des personnes vivant, survivant, bricolant ou travaillant dans les rues de Bruxelles. Nous, en particulier Christian Hublau, poussons de la sorte notre volonté de rendre le livre accessible à toutes et tous un cran, de pédale, plus loin. Du même mouvement, nous rappelons qu’il n’est pour nous pas possible d’envisager la lecture et l’écriture sans lire et tenter d’apporter quelques retouches à la réalité sociale dans laquelle elles s’exercent.
Pour vous mettre l’eau à la bouche des pages qui suivent, nous ponctuerons ce bilan par quelques mots extraits du rapport d’activité qui donnent sens à cette année : des traversées et des mots, des papiers et des machines, polyphonie, enchanter la lecture, étirer sa langue, habiter ensemble, ni prison, ni béton, ne servir plus, éloge de l’insolence, c’est la fête !
3. Encourager l’accès à la littérature, à la lecture et à l’écriture
L’intitulé de ce chapitre reprend la finalité première de la Maison du Livre, sa raison d’être, qui se déclinera donc aussi dans les autres chapitres mais sous des angles plus spécifiques. Favoriser l’accès signifie pour nous autant faire connaître les trésors de la littérature, les talents de toutes celles et tous ceux qui contribuent à cette aventure belle et difficile, qu’en rendre possible la pratique et ses multiples ressorts, pour celles et ceux qui l’imaginent hors de leur portée ou de leur audace.
Synergies entre acteurs et actrices du livre
La littérature n’existe pas seulement du fait de celles et ceux qui écrivent. Elle se réalise et prend tout son sens grâce au concours de celles et ceux qui éditent, impriment, relient, diffusent, mettent à disposition, incitent, soutiennent, transmettent, enseignent, commentent, conseillent, agencent les étalages… Un ensemble de métiers et de passions dont on mesure toute l’interdépendance lorsqu’en cas de crise des mesures d’exception suspendent l’activité et affectent toute la chaîne telle une cascade de dominos.
- Rencontre : Tétras Lyre fête ses trente ans
• Date : Le 28 mars à 19h
• Avec Primaëlle Vertenoeil, Maxime Coton, Zaïneb Hamdi, Corine Hoex, Rose-Marie François, Célestin de Meeûs, Marc Imberechts & Carmelo Virone
• Public : Environ 10 personnes
• Partenaire : Les éditions Tétras Lyre
A l’occasion de ses trente ans, cette maison d’édition de livres artisanaux et bilingues de poésie a présenté son anthologie qui rassemble l’ensemble des poètes publiés aux éditions Tétras Lyre depuis 1988, ainsi que les nouveautés de son catalogue.
La soirée s’est organisée en deux moments. D’abord, un retour sur l’histoire de la maison avec l’éditeur historique Marc Imberechts, Maxime Coton qui a repris les éditions pendant une période et l’éditrice actuelle Primaëlle Vertenoeil. La discussion fut menée au pied levé et avec brio par Carmelo Virone.
Ensuite, une séance de lecture d’extraits des nouvelles parutions par les autrices et auteurs eux-mêmes a emmené le public dans un voyage entre émotion et humour.
- Rencontre typographique : La Perruque #3
• Date : Le 23 avril à 18h
• Avec Olivier Bertrand, Roxane Gataud, Clément Le Tulle-Neyret, Laurent Müller et Julien Vallet
• Public : Environ 75 personnes
• Partenariat : La Perruque et Les Gastrosophes
La revue de typographie La Perruque a tenu ses troisièmes rencontres sous forme de conférences et discussions à la Maison du Livre.
Ça faisait plaisir de voir un public jeune, essentiellement des étudiants et des jeunes diplômés, passionnés par un sujet de « niche » autour de cette revue consacrée aux spécimens typographiques, au format inhabituel de 1 × 90 cm, soit les marges récupérées d’une impression offset. Portée par Olivier Bertrand, la soirée voulait aussi, par souci de cohérence, explorer les marges du système économique : prix libre et buffet composé exclusivement d’invendus de magasins bio, réalisé par l’association Les Gastrosophes. Impressionnant de constater l’effort de partage et d’érudition qui transparaissait des exposés, communicatif même auprès de celles et ceux pas forcément sensibilisé-es à la psychologie des nuances de gras, à l’implication politique d’un arrondi ou à la caractérologie appliquée au degré d’inclinaison des italiques…
- Soirée littéraire : le numéro 8 de la revue Boustro
• Date : Le 7 juin à 19h
• Avec Laurent Danloy, Pascal Leclercq, Karel Logist et Paul Mahoux (animateurs de la revue), Philippe Marczewski, Carmelo Virone, Delphine Lecomte, Tom Nisse, Catherine Barsics et Denis Pepic (poètes), Marie Zolamian et Sylvie Canonne (plasticiennes)
• Public : Environ 25 personnes, en ce compris les intervenants
• Partenariat : Boustro
Moment unique et festif puisque le numéro 8 sortait de presse le jour même, achevé dans la hâte, comme il se doit. Chacune et chacun a donc pu découvrir l’objet en compagnie des auteurs, autrices et concepteurs, le déplier, essayer maladroitement de le replier et de le remettre dans son emballage, jeter un œil gourmand sur le fond et sur la forme… avec l’impression d’être convié à un moment intime, d’en ressentir la joie par contagion. Ensuite, un cercle s’est formé et les auteurs ont lu, debout, dans une écoute intense et conviviale, puis le bar a ouvert…
- Rencontre et ateliers : Papier Machine étire sa langue
• Date : Le 30 septembre à 17h30
• Avec l’équipe de Papier Machine, Philippe Couture (journaliste bruxello-québécois, comédien) et Gerty Dambury (autrice et dramaturge prolifique, membre du collectif Décoloniser les arts et militante féministe)
• Public : Environ 70 personnes
• Partenariat : Papier Machine
A l’occasion de ses cinq ans, Papier Machine (une revue imprimée de création hybride et transdisciplinaire) est venue en nos murs fêter un numéro spécial, son huitième et demi. C’est le seul numéro qui n’ait pas un mot pour thématique mais qui a questionné auteurs, poétesses, sociologues, linguistes, éditeurs et militantes sur le choix des mots.
Ce fut également l’occasion pour l’équipe de présenter le deuxième volume de son Anticlopédie, projet à long terme commencé à Charleroi, poursuivi à Casablanca, et qui bâtit des liens incongrus entre les mots, les lieux et les choses. Des lectures de textes des précédents numéros ont ponctué la longue soirée. Toutes les demi-heures, des ateliers d’écriture ont invité le public à étirer la langue, faire des grands écarts sémantiques, rebondir sur les mots et peut-être même, en imaginer de nouveaux.
Le public est venu nombreux, se délecter de toutes les interventions passionnantes et est reparti ravi.
- Projection : Ex Libris — The New-York Public Library
• Date : Le 9 octobre à 19h15
• Lieu : Cinéma Palace
• Un film de Frederick Wiseman
• Avec l’équipe de Papier Machine, Philippe Couture (journaliste bruxello-québécois, comédien) et Gerty Dambury (autrice et dramaturge prolifique, membre du collectif Décoloniser les arts et militante féministe)
• Public : 380 personnes
• Partenariat : La Biblio de Saint-Gilles, Le P’tit Ciné – Regard sur les docs et le service de la Lecture Publique (FWB)
L’événement fut un succès car la salle était comble à l’occasion de l’unique projection en Belgique du film Ex Libris réalisé en 2017 par le cinéaste américain Frederick Wiseman. Ex Libris est un film documentaire dont le personnage principal est la New York Public Library. C’est la troisième plus grande bibliothèque du monde, elle rayonne sur 92 sites dans trois arrondissements de la ville et participe ainsi à la cohésion sociale des quartiers de New York, cité plurielle et cosmopolite. On en découvre les coulisses et ce à tous les niveaux, du financement de l’institution à la logistique liée aux emprunts en passant par les clubs de lecture et les écoles de devoirs dans les quartiers les plus pauvres. Ce film dure près de 3h30 mais il est si passionnant que c’est avec un pincement au cœur que l’on quitte cet univers porté par une armée de professionnels passionnés et impliqués dans l’accès à la lecture et à la culture.
- Journée professionnelle : (Ré)enchanter la lecture publique
• Date : Le 10 octobre à 9h30
• Lieu : Cinéma Palace
• Avec Christian Hublau (La Maison du Livre), Serena Alba (DoucheFlux), Françoise Deppe (La Biblio de Saint-Gilles), France Fontaine (Collectif Alpha), Roxane Partouns (bibliothèque de Forest), Charles Spapens (échevin de la Culture à Forest) et Vincent Degrune (chef de projet ABY)
• Public : Environ 60 bibliothécaires
• Partenariat : Le service de la Lecture publique de la FWB
Le lendemain de la projection d’Ex Libris, à l’initiative de La Maison du Livre et du P’tit Ciné, le cinéma Palace a accueilli une bonne soixantaine de bibliothécaires-documentalistes à la matinée “(Ré)enchanter la lecture publique”. La séance a été inaugurée par Jean-François Füeg, directeur du Service de la Lecture Publique de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Trois présentations se sont succédées :
—-> À la rencontre des publics précarisés : Street & Read, projet de bibliothèque mobile en vélo triporteur pour aller à la rencontre des personnes précarisées à Bruxelles. Avec Christian Hublau (La Maison du Livre) et Serena Alba (DoucheFlux)
—-> De l’alphabétisation en bibliothèque : projets innovants co-animés depuis des années par une bibliothécaire et une formatrice en alpha avec des apprenants et aprenantes dorénavant familières de la bibliothèque. Avec Françoise Deppe (La Biblio de Saint-Gilles) et France Fontaine (Collectif Alpha)
—-> Construire la bibliothèque idéale… : la Bibliothèque de Forest se rêve à l’Abbaye et ce nouveau tiers-lieu est en train de se concrétiser. Avec Roxane Partouns (responsable de la bibliothèque de Forest), Charles Spapens (échevin de la Culture à Forest) et Vincent Degrune (chef de projet ABY).
Chaque présentation a été suivie d’un petit débat avec la salle. À retenir de cette matinée, la question centrale du manque de moyens et de la rareté d’une réelle intervention du politique dans la plupart de ces initiatives.
Ateliers créatifs et initiations à diverses techniques d’expression
Depuis des années, les stages et les ateliers proposés par la Maison du Livre permettent à celles et ceux que démange l’envie de créer de surmonter leurs hésitations, de se découvrir des audaces et des talents, d’adopter une méthode rigoureuse ou de lâcher la bride à leur imaginaire, de perfectionner une plume ou de diversifier une palette, de prendre la mesure de l’infinité des possibilités du livre. Les participantes et participants saluent nos animatrices et animateurs tant pour la qualité des contenus proposés que des approches pédagogiques. Ce programme est confectionné, coordonné et chouchouté par Mélanie Ferrier.
- Présentation des ateliers et stages
Nous avons deux types d’activités : les ateliers hebdomadaires, proposés la plupart du temps sous forme de cycle de plusieurs séances, entre 6 et 10, d’une durée de 2h à 2,5h.
Les stages ont lieu les week-ends ou en semaine pendant les vacances scolaires. Ils durent entre 2 jours et une semaine, ceux-ci s’adressent aux adolescents à partir de 16 ans et aux adultes.
L’objectif de notre programmatrice est de proposer un panel d’activités le plus large possible et de toucher un public diversifié. Les ateliers et les stages entretiennent tous un lien avec le texte, le livre, l’écriture ou la lecture. Il y a des ateliers et des stages d’écriture “technique” qui proposent aux participants d’aborder un style particulier et d’en découvrir les ficelles à travers l’écriture de textes. Des stages sur une thématique définie (les rêves, les souvenirs, les plaisirs de la table,…) sont proposés, ce qui permet d’ouvrir l’imaginaire du / de la participant.e et d’écrire à partir de là. Il y a aussi des ateliers et des stages qui abordent un aspect plus plastique ou graphique de l’écriture et du livre (calligraphie, mini-éditions, BD, reliure…), dans ce cas, l’écriture d’un texte n’est alors pas un but en soi mais dans le cas de la BD par exemple, l’élaboration d’un scénario fait partie du processus.
—-> Liste des ateliers qui ont eu lieu en 2019 :
-> Calligraphie japonaise — animé par Satoru Toma — 2 ateliers, 8 cycles au total
-> Voix au chapitre — atelier de lecture à voix haute — animé par Christine Hankart : initiation (ou un perfectionnement) à la lecture à voix haute de textes destinés à un public adulte. C’est une invitation à l’exploration de diverses formes littéraires : nouvelles, lettres, récits, journaux intimes
-> Mots à la bouche — atelier de lecture à voix haute — animé par Christine Hankart : voyage à travers la littérature jeunesse qui aboutit à une lecture adressée à un public d’enfants
-> L’écriture au singulier – atelier d’écriture – animé par Cédric Migard : accompagnement centré sur le développement de la part singulière de son écriture. Découvrir et apprivoiser un chemin textuel, unique et personnel
-> Débloquer l’écriture — atelier d’exploration du processus créatif — animé par Nèle Lavachery : découverte du Journal créatif® et de comment le dessin, la couleur et le collage aident à dépasser les blocages dans l’écriture et plus généralement dans le processus créatif
-> Outils de la fiction – Niveau 1 – atelier d’écriture – animé par Eva Kavian : fin du cycle 2018 – 2019 & début du cycle 2019 – 2020. Déployer son imaginaire, développer sa créativité en écriture, puis découvrir et expérimenter les outils de la fiction, de la narration. Chacun.e remplit sa “boîte à outil” nécessaire pour l’écriture d’une nouvelle.
-> Décaméron – Niveau 2 — atelier d’écriture – animé par Eva Kavian : fin du cycle 2018 – 2019 & début du cycle 2019 – 2020. Dix journées, dix nouvelles. L’écriture de la nouvelle commence en atelier et peut se poursuivre à domicile
-> Devenir écrivain biographe – atelier d’écriture – animé par Benoît Coppée : fin du cycle 2018 – 2019 & début du cycle 2019 – 2020. Débuter l’écriture d’une biographie d’une personne proche ou d’une personne qui “touche” l’écrivant. Au terme de l’atelier, chaque participant.e. aura écrit l’ébauche d’une biographie en “Je”.
—-> Liste des stages qui ont eu lieu en 2019 :
-> Ce week-end, bonne nouvelle ! – stage d’écriture – animé par Ouri Wesoly. Écriture d’une nouvelle en un week-end. Bases théoriques et rédaction
-> Voyage imaginaire – stage d’écriture – animé par Claire Ducène. Écriture de ses voyages passés, voyages fictifs dans des espaces réels ou imaginaires… Découverte des techniques littéraires utilisées par les écrivains pour conter les lieux lointains ou les espaces personnels, pour se projeter dans des lieux où l’on n’a jamais été, imaginer des espaces mentaux et irréels…
-> À la découverte du conte – stage d’écriture – animé par Mariange Mahy. Découverte de la mécanique du conte et de l’art de conter. Écriture de son propre conte.
-> Calligraphie latine – animé par Véronique Denoël. Apprentissage des principes de base « pleins » et « déliés ». Voyage à travers une période de temps s’étalant sur environ 18 siècles, des origines à la calligraphie contemporaine
-> Reliures expérimentales – animé par Maya Schuiten. Exploration des possibles de la petite reliure : accordéon, spirale, rouleau, fenêtres, volets, formes originales, couture, colle ou fil de fer…
-> Histoires d’amour – stage d’écriture – animé par Claire Ducène. Découverte des mécanismes littéraires qui engendrent le développement et la tension inhérente aux rencontres, aux unions et aux séparations des personnages
- Les ateliers et les stages en chiffres
Les ateliers et les stages ont lieu si le nombre minimum de 6 inscrit·es est atteint.
Il y a eu 8 activités annulées au total en 2019 :
• 5 stages ont été annulés parce ce que le nombre de participant·es n’était pas suffisant,
• 1 stage a été annulé parce que l’animatrice s’est désistée (Prendre le large),
• 2 autres stages ont été annulés parce que l’animateur est malheureusement décédé (BD Manga)
Sur 32 activités programmées, 8 ont été annulées, soit 25 % de la programmation totale. Depuis 2011, le nombre d’activités annulées par année est en moyenne de 18,6%. Bien que légèrement supérieur à la moyenne et aux autres taux des années précédentes, le nombre d’annulations reste en dessous de la dizaine.
La participation aux ateliers et aux stages est toujours excellente, elle est de 93% en moyenne. Il y a peu d’abandons et quand ceux-ci surviennent c’est presque toujours pour des raisons personnelles telles qu’un changement de travail, une maladie, un accident,… Il arrive parfois que l’activité ne plaise pas au participant car elle ne rencontre pas ses attentes mais la qualité de nos activités n’a jusqu’ici jamais été remise en cause.
24 activités ont eu lieu pour un total de 422,50 heures et 216 personnes s’y sont inscrites, c’est un peu moins que les années précédentes. La moyenne de ces cinq dernières années est d’environ 30 activités par an. La première raison que l’on peut avancer est l’annulation de 3 stages pour des raisons autres qu’un nombre insuffisant de participants. Les activités annulées étaient récurrentes et remportaient à chaque fois beaucoup de succès, entre 10 et 12 personnes s’y inscrivaient, soit une trentaine au total.
- Évaluations
Lors de la dernière séance d’un atelier ou du dernier jour d’un stage, les participant·es reçoivent un formulaire d’évaluation qui leur permet de s’exprimer sur :
• la qualité des compétences acquises et le processus pédagogique mis en place,
• sur les compétences de l’animateur,
• sur la correspondance entre la présentation de l’atelier et l’expérience réelle de celui-ci,
• sur les conditions pratiques dans lesquelles le stage s’est déroulé
105 participant·es sur les 216 ont rendu une évaluation totalement complétée. Les raisons pour lesquelles le nombre des évaluations n’est pas égal à celui des participant·es sont les suivantes : elles n’ont pas été distribuées par l’animateur ou l’animatrice ou alors elles n’ont pas été totalement complétées. Il arrive aussi qu’il y ait beaucoup de participant.es absent.es à la dernière séance des ateliers. Certain.e.s refusent d’y répondre et enfin, lorsque ce sont des ateliers de seulement 2 ou 3h, il n’y a pas assez de temps pour qu’elles puissent être remplies. Dans ce dernier cas, l’évaluation se fait de manière informelle, à l’oral et Mélanie Ferrier fait ensuite un point avec l’animateur.ice pour qu’ iel fasse part des retours qu’ iel a reçus.
Concernant le résultat des évaluations, on constate que l’indice de satisfaction des participant.es se situe entre 80 et 100%. Cela montre donc la grande satisfaction des participant.e.s concernant les quatre principaux critères à évaluer. Iels y ajoutent principalement des remarques positives concernant ce qu’iels ont appris ainsi que sur la qualité des compétences de l’animateur.ice. Il arrive aussi qu’iels aient trouvé le cycle ou le stage trop court et qu’iels expriment leur envie de poursuivre sur une plus longue période ou bien leur disposition à suivre un “niveau 2”. Ces souhaits seront pris en considération pour l’organisation des prochaines saisons.
- Publics
—-> Âge et genre
Les chiffres du tableau ci-dessus sont établis à partir des 105 évaluations qui ont été remplies par les participant.e.s ainsi qu’à partir des listes d’inscription.
Les chiffres par catégorie d’âge restent stables et assez similaires. Le public des ateliers et des stages conserve le même profil depuis que nous avons commencé à observer sa composition en 2014. On notera cette année une légère augmentation de la tranche 30/40 ans ainsi que celle des 60/70 ans. Le cœur de notre public a entre 30 et 70 ans et il est majoritairement féminin, avec un pourcentage qui s’élève à 89%. La fréquentation masculine oscille entre 10 et 15% en fonction des années.
—-> Origines géographiques du public
En 2019, la répartition des origines géographiques du public des ateliers et des stages est restée stable et est globalement la même depuis 2014 :
• 57% de notre public habite à St Gilles ou dans les communes limitrophes
• 85,3% des participants viennent d’une des 19 communes de Bruxelles
• 15% des participants viennent d’autres régions.
On peut en conclure que nos activités suscitent un réel intérêt et que les personnes intéressées se déplacent malgré parfois un éloignement important pour assister à nos activités.
- Promotion
La promotion des ateliers et des stages se fait par l’intermédiaire de différents médias.
Debout Les Mots !, la publication papier de La Maison du Livre est trimestrielle et présente en général la programmation d’une saison (janvier-juin / été / septembre-décembre). En parallèle, les activités proposées sont répertoriées sur notre site internet, encodées dans plusieurs agendas culturels (Quefaire.be, Agenda.be…). Elles sont également régulièrement rappelées via notre page Facebook et notre lettre électronique qui est envoyée en moyenne toutes les deux semaines.
La lettre électronique est très utile pour communiquer la programmation et rappeler les stages qui ne sont pas encore complets. Elle aide parfois à convaincre les indécis.es ou les curieux.euses de dernière minute et permet ainsi d’atteindre le nombre minimum d’inscrit.es pour qu’un stage ait lieu lorsqu’il manque un ou deux inscrit.es.
—-> Comment les participants prennent connaissance de notre programmation :
À la fin des évaluations, la question “Comment avez-vous appris l’existence de cet atelier / stage ?” permet d’obtenir l’information. Ce tableau a été établi sur base des 105 évaluations reçues.
On constate que cela fait deux années consécutives que notre site internet et la recherche sur internet sont ce qui permet au plus grand nombre de nos participant.e.s de prendre connaissance de nos activités. Cette année l’écart s’est même encore un peu plus creusé (36,63% en 2019 contre 29,30% en 2018). Debout les Mots ! est ainsi passé en troisième position derrière le site et le “bouche à oreille”. Facebook a un impact quasiment insignifiant (1%), pour la newsletter c’est environ 5%. Si l’on additionne la part de l’informatique comme moyen pour connaître nos activités, on arrive à 41,58%.
Bien qu’informel et n’ayant pas de marge de manœuvre sur ce moyen de promotion, le bouche à oreille s’avère être une manière très efficace pour faire connaître nos activités. Nous pouvons donc en conclure que cela atteste de leur qualité. Les participant.es parlent autour d’eux de leur expérience positive et cela incite de nouvelles personnes à s’inscrire. Nos animateurs et animatrices sont également impliqué.es dans la promotion des ateliers via leur propre réseau et les autres stages et ateliers qu’ils donnent ailleurs. Dans certains cas, les participant.es ont envie de poursuivre la pratique et iels savent alors que cela est possible à la Maison du Livre.
- Fête : La récolte des fruits de la saison 2018 – 2019
Le mercredi 19 juin, de 19h à 20h30, a eu lieu la fête des ateliers et des stages de la saison 2018 – 2019, poétiquement renommée il y a quelques années “Récolte des fruits de la saison”. C’est aussi la dernière soirée de la saison et donc l’occasion de se réunir lors d’un moment convivial et chaleureux. Dans le même temps, cette soirée marque l’ouverture de l’exposition des productions réalisées dans les ateliers et les stages. Une septantaine de personnes est venue célébrer ce moment en notre compagnie.
Un moment réjouissant donc, pour les papilles et les yeux avec au programme : un cocktail de bienvenue, un buffet savoureux et une performance des participant.e.s de l’atelier de calligraphie japonaise. Le public a été absorbé par le rituel chorégraphique à la fois intense et gracieux dirigé par l’animateur. Le calme s’est installé, le temps s’est presque arrêté… et les participant.e.s ont commencé à tracer d’harmonieuses calligraphies sur de longues bandes de papier.
Comme chaque année, la coordinatrice des ateliers a réuni les textes des participant.es en recueils, un pour chaque atelier et stage. Un exemplaire est prévu pour chaque participant.e et pour l’animateur/animatrice de l’atelier, ils peuvent en recevoir plus s’iels le souhaitent, et ce gratuitement. Les recueils servent à mettre en valeur le travail des écrivant.es à un instant “I” car les textes sont rarement aboutis. Ils n’ont pas pour objectif d’être diffusées largement, elles servent surtout à montrer la diversité des activités que nous proposons. Ils sont également mis à la disposition du public de la fête et des visiteurs et visiteuses de l’exposition qui peuvent les emporter. Une de leur utilité est aussi de stimuler l’envie de s’essayer à l’écriture ou plus largement à la création. Les recueils permettent également de consolider le lien tissé entre les participantes autour de ce qu’iels ont partagé lors d’un stage ou d’un atelier, ils en sont la trace-souvenir. Cette démarche est très bien accueillie par les animatrices et les animateurs autant que par les participant.es qui sont ravi.es de voir leur travail ainsi mis en valeur.
En deuxième partie de soirée et dans le cadre du partenariat “Chants de Luttes”, nous avions donné carte blanche au collectif “Pèse Moi”. Celui-ci est né de la rencontre de plusieurs participantes à l’atelier “Slam, paroles de femmes” animé par Maïa Chauvier au printemps 2018. Et puis d’autres lanceuses et lanceurs de mots sont également venus clamer la vie et ses forces, donnant une consistance au réel et à l’imaginaire tout en y puisant ses armes. Échange de voix singulières qui se sont répondues, voix connues pour certaines. Il a été réjouissant de voir qu’avec le temps, l’écriture s’est affûtée et que l’assurance est plus grande à chaque apparition…
Une réflexion a été amorcée pour donner à cette fête un peu plus d’ampleur et y rassembler les publics des diverses activités de la Maison du Livre (expositions, rencontres…)
- Facilités de paiement
Nous avons un accord avec le Cpas de la Commune de Saint-Gilles qui permet à ses usagers et usagères de ne payer que 20% de la somme totale d’une activité. En 2019, aucune demande n’a été introduite.
Nous proposons également des échelonnements pour les paiements afin de faciliter l’accès à nos activités au plus grand nombre. Les participant.es doivent s’acquitter d’un acompte qui correspond en général à la moitié de la somme totale de l’activité. Le solde doit être réglé au plus tard à la fin de l’activité. Si la/le participant.e connaît des difficultés financières, il lui est ensuite possible de verser le solde en deux fois ou parfois plus. L’acompte peut également être réduit et l’échelonnement peut être ainsi réparti sur une plus longue période.
Depuis 2013, nous avons mis en place deux types de tarifs réduits :
• 20% de réduction pour les demandeurs et demandeuses d’emploi, les étudiants et étudiantes, les travailleurs et travailleuses qui sont sous la mutuelle. Depuis janvier 2017, les détenteurs de la European Disability card bénéficient également de 20% de réduction sur nos activités,
• Le tarif Duo : 20€ de réduction sur la seconde activité si une personne s’inscrit à deux ateliers/stages pendant la même saison. Cela permet de valoriser la fidélité des participant.es car certain.e.s participent parfois à plus de quatre activités par an.
Voici un tableau récapitulatif de l’usage de ces nouvelles réductions avec le nombre de personnes qui en ont bénéficié et le montant des réductions :
39 personnes, soit 18% des participant.e.s ont bénéficié du système de réduction, pour un montant total de 1476,50€. Iels étaient en moyenne 57 les années précédentes. Cela peut entre autre s’expliquer par le fait que moins d’activités ont eu lieu cette année.
- Projets pédagogiques
En 2018, le projet “La culture a de la classe” mené dans le cadre du cycle d’évènement “Mon Père ce Robot” a été un succès. Les professeures ainsi que l’animatrice ont manifesté leur enthousiasme quant à la mise en place d’un nouveau projet. Et c’est ainsi qu’à partir d’avril 2019, Mélanie Ferrier s’est attelée à son organisation. Il se déroulera de mi-janvier à fin mars 2020 dans le cadre d’un cycle d’évènements intitulé “Les mots font le mur” lors duquel nous mettrons entre autre en relation l’univers carcéral et la littérature. Notre intention est de poser un regard sur la prison et son rôle dans la société, de s’interroger sur les conséquences qu’elle peut avoir sur les personnes qui rencontrent cette épreuve. Deux classes de 5ème secondaire découvriront et expérimenteront les joutes verbales tout en réfléchissant aux enjeux liés à l’enfermement, à l’impact que cela a sur la société et ce que cela raconte sur celle-ci.
Enfin, de par sa curiosité et son envie de faire évoluer ses compétences, les tâches de la responsable des ateliers se sont diversifiées cette année tout en restant en lien avec les ateliers / stages et la pédagogie. Elle s’est impliquée dans plusieurs projets tout au long de l’année. Lors du cycle d’évènements « Mon Père, ce robot » (qui s’est terminé fin janvier) elle a entre autre donné des visites guidées en binôme avec sa collègue. Elle a également mis en place de nouveaux projets : un nouveau cycle de joutes verbales (comme expliqué précédemment) ainsi qu’un évènement “Langue française en fête” qui tous deux auront lieu entre janvier et avril 2020. Suite à la dissolution de l’asbl Kalame (réseau d’animateurs d’ateliers d’écriture), elle s’occupe également de l’installation des livres du Fonds Kalame dans nos locaux et de la mise en place du prêt des ouvrages qui le constituent.
- Conclusion
Cela fait maintenant plus de huit ans que Mélanie Ferrier programme les ateliers et les stages et l’année 2019 est la 23ème saison de la Maison du Livre. Elle a pu observer qu’au fil des années un bon nombre de participant.e.s restent fidèles et reviennent très régulièrement. Le bouche à oreille, moyen de communication informelle, a permis à presque 32% des participant.e.s de découvrir nos activités. Cela signifie pour moi que nous bénéficions d’une très bonne image et que les activités proposées sont attrayantes et de qualité.
Les profils des animatrices/animateurs avec qui nous travaillons sont très diversifiés. Le critère principal est leur aptitude à faire une proposition qui transmet aux participant.es les outils essentiels au développement de leur processus d’écriture et/ou à la stimulation de leur créativité. La coordinatrice attache beaucoup d’importance à la pédagogie, à la personnalité de l’animatrice/animateur ainsi qu’aux qualités humaines. Il est important pour elle qu’iels soient bienveillant.es et à l’écoute. Le processus dans lequel l’animatrice/animateur fait entrer les participant.es est double : il est à la fois collectif et individuel. L’animateur/animatrices doit être à l’écoute des participant.es et celleux-ci doivent pouvoir compter sur celui ou celle-ci en cas de doute ou de blocage. Le groupe participe également activement au processus d’écriture personnel à travers son écoute et ses retours et le rôle de l’animateur/animatrice est de veiller au cadre qui garantit une écoute bienveillante et un temps de parole équitable. Nous avons établi une charte qui présente nos engagements envers les participant.es et les animateurs/animatrices ainsi que ceux des animateurs/animatrices envers les participant.es.
La volonté de Mélanie Ferrier est de continuer à proposer des activités qui permettent aux participant.es d’explorer l’écriture et le livre en leur offrant de multiples portes d’entrées. Il est essentiel pour elle de faire se rencontrer des pratiques artistiques et de les faire dialoguer afin de permettre aux participant.es d’enrichir leur univers en s’appropriant de nouveaux outils ou langages.
Nous n’attendons pas de résultat “exposable” à l’issue du stage ou de l’atelier même nous estimons qu’il est important et enrichissant de pouvoir présenter et découvrir ne serait-ce qu’une partie du travail lors de l’exposition de fin d’année. C’est une façon de valoriser le travail des participant.es et d’avoir une vision d’ensemble sur la diversité des activités que l’on propose. Cela sert à la fois à toucher un nouveau public qui découvre notre lieu mais aussi à faire découvrir la diversité de nos activités à des personnes qui nous connaissent déjà.
Il est également essentiel, lorsque cela est possible, que les ateliers et les stages jouent le rôle de médiateur vis-à-vis des expositions et des évènements thématiques que l’on organise. Ils sont comme autant de portes d’entrées qui permettent au public de s’en approprier le contenu et de construire une pensée et un regard critique.
- Épilogue : Chut ! On lit
• Date : Le 14 décembre à 11h30
• Avec les participant.e.s de l’atelier “Des mots à la bouche”
• Public : 10 personnes
• Partenariat : la Biblio de Saint-Gilles
On ne lit pas seulement avec les yeux, on lit aussi avec les oreilles… Parents et enfants ont pu profiter de cette lecture intimiste marquant l’aboutissement de l’atelier “Des mots à la bouche”. Au menu : échauffement des oreilles et du corps et puis plongée dans l’univers des livres. Toutes et tous étaient pendus aux lèvres des lecteurs et chacun.e a pris beaucoup de plaisir et est reparti plein d’enthousiasme grâce à cette lecture.
Ouverture aux populations fragilisées et collaboration avec la bibliothèque
- Rencontre : Littérature et parcours d’immigration
• Date : Le 7 mars à 19h
• Avec Fatiha Saïdi et Amidou Si M’Hammed
• Public : 40 personnes
• Partenariat : Le club de lecture de la Biblio de Saint-Gilles
Main dans la main avec le club de lecture de la Biblio, nous avons reçu Fatiha Saïdi, autrice de Par les liens forcés du mariage : la mécanique insidieuse des mariages forcés et Amidou Si M’Hammed, auteur de Tangellois, non peut-être !. Issu·e·s de l’immigration marocaine, iels se veulent dans la transmission en témoignant de leur parcours qui concerne un grand nombre d’entre nous. De multiples échanges avec le public ont émaillé de cette rencontre qui a eu un réel succès. Dans le cadre des Expositions Livre Migre.
- Rencontre : Des traversées et des mots
• Date : Le 19 mars à 19h
• Avec les Universités Populaire du Théâtre
• Public : Environ 20 personnes
• Partenariat : La Biblio de Saint-Gilles
À l’occasion de la sortie d’un recueil de textes dont les auteur·es sont arrivé·e·s en Belgique après un parcours migratoire souvent chaotique, nous avons organisé une lecture de certains des textes courts (poèmes, calligrammes, lettres) rassemblés dans cet ouvrage par la Foire du Livre, avec l’aide de Médecins du Monde et Amnesty. Mis en voix par les Universités Populaire du Théâtre, ces lectures étaient accompagnées à l’oud. Dans le cadre des Expositions Livre Migre.
- Spectacle : Les enfants de la Red Stard Line
• Date : Le 23 mars à 14h30
• Avec Michèle Baczynsky et Géraldine Kamps
• Public : Environ 70 personnes
• Partenariat : La Biblio de Saint-Gilles
Une lecture-spectacle sur un album jeunesse, Les enfants de la Red Star Line, a été proposée à des classes ainsi qu’à tous les publics. L’album traite des millions de migrants venus de toute l’Europe aux XIXe et XXe siècles pour prendre un bateau d’Anvers vers les États-Unis. Ce sont les deux autrices qui ont conçus ce spectacle. La lecture-spectacle tout public était suivie d’une séance d’information sur la Plateforme citoyenne de Soutien aux Réfugiés pour les personnes désireuses de connaître les actions concrètes mises en place à Saint-Gilles. Dans le cadre des Expositions Livre Migre.
- Soutien : Vente de livres d’occasion
• Date : Le 30 mars de 10h à 17h
• Partenariat : La Biblio de Saint-Gilles, Les éditions du Cerisier, la Plateforme citoyenne de soutien aux réfugiés
Pour clôturer le cycle “Livre Migre”, une vente de livres d’occasion, fruit de l’élagage des collections de la Biblio, a été mise sur pied. Elle avait pour objectif de faire don de la recette récoltée à la Plateforme citoyenne de soutien aux réfugiés.
Ce don a permis à La petite école qui accueille des enfants migrants, de les équiper du matériel scolaire nécessaire pour travailler.
- Journée de découverte : De l’Alpha à la Biblio
• Date : Le 25 avril de 10h à 16h
• Avec les apprenant.e.s du collectif Alpha, France Bakkers (formatrice au collectif Alpha), Catherine Lehon (responsable de la Biblio de Saint-Gilles)
• Public : Environ 60 personnes
• Partenariat : Le Collectif Alpha et la Biblio de Saint-Gilles
À l’occasion de la publication d’un cahier du Collectif Alpha intitulé “Pratiques d’alphabétisation en bibliothèque”, qui relate trois expériences mises sur pied dans le cadre de ses collaborations avec des bibliothèques communales dont celle de Saint-Gilles, la Maison du Livre a accueilli une journée de présentation de ces pratiques fondamentales pour faire vivre la lecture pour et par le plus grand nombre
Durant la matinée, les apprenant·es qui le souhaitaient ont présenté un coup de cœur. L’objectif était de leur permettre de présenter oralement un livre qu’iels ont lu et aimé, devant un public de personnes connues et inconnues. Leurs interventions avaient été préparées en amont, ce qui a rendu les lectures claires et intelligibles, un beau succès.
L’après-midi, France Bakkers du Collectif Alpha et Catherine Lehon de la Biblio de Saint-Gilles ont présenté le projet “Lire à deux” de manière plus formelle et institutionnelle. Cette partie-là s’adressait plutôt à des professionnel.les qui auraient souhaité mettre sur pied un projet similaire en donnant des explications concrètes sur la manière de mettre le projet en place : recrutement des volontaires, choix des livres, organisation des séances… Ces interventions ont récolté l’intérêt du public visé.
- Projection : Tomber les murs
• Date : Le 2 mai à 19h
• Avec Pascale Lassablière (créatrice et animatrice d’ateliers d’écriture aux Ateliers Mots’Art), Adèle Jacot et Mélanie Peduzzi (artistes et fondatrices de l’association Habitants des images), Els De Clercq (chargée de projets à Hispano Belga). Animation : Karyne Wattiaux (conseillère pédagogique à Lire et Ecrire Bruxelles)
• Public : Environ 30 personnes
• Partenariat : Le Collectif Alpha et la Biblio de Saint-Gilles
Le documentaire réalisé par Banlieues retrace des expériences et processus créatifs vécus par des apprenant.es en alpha dans différents ateliers. Des animateurs/animatrices y racontent également les différentes étapes d’un projet et ce qu’ils ont voulu transmettre aux apprenant.es. Afin d’approfondir le sujet, quatre animatrices ont ensuite pris successivement la parole et ont partagé les vécus en ateliers à partir de projets qu’elles ont menés récemment. Dans le cadre de l’exposition Arts & Alpha.
- Specatcle : Simone
• Date : Le 3 mai à 18h30
• Avec les apprenant.e.s en FLE du Centre Hellénique
• Public : Environ 35 personnes
• Partenariat : Le Collectif Alpha
Cette pièce a été créée par les apprenant.es en FLE du Centre Hellénique et leur formatrice. Simone, c’est l’histoire d’une vieille dame seule qui va rencontrer petit à petit des personnes de son quartier qui lui proposent de l’aide et de la compagnie. Afin de comprendre ce que vit une personne âgée et ce qu’est la solitude, les apprenant.es ont été dans un home, à la rencontre des pensionnaires. La pièce est constituée de saynètes qui se répondent et elle est très drôle et touchante. Les apprenant.es y incarnent différents rôles campés avec réalisme mais le comique n’est jamais loin. Dans le cadre de l’exposition Arts & Alpha.
- Bibliothèque mobile : Street & Read
• Dates : Tous les vendredis depuis septembre 2019
• Avec les habitant.e.s des rues et des gares
• Partenariat : DoucheFlux et la Croix Rouge de Belgique
Street & Read, c’est une bibliothèque mobile en vélo-cargo pour aller à la rencontre des personnes sans abri ou en situation précaire à Bruxelles. L’objectif premier est de rendre la possibilité de lire accessible à toutes et tous mais aussi d’utiliser le livre comme “prétexte” pour sortir ce public de l’isolement social.
Tous les vendredis, nous faisons halte aux abords de la Gare Centrale et de la Gare du Midi avec notre triporteur remplis de livres. Toute personne est la bienvenue pour venir y découvrir un choix de notre catalogue tout en sirotant un petit café ou thé. Et il ressort clairement que ce moment de contact, de chaleur humaine est autant apprécié que le choix des livres pour un public bien plus féru de lecture que d’aucun.es ne pourraient le présumer.
Le public de la Maison du Livre est sollicité pour alimenter la bibliothèque. Non pas en se débarrassant de livres dont plus personne ne veut mais en offrant un livre coup de cœur, qui plus est avec une dédicace expliquant le choix, que nous partagerons avec les usagers de notre bibliothèque mobile.
4. Accueillir des débats d’idées, des créations et des événements
La Maison que nous faisons vivre au même titre que le Livre que nous promouvons sont ancrés dans une réalité, un quartier, une société, un pays, un monde. Les maisons closes comme les centres fermés n’ont jamais été notre affaire. L’art pour l’art ou la littérature pour la littérature relèvent, à nos yeux, de l’ineptie ou de l’hypocrisie d’un conservatisme qui ne dit pas son nom. L’accueil et l’ouverture des portes à la diversité des personnes, des idées et des formes d’expression, dans la volonté de construire un monde commun animé d’une culture de partage et de confrontation, sont au cœur de notre métier, de notre conception des livres et des mots comme de notre démarche d’éducation permanente.
Les expositions constituent un mur porteur de la construction de la programmation de la Maison du Livre. Elles s’installent pour quelques jours, quelques semaines ou quelques mois et invitent d’autres activités à se greffer à leurs nombreuses branches ou à graviter autour de leur univers. Leur sujet, toujours entre littérature et société, est choisi par l’équipe selon des envies qui se donnent le temps de mûrir, des opportunités apportées par des partenaires ou des questions posées par l’actualité. Leur composition relève parfois d’une recherche et d’un choix maison, parfois d’un fonds déjà constitué et cohérent. Leur scénographie et leur appareil pédagogique sont toujours le fruit d’un travail collectif interne orchestré par Christian Hublau.
- Exposition : Mon père, ce robot ?
• Dates : Du 2 janvier au 31 janvier
Il s’agit de la prolongation de l’exposition et de l’événement majeur de 2018. Nous renvoyons donc à la restitution abondamment détaillée que nous lui avons consacrée dans notre rapport d’activité 2018. De nombreuses traces (documents, enregistrements) des rencontres, conférences et visites guidées organisées dans le cadre de ce projet sont disponibles sur le site que nous lui avons dédié.
Les activités qui ont pris place autour de cette exposition en janvier 2019 ont également été présentées et évaluées dans le rapport d’activité 2018 :
-> Cinéma : Ghost in the Shell — le 6 janvier au Centre culturel Jacques Franck
-> Débat : Peut-on imaginer un futur heureux ? (en dehors de la sphère privé) — le 8 janvier
-> Débat : Enjeux écologiques, juridiques et géopolitiques de la transition numérique. La cohérence entre valeurs, outils et ressources est-elle encore possible ? — le 17 janvier (en partenariat avec Bruxelles Laïque)
-> Rencontre : Le successeur de l’homme ! (est-il déjà parmi nous ?) — le 22 janvier
-> Spectacle : R.U.R. — le 28 janvier
-> Brocante : Grand décrochage final — le 31 janvier
• Dates : Du 12 mars au 6 avril
• Public : Il est difficile d’évaluer le nombre de visiteurs et visiteuses dans la mesure où ces expositions n’étaient pas gardiennées et restaient accessibles au public aux heures d’ouverture de la Biblio. En raison des diverses activités qui ont eu lieu, nous pouvons dire que l’exposition a été vue par au moins 200 personnes.
• Partenariat : La Biblio de Saint-Gilles
-> Livre Migre : l’expo
-> Abécédaire de l’immigration
-> #JeSuisHumain
-> #SafeParcours#SafePassage
Seules les deux premières citées occupaient un espace de la Maison du Livre (salle d’exposition au deuxième étage), les autres œuvres étant disséminées à travers les locaux de la Biblio de Saint-Gilles. L’exposition Livre Migre rassemblait un ensemble de créations réalisées dans le cadre d’ateliers philo et d’ateliers créatifs menés dans plusieurs écoles saint-gilloises. Au cours de ces ateliers, les enfants se sont interrogés sur les migrant·e·s et les réfugié·e·s et ont créé collectivement plusieurs livres illustrant ce thème. L’Abécédaire, créé par le Théâtre de la Parole en collaboration avec le conteur, comédien et plasticien Hamadi, confrontait les différentes approches du langage pour “dire” l’immigration.
#JeSuisHumain rassemblait une soixantaine de photos d’images sur l’immigration rassemblées par Amnesty International auprès d’un collectif de photographes. L’exposition #SafeParcours#SafePassage donnait à voir les images de plusieurs artistes ayant pris part au Parcours d’Artistes 2018 vêtu·e·s d’un gilet de sauvetage dans le but d’appeler à des passages sûrs et légaux pour les migrant·e·s ainsi que pour dénoncer toutes les formes de criminalisation des actions de solidarités.
• Dates : Du 2 au 4 mai
• Partenariat : Lire et Écrire
La Maison du Livre a accueilli l’exposition de travaux en cours de réalisation dans des ateliers animés par les associations suivantes : le Caria (Marolles), le Centre Héllénique (Saint-Gilles), le Collectif Alpha (Forest), la Maison de Quartier du Dries et le Pavillon (Watermael-Boitsfort). Art & Alpha est toujours un très chouette moment plein d’émotions et de partage entre des personnes issues d’horizons parfois très différents les uns des autres, de mises en commun aussi ; cependant il est à déplorer que cet événement – qui se veut être la vitrine du monde de l’alphabétisation – n’attire que les professionnel.les de la question.
- Exposition : Boustro s’expose !
• Dates : Du 17 mai au 7 juin
• Public : L’exposition ne faisant pas l’objet d’un gardiennage, il n’a pas été possible d’évaluer le nombre de personne y ayant eu accès. Nous pouvons dire sans présomption qu’elle a été vue par au moins 60 personnes.
• Partenariat : La revue Boustro
La revue Boustro fêtait la parution de son huitième numéro à la Maison du Livre ! Boustro, c’est d’abord un collectif de quatre artistes liégeois : Laurent Danloy, Pascal Leclercq, Karel Logist et Paul Mahoux, qui voit le jour en 2014 et se donne pour projet d’explorer l’objet imprimé sous divers aspects, à travers la création d’une revue artisanale qui se veut à la fois plastique et poétique. Boustro exposait des œuvres des artistes qui ont collaboré aux sept premiers numéros : Sophie Vangor, Olivier Deprez, Ludovic Demarche, Pierre Hebbelinck, Emmanuel Dundic et Monsieur Pimpant et dévoila, lors de la dernière soirée d’exposition, le tout nouveau numéro 8, confié aux plasticiennes Sylvie Canonne et Marie Zolamian. Lors du vernissage, une dizaine d’écrivain.es et poètes ayant participé à l’aventure de la revue proposèrent un petit festival de lectures de leurs nouveaux chantiers.
- Exposition : Mariska et les années Banane
• Dates : Du 24 septembre au 10 octobre
• Public : Environ 300 visiteurs et visiteuses
Celles et ceux qui n’avaient pas connu Mariska Forest ont été frappés.e par l’émotion palpable d’un deuil encore à accomplir de la part des personnes qui l’ont fréquentée à divers titres. L’accrochage, dont beaucoup ont salué le soin, restituait les facettes multiples et parfois contradictoires d’une artiste singulière qui se revendiquait collective, entre l’art et l’artisanat, l’expression et la transmission. Et les œuvres en vente ajoutaient un côté vide-grenier, encore à trier avant de devenir patrimoine. Sans compter son impressionnante collection de bananes…
Rarement on a vu, les après-midis, autant de personnes restant autant de temps, visionnant l’intégralité des séquences vidéos, seules ou en petits groupes. Famille réelle, famille de cœur, familles éclatées ou recomposées, échangeant à voix basse, remâchant des souvenirs. Personne n’assiste à ses propres funérailles et Mariska s’était moquée par avance des “discours et têtes d’enterrement”. On conclura sans trop d’emphase que, même chez les collectivistes les plus affirmés, certaines personnes manquent plus que d’autres.
- Exposition : José-André Lacour, le caméléon des lettres belges/a>
• Dates : Du 7 novembre au 13 décembre
• Public : Environ 100 visiteurs et visiteuses
Alors qu’on commémorait son centenaire, José-André Lacour, auteur à la bibliographie impressionnante et populaire, passe aujourd’hui pour un inconnu. Sur une proposition de Jacques De Decker, la Maison du Livre a rendu hommage à ce dramaturge et romancier originaire de Gilly qui a laissé une œuvre innovante, entre Henri Vernes et Vian/Sullivan. La mort en ce jardin, L’année du bac, Panique en Occident, Opéra conjugal…C’était lui. Ce fut aussi, sous divers pseudonymes, d’innombrables et parfois improbables livres de “genre” : romans d’aventures, érotiques, fantastiques, polars, westerns…
—-> Vernissage
• Date : Le 7 novembre à 18h30
• Avec Anne et Danielle Lacour, José-Louis Bocquet, Jacques De Decker, France Cambier
• Public : Environ 60 personnes
Nous avons passé la soirée en compagnie des filles de l’écrivain, Anne et Danielle, ainsi que de son petit-fils, l’éditeur et écrivain José-Louis Bocquet. Le secrétaire perpétuel de l’Académie royale de langue et littérature françaises de Belgique, Jacques De Decker, nous a honoré de sa présence.
Après le discours introductif par Jacques De Decker qui a remis l’écrivain à sa juste place dans la littérature belge de langue française (Le rire de Caïn “un chef-d’oeuvre !” et citant Truffaut “Ce type-là mérite une médaille”), Danielle Lacour-Bocquet, nous a donné quelques images plus pittoresques et intimes. Ce fût ensuite le tour de France Cambier, l’autrice d’un mémoire sur l’auteur, réalisé à l’ULB en 1984. À ce jour, il s’agit de la seule somme d’importance sur cet écrivain quelque peu oublié des lettres belges.
Les prises de paroles se sont terminée sur la lecture de deux extraits significatifs par Anne.
Le public se composait principalement d’amatrices et d’amateurs avertis de l’auteur et même de quelques ami.es français.es qui avaient spécialement fait le voyage pour cette occasion.
Décloisonner les registres d’expressions, les idées, les luttes, la société
Des livres ouvrent des débats. Des livres font débats. Les textes ne sont pas insensibles à leur contexte. Certains dénoncent, d’autres font le point, d’autres encore proposent. Les mots, écrits ou parlés, demeurent un des meilleurs moyens que les humains ont inventés pour s’entendre ou exprimer leur divergence, pour partager leurs émois ou leurs projets. À partir d’une exposition, d’un spectacle, d’un – ou de préférence plusieurs – livres, la Maison du Livre organise ou accueille tout au long de l’année des rencontres, des conférences ou des débats sur des sujets qui sont parfois pointus mais que nous veillons toujours à rendre accessibles. Fruits ici aussi de discussions en interne ou avec nos partenaires, ces moments d’échanges publics sont préparés, documentés et organisés par Pierre Lorquet.
- Présentation : Pays dans un pays – Un manifeste
• Date : Le 18 janvier à 19h
• Avec Pascal Claude, Paul Hermant, Gerard Ernst, Marie Hermant, Sébastien Kennes, Marie-Eve Ronveaux, Jérémie Tholomée, Mathieu Bietlot, Pirly Zurstrassen
• Public : Environ 150 personnes
• Partenariat : Les Actrices et acteurs des temps présents
Un public de tout âge a répondu en nombre à l’invitation de la Maison du Livre et des Actrices et acteurs des temps présents qui présentaient leur tout frais manifeste Pays dans un pays. Sur le mode de l’entretien journalistique, des Actrices et des Acteurs sont d’abord revenus sur leurs enjeux originels : constituer un front de lutte original entre les mondes du fer, de la terre, de la galère et du verbe qui se trouvent tous perdants dans l’austérité néolibérale, passer du lutter ensemble au construire ensemble la solidarité jusqu’à réaliser leurs revendications pour toutes et tous, “être sa propre proposition”, “faire pays dans un pays”… Gerald Ernst fut invité à raconter ses marches solitaires pour documenter l’assèchement du barrage de la Gileppe qui est une manière aussi de faire pays.
Ensuite grâce à quatre chaises heureusement tenues en réserve car le public avait accaparé toutes celles que contient la Maison, un dispositif participatif permit à chacune, chacun d’exprimer en quoi ses pratiques et ses luttes entraient en résonance avec l’idée de faire pays dans un pays, de rompre avec la barbarie qui vient, de créer de nouveaux communs, d’inventer de nouvelles formes d’organisation économique, sociale et politique. Quelques poètes et musiciennes – moins qu’annoncées – ont ponctué les échanges.
Le difficile équilibre entre exposé clair des idées du manifeste, illustrations concrètes et échanges participatifs n’a pu satisfaire toutes les attentes. La Maison du Livre était ravie d’accueillir cette soirée et ces propositions audacieuses quoique peu évidentes à mettre en œuvre concrètement.
- Accueil : Découvrir le partenariat femme / sage-femme
• Date : Le 22 février à 19h
• Avec Francine Dauphin (sage-femme et co-autrice de Mieux accoucher, c’est possible ! Pour en finir avec “Accouche et tais-toi !”) et Estelle Di Zenzo (vice-présidente de l’Union Professionnelle des Sages-Femmes de Belgique)
• Public : Environ 100 personnes
• Partenariat : La Plateforme citoyenne pour une naissance respectée
Suite à la surmédicalisation de l’accouchement dont les motivations ne sont pas toujours le bien-être de la mère ou de l’enfant, des femmes et des sages-femmes revendiquent et s’organisent pour rendre aux femmes leur pouvoir de décision et le “plein bonheur” de leur capacité d’engendrement. Deux sages- femmes aux trajectoires singulières – Francine Dauphin et Estelle Di Zenzo – ont partagé leurs expériences et leurs conseils devant une salle, majoritairement féminine, comble et comblée. Pour accoucher dans des conditions optimales de sécurité et de bien-être, les solutions existent. Elles sont connues. Et trop peu pratiquées.
- Accueil : Habiter ensemble avec le vivant
• Date : Le 27 mars
• Avec Luc Schuiten
• Public : Environ 70 personnes
• Partenariat : MALTAE (Mémoire à lire, territoire à l’écoute)
Dans le cadre d’un projet européen, des jeunes Polonais.es, Néerlandais.es, Français.es et Belges ont sillonné Bruxelles en quête de curiosités architecturales, pour questionner notre manière d’habiter. Programme chargé, avec les lourdeurs administratives inhérentes à ce type de projets et en conséquence une désorganisation et une fatigue palpables.
Malgré ce désordre et en dépit d’une traduction en anglais un peu approximative, l’architecte utopiste Luc Schuiten a livré une intervention pas foncièrement originale mais généreuse et richement illustrée de ses projets. L’idée générale est d’intégrer l’architecture dans son milieu et dans sa dimension temporelle. Un bâtiment doit être fait de matériaux locaux, si possible vivants, et évoluer dans le temps pour composer un paysage. Son architecture emprunte au végétal, à l’animal, au minéral, à l’aquatique. Elle crée des micro- récits, des jeux d’enfants, des rencontres. L’architecte a repéré des centaines de lieux – notamment à Bruxelles – abandonnés, inexploités, en déshérence. Notamment des coins, souvent livrés aux panneaux publicitaires. Il propose de les restituer au végétal, à l’eau qui coule, mais aussi d’en faire des micro- logements, qu’on pourrait par exemple offrir à ceux qui n’en n’ont pas. Peu de réalisations effectives, hormis sa propre maison qui fait rêver, beaucoup de contre-propositions à l’air du temps, offertes comme alternatives aux habitants. L’idée aussi que le temps lui donnera raison…
- Colloque : Rosa Luxemburg — Dialogue entre politique et histoire
• Date : Le 25 avril à 18h
• Avec Martine Leibovici (maître de conférences-HDR émérite en philosophie politique, Université Paris Diderot-Paris 7) et Lionel Richard (professeur émérite, Université de Picardie Jules-Verne, auteur de nombreux livres sur la culture allemande du XXe siècle)
• Public : Environ 120 personnes
• Partenariat : Centre d’Histoire et de Sociologie des Gauches (Université libre de Bruxelles), le Centre des Archives du Communisme en Belgique, l’Institut Marcel Liebman et la Formation Léon Lesoil
À l’occasion du centenaire de l’assassinat de Rosa Luxemburg (1919 – 2019), diverses activités commémoratives ont été organisées un peu partout en Europe et dans le monde. À cette occasion, le Centre d’Histoire et de Sociologie des Gauches (Université libre de Bruxelles), la Maison du Livre, le Centre des Archives du Communisme en Belgique, l’Institut Marcel Liebman et la Formation Léon Lesoil ont co-organisé un colloque de réflexion critique autour de la pensée et de l’action de Rosa Luxemburg. Au-delà de l’aspect commémoratif, il s’agissait surtout, par le biais d’interventions de spécialistes internationaux issus de diverses disciplines (historiens, politologues, philosophes, économistes et sociologues), de poser la question de l’originalité et de l’actualité de la pensée de Rosa Luxemburg, un siècle après sa mort.
La soirée d’ouverture, tenue le jeudi 25 avril à la Maison du Livre à Saint-Gilles, attira près de 120 personnes, avec deux exposés introductifs de la projection du film “Rosa Luxemburg” de Margarethe von Trotta (Allemagne, 1986), avec des sous-titres en Français (une première en Belgique !). Entre les exposés et la projection, le public a pu échanger avec l’oratrice et l’orateur dans une ambiance conviviale, autour d’un verre et d’une petite restauration.
Le colloque à proprement parler, s’est tenu le lendemain à l’Université Libre de Bruxelles. La Maison du Livre ne s’est pas impliquée dans cette journée davantage académique.
- Rencontre avec Pinar Selek : Éloge de l’insolence
• Date : Le 15 novembre à 19h
• Avec Pinar Selek (autrice), Paola Bonomo (CFS), Maïa Chauvier (comédienne), Nil Gorkem (danseuse), Tanar Catalpinar et Vardan Hovanissian (musiciens)
• Public : Environ 100 personnes
• Partenariat : Collectif Formation-Société (CFS), le Librex et Point Culture
Poursuivie, incarcérée, torturée depuis plus de vingt ans par le régime autoritaire turc, Pinar Selek est actuellement réfugiée en France. Adolescente à Istanbul, elle a vécu aux côtés des enfants des rues et des prostituées, lutté pour la reconnaissance du génocide arménien et pour la libération du peuple kurde. Aujourd’hui, elle lutte en faveur des migrants, soutient les Gilets Jaunes et poursuit son combat contre le patriarcat, le capitalisme et les systèmes de domination en faisant toujours lien entre ces luttes.
Cette soirée qui inaugurait le festival “Féministe toi-même !” fut chaleureuse, débordante d’authenticité et de spontanéité que Pinar Selek a offert à la centaine de personnes venue l’écouter. Pinar a d’abord répondu à une série de questions posées par July Robert (Maison du Livre) et Paola Bonomo (CFS) à propos de « féminisme acrobatique », d’antinationalisme, de migration, de luttes populaires, de frontières. Ensuite Maïa Chauvier a lu avec force et intensité des extraits des œuvres de l’autrice. La soirée s’est ensuite poursuivie avec un interlude dansé par Nil Gorkem accompagnée par les musiciens Tanar Catalpinar et Vardan Hovanissian.
- Présentation du livre : Ni prison, ni béton
• Date : Le 28 novembre à 19h
• Avec Émilie Hardy (militante et autrice d’un mémoire sur la ZAD de Haren), Léo Jaoueen
(architecte, graphiste autodidacte et militant) et Maya (zadiste et militante anti-carcérale). Animation au pied levé mais très chaleureuse : Stephen Graff (coordinateur de l’ouvrage pour les éditions Maelström)
• Public : Environ 15 personnes
• Partenariat : dans le cadre des Journées Nationales des Prisons
Comment rendre compte de l’histoire en cours ? L’ouvrage Ni prison, ni béton se veut la mémoire des luttes entamées dès 2010 sur le site du Keelbeek à Haren, par des Zadistes, écologistes, riverain.nes, militant.es anti-carcéraux, etc., contre le projet d’y installer une méga prison. Il a fallu établir un dialogue entre illégalistes et juristes procéduriers, entre radicaux et réformistes, entre défenseur.es des orchidées et soutiens aux prisonnier.ères. L’ouvrage est donc un compromis et c’est même là son intérêt, même si personne n’en revendique entièrement le contenu. Tout n’a pas pu y être dit afin de ne pas nuire aux causes défendues. Il a aussi fallu le publier alors que la lutte n’était pas finie. Depuis, les nouvelles sont mauvaises, d’où un découragement de celles et ceux qui ont tant investi dans la lutte. Mais l’ouvrage circule dans de nouvelles ZAD, contre de nouvelles prisons ailleurs en Europe. C’est aussi une formidable documentation pour un ouvrage encore à écrire.
Avec, spécialement pour la circonstance, l’exposition de planches originales et carnets de croquis du reportage BD de Renaud De Heyn Méga Prison Bxl. Une soirée organisée en prélude de l’événement “Les mots font le mur” (2020)
- Mon père, ce robot ? Le match retour
• Date : Le 17 décembre
• Lieu : PointCulture
• Avec Antoinette Rouvroy et Hugues Bersini
• Public : Environ 70 personnes
• Partenariat : Pour un numérique critique et humain (Punch) dont est membre la Maison du Livre
Présenté comme “Le match retour” de Mon père, ce robot ?, l’organisation avait insisté sur l’opposition entre le technophile informaticien et la juriste technophobe. Et les protagonistes bretteurs se sont volontiers prêtés au jeu, avec ce qu’il faut de théâtre et de mauvaise foi, et un humour plus complice qu’il n’y paraissait. Plutôt que de parler de gouvernement ou de gouvernance, Antoinette Rouvroy préfère parler de gouvernementalité, terme emprunté à Foucault, pour désigner notre propension à nous laisser diriger par les algorithmes, à nous rendre prévisibles au point de nous laisser dicter nos conduites par des prédictions autoréalisatrices. Se retranchant derrière des exemples concrets (décret inscription, gestion des flux de mobilité, diagnostics médicaux…), Hugues Bersini vante d’indéniables réussites, sans pour autant répondre aux objections philosophiques. Les interventions un peu longues n’ont pas permis beaucoup de participation de l’assistance mais l’essentiel est qu’un dialogue agréable ait été mené avec brio. Pas de vainqueur aux points, peut-être un avantage à l’une sur le fond, à l’autre sur la forme…
Approche vivante, accessible, populaire du livre et des mots
Certains préjugés tenaces renvoient encore trop souvent l’univers des livres et des débats d’idées à une bulle abstraite, austère, soporifique (pour rester poli). L’ensemble du travail de la Maison du Livre s’applique à montrer et pratiquer le contraire. Dans la mesure de nos moyens techniques et financiers, avec la complicité de compagnies ou d’institutions œuvrant à d’autres expressions culturelles, nous programmons chaque année des spectacles, des films, des concerts, des rencontres improbables qui célèbrent une culture vivante où se mélangent les genres et les gens.
- Conférence : Le cerveau musicien
• Date : Le 21 mars à 19h30
• Avec Isabelle Dumont et Jean-Luc Fafchamps
• Public : Environ 110 personnes
• Partenariat : Académie de musique de Saint-Gilles Arthur De Greef
Sous la forme d’une conférence à deux voix, ponctuées d’exemples et de jeux musicaux, Isabelle Dumont et Jean-Luc Fafchamps nous ont emmenés dans une excursion insolite entre sons et synapses… qui s’est achevée par une petite pièce pour piano solo créée et interprétée, pour l’occasion, par Jean-Luc Fafchamps.
Intéressante et sympathique soirée, peut-être un peu trop technique par moments pour un public non averti.
- Lecture à voix haute : Beauté et laideur
• Date : Le 16 mai à 19h
• Avec les participantes de l’atelier Voix Vives
• Public : 25 personnes
• Partenariat : PAS MOI asbl
La beauté et la laideur, vastes sujets sur lesquels poètes, romanciers, philosophes, sociologues… ont écrit et parfois secoué les canons d’une époque. Il est possible d’en deviser sans arrêt et avec beaucoup d’intérêt. Et nous avons eu grâce aux lectrices et à leurs textes de quoi nourrir nos imaginaires et nos réflexions… Le public est comme à chaque fois ressorti ravi de ce moment suspendu dans le temps.
- Lecture à voix haute : Mots et maux d’amour
• Date : Le 20 mai à 19h
• Avec les participantes de l’atelier Voix Vives
• Public : 25 personnes
• Partenariat : PAS MOI asbl
Les lectrices nous ont partagé des mots glacés ou brûlants d’amour, d’humour et d’humeur (parfois) vagabonde : les textes ont été choisis dans la littérature d’hier et d’aujourd’hui chez des auteurs illustres ou des anonymes. Le rythme des lectures et les voix des participantes ont porté le public, l’ont ému même parfois, preuve de la qualité du travail et des compétences acquises lors du cycle d’ateliers.
- Spectacle : Le voyage fabulé — Écriture et bégaiement
• Date : Le 28 mai à 19h
• Avec Bertrand De Wolf (auteur, comédien), Henny Bijleveld (vice-présidente de l’Association Parole et Bégaiement)
• Public : Environ 70 personnes
Cette pièce écrite par Bertrand De Wolf qui est lui-même bègue a pour but de sensibiliser un public large à ce handicap encore trop méconnu et vis-à-vis duquel les préjugés sont tenaces. Par exemple, beaucoup de personnes ont tendance à croire que parce qu’on est bègue on est forcément aussi quelque peu idiot ou sourd. Souvent le malaise s’invite aussi lorsqu’on est “confronté” à une personne bègue, ça nous renvoie à nos propres difficultés existentielles. Un chouette spectacle, avec des côtés touchants, d’autres burlesques. Le “seul en scène” a été suivi d’une rencontre-débat avec Bertrand De Wolf, animée par Henny Bijleveld, vice-présidente de l’Association Parole et Bégaiement et étoffée de quelques témoignages. Le message est arrivé cinq sur cinq aux oreilles du public.
- Chants de lutte : Ne servir plus !
• Date : Le 15 juin à 19h
• Lieu : La Maison du Peuple de Saint-Gilles
• Avec la chorale C’est des Canailles
• Public : Environ 120 personnes
• Partenariat : le Librex, PAC et les Actrices et Acteurs des Temps Présents, avec le soutien du Service Culture de la Commune de Saint-Gilles
D’Étienne de La Boétie à Michel Fugain en passant par Bertolt Brecht, Virginie Despentes et le mouvement anarchiste italien, C’est des Canailles remue le répertoire, qu’ils associent à leur propres créations chantées ou théâtralisées, pour ébranler le train de l’ère industrielle finissante et tester la rigidité du rail. Et si ce “maître” tout-puissant ne l’était que grâce à nous ? Ne suffirait-il pas de ne le servir plus pour qu’il s’effondre ? Et nous voilà libres…
Malgré une scène un peu étriquée pour le dispositif des Canailles, des exigences exagérées par rapport aux possibilités d’accueil et quelques tensions qui en découlèrent dans les préparatifs, en dépit d’un temps estival qui incitait plutôt à buller sur une terrasse, la soirée aura rencontré son public, avec en deuxième partie la chorale d’Attac. Tandis que les Canailles soignent les arrangements et les textes, Attac invite le public à chanter en détournant des airs connus. Au professionnalisme érudit mais un peu froid succède une participation joyeuse et populaire, l’inverse aurait moins bien fonctionné.
Soirée en marge de l’exposition Bread and Roses de Présence et Action Culturelle à la Maison du Peuple.
- Fruits de la saison : Cest la fête !
• Date : Le 19 juin à 19h
• Avec les participant.e.s des divers ateliers
• Public : Environ 70 personnes
Les traditionnels “Fruits de la saison” sont l’occasion d’offrir, en plus du cocktail de circonstance, les brochures (et CD) recueillant les textes écrits au cours des ateliers de l’année écoulée. Moment convivial avec, en prime, la performance offerte par les participants des deux ateliers de calligraphie japonaise. Pour celles et ceux qui avaient assisté à l’édition précédente, la surprise était moins au rendez-vous mais les gestes chorégraphiés par l’animateur Satoru Toma restent intenses et spectaculaires.
En deuxième partie de soirée et dans le cadre du partenariat “Chants de Luttes”, la Maison du Livre avait donné carte blanche au collectif Pèse Moi (issu de l’atelier “Paroles de femmes” proposé l’année précédente) et à l’atelier “À pleine voix” (CFS), tous deux animés ou initiés par Maïa Chauvier. Paroles traçant des nouvelles forces de vie, donnant une consistance au réel, à l’imaginaire et y puisant ses armes. Sans cesse acculées à devoir se réinventer pour ne pas se laisser capturer. Échange de voix singulières qui se répondent, que nous avions pour la plupart déjà entendues mais qui prennent de l’assurance et affûtent leurs écritures à chaque apparition… De quoi bien entamer l’été et déjà préparer la rentrée.
- Concert : Chansons et polyphonies traditionnelles d’Espagne et d’Amérique latine
• Date : Le 22 juin
• Avec l’ensemble vocal Kaïros
• Public : Environ 100 personnes
• Partenariat : Académie de Musique de Saint-Gilles Arthur De Greef
À l’occasion de la Fête de la musique et dans le cadre du partenariat récurrent entre l’Académie de Musique Arthur De Greef et la Maison du Livre, l’ensemble vocal Kaïros, dirigé par Bruno Crabbé, a donné un spectacle de grande qualité, comme à l’accoutumée.
Voici le petit mot de Bruno Crabbé le lendemain du concert :
“Chers choristes et accompagnateurs,
Bravo pour le beau concert de samedi soir : c’était une belle manière de fêter la musique ! Le programme dans son ensemble était de très belle tenue, avec quelques moments de grâce (notamment un “Adios Nonino” très émouvant).
Merci à Timothy et Fernando pour leur engagement, et à Christian Hublau pour son accueil très sympathique. La taille de la salle de la Maison du Livre et son acoustique sont des conditions idéales pour un ensemble vocal comme le nôtre. Le public nombreux était manifestement enchanté!”
- Écoute et rencontre : Charge ($) déraisonnable ($)
• Date : Le 15 octobre à 18h30
• Avec Cyril Mossé et Nicolas Bruwier (réalisateurs), Charlotte Renouprez et Olivier Dubin (animatrice et animateur des Équipes populaires)
• Public : Environ 20 personnes (une dizaine sont restées pour l’animation)
• Partenariat : Les Équipes populaires
Au départ de l’aventure radiophonique (produite par l’atelier Graphoui), il y a cette réglementation européenne accordant la liberté de circulation au sein de l’Union à toute personne européenne, sous réserve qu’elle ne constitue pas une “charge déraisonnable” pour le pays qui l’accueille. Comment diable peut-on qualifier un humain de charge et qu’est-ce qui serait ou non raisonnable ? Les auteurs interrogent témoins, linguistes, politiques, actrices et acteurs sociaux, etc. pour dénoncer ces mots choquants, et surtout éviter qu’ils ne choquent plus.
Afin d’éviter la redondance avec le propos autosuffisant du documentaire, les Équipes populaires ont ensuite prolongé la réflexion au moyen d’exercices pratiques et collaboratifs. Au départ de courtes vidéos, de jeux sur les mots à assembler ou d’exercices libres, chacune et chacun s’est employé à repérer les “mots qui mentent”, les mots du pouvoir et le pouvoir des mots. Au final, rien de très neuf mais malgré tout un bel effort d’intelligence collective pour rapprocher les points de vues.
- Conférence : Du silence au bruit
• Date : Le 4 novembre à 19h
• Avec Jean-Marie Rens
• Public : Environ 15 personnes
• Partenariat : Académie de Musique de Saint-Gilles Arthur De Greef
Une quinzaine de personnes étaient réunies pour cette conférence qui portait sur la notion de bruit et de silence dans la musique principalement, mais qui était émaillée d’exemples littéraires et picturaux. Cet exposé était globalement intéressant, cultivé et vivant. Néanmoins, on n’en a retiré aucune « révélation » majeure. Oui, les silences font partie intégrante de la musique. Quant au bruit, il a fait l’objet d’une analyse plus contrastée et moins évidente à appréhender ; le bruit peut être assimilé à de la musique et parfois une musique peut être considérée comme du bruit…
- Lecture vivante : Rupture, perte et (re)gain
• Date : Le 12 décembre à 19h
• Avec les participant.e.s de l’atelier Voix Vives
• Public : Environ 20 personnes
• Partenariat : PAS MOI asbl
Rupture ne rime pas forcément avec défaite. Si la rupture amoureuse, le deuil et l’exil ont été les invités principaux de cette lecture, a été exploré aussi tout ce qui concerne le fait de se rompre sous l’effet d’un effort excessif, trop prolongé ou d’un choc. A travers leurs voix, les participant.es nous ont décrit la vie dans toute son intensité et ses contrastes. Le public s’est laissé emporter par des histoires touchantes, parfois dramatiques mais où l’humour n’est jamais loin.
5. Une littérature qui parle du monde et de tout le monde
Parmi les missions de la Maison du Livre, figure celle de favoriser, dans sa programmation, la participation ou l’évocation d’auteurs, d’autrices, d’illustrateurs et d’illustratrices de Belgique. Nous nous sommes aussi engagé.es à proposer aux publics issus des différentes immigrations des activités littéraires mettant en valeur leur culture d’origine. Nous proposons ici de réunir ces deux objectifs dans un chapitre qui s’ouvrira aussi au rôle des mots pour prendre conscience de la dimension mondiale des questions qui nous interpellent, d’où que nous venions. Nous escomptons ajouter prochainement à ce chapitre une section dédiée aux grands adolescents et aux jeunes adultes, ainsi qu’une autre ouverte à la question du genre.
Mise à l’honneur des artistes de Belgique
- Lecture musicale : La Pension Almayer
• Date : Le 25 octobre à 19h
• Avec Cindya Izzarelli, Philippe Debongnie, Marie Warnant, Cédric Van Caillie, Carl Norac et Catherine Quaden
• Public : Environ 20 personnes
La soirée était placée sous le signe de la musique et de la littérature. Une vingtaine de personnes s’étaient réunies pour écouter les lectures de trois auteur.e.s (Cyndia Izzarelli, Carl Norac et Catherine Quaden) de l’ouvrage collectif La Pension Almayer entrecoupées d’intermèdes musicaux de Marie Warnant et Cédric Van Caillie qui ont composé plusieurs morceaux inédits pour l’ouvrage.
L’ensemble fut assez inégal au niveau des lectures, certaines très vivantes et d’autres plus mornes. Les créations musicales étaient agréables mais, malheureusement, sans lien avec les textes. Le public semblait plus que ravi.
La soirée s’est terminée par un échange entre les auteur.e.s et le public. Cindya Izzarelli, à l’origine du projet, a pris le temps de nous expliquer leur processus de création ainsi que sa démarche globale. Nous avons pu évoquer ensemble la problématique du financement de la publication d’un tel ouvrage et les enjeux que cela comporte.
- Rencontre : Quelle place pour José-André Lacour dans la littérature belge ?
• Date : Le 19 novembre à 19h
• Avec José-Louis Bocquet, Jacques De Decker, Jean-Baptiste Baronian et François Rivière. Animation : Laurence Boudart
• Public : Environ 15 personnes
Soirée riche en informations, voire en révélations sur cet écrivain à l’œuvre protéiforme, mais néanmoins constante en qualité. Et qui malgré son “exil” français est toujours resté fidèle à la Belgique, en témoigne une de ses œuvres phare Le rire de Caïn qui peut encore nous en apprendre beaucoup sur une partie de notre histoire.
Cette soirée a réuni plusieurs personnalités du monde littéraire belge (et français) dont Thierry Horguelin, Laurent Demoulin et Jean Jauniaux pour n’en citer que quelques-uns.
Dans le cadre de notre exposition José-André Lacour, le caméléon des lettres belges
- Accueil : Tout le monde à table
• Date : Le 4 février à 17h30
• Avec Anny Bloch (sociologue à l’Université Jean Jaurès de Toulouse, spécialiste des cuisines juives créoles), Pascale Falek Alhadeff (conservatrice au Musée juif de Belgique) et Michael Privot (islamologue, chercheur au Cedem ULiège), François Braem (anthropologue)
• Public : Environ 90 personnes
• Partenariat : Le Musée juif de Belgique et le Centre bruxellois d’action interculturelle
Cette rencontre-débat était initialement programmée dans un autre espace saint-gillois par le Musée juif de Belgique et le Centre bruxellois d’action interculturelle (CBAI) à l’occasion de la sortie du dossier de l’Agenda interculturel éponyme.
Anny Bloch, Pascale Falek Alhadeff et Michael Privot étaient invités à discuter des possibilités de manger ensemble dans une société multiculturelle, quand on connait l’importance des prescrits alimentaires dans certaines communautés en tant que facteur de cohésion et de distinction.
Des rumeurs au sujet d’un des intervenants ont amené le lieu prévu à se désister. Fidèle à son principe d’hospitalité et d’ouverture à la confrontation constructive des idées et des discours, la Maison du Livre a accueilli cette rencontre. Animée par François Braem, elle s’est avérée très riche et non conflictuelle. Le public venu en nombre, et issu entre autres des deux communautés mise à table, a été très satisfait de la soirée.
- Rencontre : Les fronts décoloniaux, aperçu international
• Dates : Les 23 et 24 février de 14h à 18h
• Avec Ana Valenzuela-Zapata, Luis Martinez Andrade et Guillermo Klozlowski pour l’Amérique du Sud, Nadia Fadil et Nordine Saïdi pour l’Europe, Yvoire De Rosen pour le black- et l’afro-féminisme
• Public : Environ 40 personnes
• Partenariat : Le Steki
Le samedi, Guillermo Klozlowski a dressé un état des lieux global de l’histoire coloniale en Amérique latine. Rien de neuf, mais de salvatrices piqûres de rappel. Ensuite, Luis Martinez Andrade s’est concentré sur les luttes au Mexique avant de laisser la parole à Ana Valenzuela-Zapata (militante à l’origine du Manifesto Siempre) qui a traité principalement des violences faites aux femmes migrantes. L’ensemble était très cohérent et très instructif. Ces prises de paroles se sont conclues par une discussion générale avec le public.
Le dimanche, Nadia Fadil (docteure en sociologie et professeure à la KUL) nous a entretenu, notamment, des approches postcoloniales de l’islam dans l’espace européen, nous rappelant fort à propos que l’islam a toujours été présent en Europe. Yvoire De Rosen (anthropo-sociologue et activiste afroféministe notamment au sein du collectif Mwananke) s’est concentrée sur les luttes féministes, faisant notamment la distinction entre le Black Feminism et l’afro-féminisme. Nordine Saïdi, représentant le collectif Bruxelles Panthères a préféré laisser la parole à une jeune dame vénézuélienne qui a fait le point sur la situation dans son pays. Cette dernière prise de parole était un peu hors-cadre, et le débat qui a suivi s’est concentré sur cette thématique, faisant perdre son à‑propos à la thématique générale de l’après-midi.
Les participant.es étaient ravi.es, ainsi que les organisateur.trices qui envisagent de donner suite à ces deux conférences par le biais de publications écrites.
- Rencontre : États des luttes — Moyen-Orient et Afrique du Nord
• Dates : Le 26 février à 19h
• Avec Frédéric Thomas (chercheur au CETRI et coordinateur de cette publication), Sarah Ben Néfissa (directrice de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et chercheuse associée au CETRI) et Jonathan Piron (historien et politologue, chercheur au sein d’Etopia et spécialiste de l’Iran)
• Public : Environ 12 personnes
• Partenariat : Le CETRI
Une grosse dizaine de personnes (dont une journaliste de La Première / RTBF qui en fera un billet le lendemain matin dans “Jour Première”) pour cette première de notre nouveau partenariat avec le CETRI (Centre Tricontinental).
Frédéric Thomas a introduit une très riche présentation de Sarah Ben Néfissa et de Jonathan Piron. Sarah Ben Néfissa s’est attardée sur la situation en Égypte, un pays qu’elle étudie depuis de très longues années. Elle a fait le parallèle avec la situation politique en Tunisie pour expliquer pourquoi les deux pays ont évolué distinctement à l’issue du printemps arabe. Alimentée par ses recherches et ses propres expériences sur place, sa présentation était très documentée et intéressante. Jonathan Piron s’est lui concentré sur la question des ressources et du climat dans les pays du Moyen-Orient et plus particulièrement en Iran, mettant en avant les enjeux humains et sociétaux du réchauffement climatique dans ces régions. Une prise de parole qui lui a permis de nous sensibiliser sur une thématique très peu traitée en Occident.
Un échange passionnant s’en est suivi avec les quelques personnes présentes, toutes très au fait des thématiques abordées.
- Rencontre : Quelle justice fiscale pour le Sud ?
• Dates : Le 24 avril à 19h
• Avec Marie-Antonelle Joubert (Global Alliance for Tax Justice) et Antonio Gambini (CNCD- 11.11.11). Animation : Cédric Leterme, membre du CETRI et coordinateur de l’ouvrage
• Public : 4 personnes
• Partenariat : Le CETRI
Antonio Gambini a présenté la situation globale à travers le monde, le rôle joué par la fiscalité avant de pointer en quoi les pays du Sud pouvaient ne pas s’y retrouver. De son côté, Marie-Antonelle Joubert a plutôt présenté son organisation ainsi que toutes ses actions militantes. C’est durant la séance de questions-réponses qu’ont été évoquées les pistes de réflexion quant à une potentielle amélioration de la situation.
Comme le public était peu nombreux, nous avons filmé la rencontre afin de pouvoir diffuser la vidéo et essayer de lui donner davantage de visibilité. Celle-ci est visible sur la chaine YouTube de la Maison du Livre.
- Cycle tricontinental : Désindustrialisation précoce : un danger pour le Sud ?
• Dates : Le 26 septembre à 19h
• Avec Pierre Salama (économiste et latino-américaniste, professeur émérite de l’Université Paris
13) et Thierry Amougou (économiste et africaniste, professeur à l’UCLouvain). Discutant : Arnaud Zacharie (secrétaire général du CNCD et maître de conférences à l’ULg et l’ULB). Animation : François Pollet (coordinateur de l’ouvrage et chargé d’études au CETRI)
• Public : Environ 20 personnes
• Partenariat : Le CETRI
Une vingtaine de personnes pour écouter Pierre Salama et Thierry Amougou, deux éminents économistes, analyser les causes et conséquences du processus de désindustrialisation précoce qui ne frappe pas que l’Europe. Arnaud Zacharie (CNCD 11.11.11) était mandaté pour commenter leurs interventions, ce qu’il a fait de manière très juste et pertinente. Les deux orateurs n’étant pas toujours d’accord, cela a donné lieu à une belle passe d’armes, très bien orchestrée par le coordinateur de l’ouvrage, François Polet. Des personnes très intéressées et averties sur la question étaient présentes dans le public, ce qui a donné lieu à de beaux échanges intellectuels à l’issue de la conversation.
- Festival : Transpoésie 2019
• Dates : Le 3 octobre à 19h
• Avec Yasmin Hafedh (Autriche), Jan Kaus (Estonie), Paul Mathieu (Luxembourg), Krystyna Dabrowska (Pologne), Dan Coman (Roumanie)
• Public : Environ 80 personnes
• Partenariat : Eunic Brussels (European Union National Institutes for Culture)
Organisé pour la neuvième fois consécutive par Eunic Brussels basé à Bruxelles, le projet se veut avant tout une fête des langues et de la poésie. Les organisateurs de l’événement ont à cœur de promouvoir le multiculturalisme et le multilinguisme à travers Bruxelles. Il s’agissait de notre première collaboration avec cette structure européenne. L’opération consiste à inviter une série de poètes proposée par les instituts culturels des différents pays, à traduire un choix de poèmes en français et en néerlandais et à les afficher dans les rames de métro bruxelloises. Des lectures sont organisées en collaboration avec différents opérateurs culturels bruxellois. Une plaquette reprenant les textes est éditée ; les textes sont présentés dans leur langue et dans leur traduction en français et néerlandais. Nous avons eu l’occasion d’écouter des textes poétiques lus dans leur langue par les poètes suivants : Yasmin Hafedh (Autriche), Jan Kaus (Estonie), Paul Mathieu (Luxembourg), Krystyna Dabrowska (Pologne), Dan Coman (Roumanie). La traduction des poèmes était projetée en français, néerlandais, anglais sur écran.
Les poètes et poétesses se sont succédé.es à un rythme très rapide ; les lectures étaient terminées en quasiment une demi-heure. Nous aurions peut-être aimé en entendre un peu plus. Quoique les poètes et poétesses n’étaient pas tous à même de rendre l’émotion de leurs écrits.
La soirée s’est terminée par le verre de l’amitié offert par les instituts culturels et ambassades représentées. Elle nous a permis de faire découvrir notre lieu à un public européen cosmopolite.
6. Quelques informations synthétiques
Les activités et leur public en chiffres
* Nous ne comptabilisons pas l’exposition Mon père, ce robot ? en janvier, déjà comptée dans le rapport d’activité 2018.
Liste des hôtes ayant prix part à nos activités en 2020
- Auteurs, autrices, illustratrices, illustrateurs, éditeurs, éditrices de Belgique
—-> Invités lors de nos rencontres, lectures, spectacles :
Baronian Jean-Baptiste
Barsics Catherine
Bertrand Olivier
Bocquet José-Louis
Canonne Sylvie
Chauvier Maïa
Coton Maxime
Dambury Gerty
Danloy Laurent
De Decker Jacques
de Meeûs Célestin
De Wolf Bertrand
Debongnie Philippe
François Rose-Marie
Gataud Roxane
Hamdi Zaïneb
Hermant Paul
Hoex Corine
Imberechts Marc
Izzarelli Cindya
Jacot Adèle
Le Tulle-Neyret Clément
Leclercq Pascal
Lecomte Delphine
Logist Karel
Mahoux Paul
Marczewski Philippe
Müller Laurent
Nisse Tom
Norac Carl
Peduzzi Mélanie
Pepic Denis
Quaden Catherine
Saïdi Fatiha
Schuiten Luc
Si M’Hammed Amidou
Tholomée Jérémie
Thomas Frédéric
Vallet Julien
Vertenoeil Primaelle
Virone Carmelo
Warnant Marie
Zolamian Marie
—-> Animatrices et animateurs des stages et ateliers :
Coppée Benoît
Denoël Véronique
Ducène Claire
Hankart Christine
Kavian Eva
Lavachery Nèle
Mahy Mariange
Migard Cédric
Schuiten Maya
Toma Satoru
Wesoly Ouri
- Autres participantes et participants à nos rencontres
—-> Autrices et auteurs invités de l’étranger :
Coman Dan (Roumanie)
Dabrowska Krystyna (Pologne)
Hafedh Yasmin (Autriche)
Kaus Jan (Estonie)
Mathieu Paul (Luxembourg)
Rivière François (France)
Selek Pinar (Turquie/France)
—-> Intervenantes et intervenants dans les rencontres, débats et conférences
Alba Serena
Amougou Thierry
Andrade Luis Martinez
Baczynsky Michèle
Bakkers France
Ben Néfissa Sarah
Bersini Hugues
Bietlot Mathieu
Bijleveld Henny
Bloch Anny
Bonomo Paola
Boudart Laurence
Braem François
Bruwier Nicolas
Cambier France
Catalpinar Tanar
Claude Pascal
Couture Philippe
Dauphin Françine
De Clercq Els
De Rosen Yvoire
Degrune Vincent
Deppe Françoise
Di Zenzo Estelle
Dubin Olivier
Dumont Isabelle
Ernst Gerard
Fadil Nadia
Fafchamps Jean-Luc
Falek Alhadeff Pascale
Fontaine France
Gambini Antonio
Gorkem Nil
Graff Stephen
Hardy Émilie
Hermant Marie
Hovanissian Vardan
Jaoueen Léo
Joubert Marie-Antonelle
Kamps Géraldine
Kennes Sébastien
Klozlowski Guillermo
Lacour Anne
Lacour Danielle
Lassablière Pascale
Lehon Catherine
Leibovici Martine
Leterme Cédric
Maya
Mossé Cyril
Partouns Roxane
Piron Jonathan
Pollet François
Privot Michael
Renouprez Charlotte
Rens Jean-Marie
Richard Lionel
Ronveaux Marie-Eve
Rouvroy Antoinette
Saïdi Nordine
Salama Pierre
Spapens Charles
Valenzuela-Zapata Ana
Van Caillie Cédric
Wattiaux Karyne
Zacharie Arnaud
Zurstrassen Pirly
Académie de musique de Saint-Gilles Arthur De Greef
Actrices et acteurs des temps présents
Boustro
Centre bruxellois d’action interculturelle
Centre d’Histoire et de Sociologie des Gauches (ULB)
Centre des Archives du Communisme en Belgique
CETRI (Centre Tricontinental)
Club de lecture de la Biblio de Saint-Gilles
Collectif Alpha
Collectif Formation-Société
DoucheFlux
Eunic Brussels
Formation Léon Lesoil
Institut Marcel Liebman
Journées Nationales des Prisons
La Biblio de Saint-Gilles
La Croix Rouge de Belgique
La Perruque
Le Librex
Le P’tit Ciné
Le Steki
Les éditions Tétras Lyre
Les Gastrosophes
Lire et Écrire
MALTAè (Mémoire à lire, territoire à l’écoute)
Musée juif de Belgique
Papier Machine
Pas Moi asbl
Plateforme citoyenne pour une naissance respectée
Pour un numérique critique et humain
Présence et Action Culturelle
Service Culture de la Commune de Saint-Gilles
Service de la Lecture Publique (FWB)
7. Perspectives
Tandis que les rapports d’activité sont rédigés d’année civile en année civile, les perspectives à la Maison du Livre s’envisagent davantage de saison en saison. Ce double agenda se voit, cette année, marqué par le changement de direction, arrivée en début d’année calendrier et en cours de cycle académique. La relève se veut dans la continuité autant qu’elle est porteuse d’innovations qui prendront le temps de s’intégrer aux dynamiques en cours et bien rôdées. Aussi souhaitons-nous désormais construire notre programmation sur le moyen terme autour de fils thématiques susceptibles d’outrepasser l’année, mêlés à des boucles ou cycles plus courts. Une pandémie et sa prise en charge publique dont il y aura beaucoup à dire ont de surcroît bousculé l’ordre des saisons et assigné les perspectives à s’élargir. Ces quelques éléments réunis pour dire que les plans pour 2020 étaient en partie inscrits dans le programme de saison 2019 – 2020 et se pensent pour la suite à l’horizon de 2021, au minimum.
- Chantiers au long court
Afin d’honorer la nouvelle convention quinquennale avec la Fédération Wallonie Bruxelles entrée en vigueur le 1er janvier 2019, plusieurs chantiers de longue haleine ont été ouverts.
Tout d’abord, nous poursuivrons, en 2020, un important travail de démarchage auprès de toutes les écoles de la Fédération en vue de les inviter à prendre part – passive ou active – à nos diverses activités. C’est une des pistes pour le rajeunissement de celles et ceux qui fréquentent notre association.
L’élargissement, la diversification et la fidélisation (déjà acquise pour nos amies et amis de longue date) de notre public sont les finalités d’un vaste chantier aussi bien symbolique que matériel nommé l’hospitalité de la maison et du livre. Il s’agira d’améliorer l’image, l’attractivité, la lisibilité, la popularité, l’ouverture, la bienveillance, le sentiment de bien s’y sentir et l’envie d’y revenir, bref la perception de notre Maison.
Cela passe déjà par la multiplicité de ses portes d’entrées thématiques ou disciplinaires qui ne seront que mieux soulignées et articulées. Cela passe déjà par la manière d’accueillir chacune et chacun, dans sa spécificité, son altérité et les surprises qu’elle ou il apporte, qui sera toujours mieux soignée. Cela passera par l’entretien et l’extrapolation – notamment vers des associations plus littéraires, moins présentes dans notre entourage que le secteur de l’éducation permanente – de partenariats comme autant de mains tendues vers de nouveaux publics et de mises à l’étrier de nouvelles pratiques.
Cela passera par l’adoption d’une charte graphique revue de A à Z avec la délicate responsabilité de révolutionner l’image tout en rendant ostensible la continuité du contenu, de l’idée, de la singularité plurielle de notre association. Peaufiner et perfectionner nos outils de communication, sur papier ou sur écran, s’avère crucial au vu des évaluations des chemins qui conduisent les unes et les autres à s’inscrire à nos stages et ateliers. Un questionnaire tentera de mieux cerner ce qui amène et ce qu’attendent les destinataires de nos autres activités.
Cela passera, à moyen terme, par des aménagements des horaires, de la décoration et de l’architecture intérieures de la Maison Hoguet, à dessein de faciliter la circulation d’une pièce ou d’un étage à l’autre en permettant à chaque hôte de passage de mieux s’y situer. Cette perspective se pense avec et en vue des complicités et complémentarités renforcées entre la Biblio et nous, dans la cohabitation d’une même maison où la lisibilité de ce que chacun fait éclaire ce que l’autre propose, où il fait bon venir et revenir, passer d’une visite chez une colocatrice à une réception impromptue chez l’autre. Enfin, la perception de notre Maison ne se joue pas qu’en interne, elle passera aussi par des excursions à la rencontre des autres afin de faire connaissance. Nous ne nous contenterons pas d’ouvrir nos portes, nous descendrons dans la rue.
Un fastidieux mais indispensable labeur d’inventaire de nos riches archives accumulées depuis 23 ans (sur des supports pour une partie déjà devenus obsolètes) sera déployé dans l’optique de faire le tri de ce qui est à conserver, à donner ou jeter, à archiver ailleurs ou à numériser. Nous savons que sur ce plan là aussi nous nous embarquons pour plusieurs années.
- Lignes de cheminements amorcées
Les thématiques, ou plus précisément les questionnements, que nous traiterons dans la programmation de nos stages et ateliers, de nos expositions, de nos rencontres et spectacles, refléteront une fois de plus la vaste palette de nos styles et la continuité de nos préoccupations.
Nous poursuivrons notre étonnement sur les ramifications, voire la colonisation, du numérique au cœur de nos existences et, pour le coup, dans ses interactions avec la création artistique. Un petit cycle Littérature et numérique ouvrira la boîte noire ou de Pandore du recours à l’intelligence artificielle par l’écriture littéraire qui n’a jamais cessé de se révolutionner. Eu égard à notre mission, abandonnée l’an dernier, de sensibilisation des publics à l’usage des supports numériques, nous nous estimons plus dans notre rôle et notre espace en proposant de telles interrogations.
Une exposition – Les mots font le mur – à la source d’un foisonnement d’activités mettra en lumière ce qui souffre et survit à l’ombre des murs des prisons en posant de belles questions sur l’écriture et l’incarcération (pendant, après, à propos, à partir de, contre, de l’intérieur vers l’extérieur, de l’extérieur vers l’intérieur…).
Trop longtemps étouffée, négligée, enfermée, la voix des femmes, et leur chair également, commencent enfin à recevoir la résonnance qui leur revient, à faire entendre leurs droits et leur inviolabilité, dans la sphère publique, médiatique, citoyenne et privée. Comment en irait-il autrement dans la programmation de la Maison du Livre ? En partant de l’insolite, une petite exposition – 100 culottes –, des ateliers et rencontres convieront les unes et les autres à partager des expériences, des colères, des envies, des victoires en matière de genre.
C’est aussi par le petit bout de la lorgnette que nous mettrons les écrivains belges à l’honneur au sein d’une exposition intitulée Babioles et trésors : la face cachée de la littérature belge construite en partenariat avec les Archives & Musée de la Littérature.
D’autres sujets s’inviteront dans notre espace de rencontre et entre nos lignes de programmation en fonction d’une actualité qui ne nous a jamais laissés insensibles et qui a tout pour nous inquiéter. Notamment les enjeux écologiques négligés – et la reconnaissance du travail malmenée – avant, pendant et après la crise sanitaire. S’amorce ainsi un nouveau fil de saison tissé autour de L’extension du domaine des luttes et des imaginaires qui nous portera au-delà de 2020.
- En cours de déroute
Au moment où nous rédigeons ce rapport et ces perspectives, la Covid-19 et les multiples crises qu’elle engendre bousculent notre travail et notre programme. Le calendrier d’abord suspendu a bien dû se décaler. Les pratiques se sont adaptées au confinement, difficilement d’abord, révélant de nouvelles ressources ensuite (entre autre la reprise d’ateliers à distance, aussi bien d’écriture que de calligraphie et de lecture à voix haute). Les circonstances ont amené notre équipe à communiquer davantage avec les abonnés et abonnées de notre lettre d’information électronique. À partir de ce qui nous lie à notre public, il nous a paru important de l’inviter à ne pas subir passivement le confinement, à prendre soin de son entourage et de la culture, à prendre part à la solidarité que requiert la situation de tant de personnes en voie de précarisation inadmissible.
Le contexte nous semble imposer une affirmation forte du rôle fondamental de la culture, telle que nous la concevons et la pratiquons, dans la reconstruction du sens et de ce qui fait société. Nous participons au sein du collectif Punch (Pour un numérique critique et humain) à un échange d’idées sur les impacts de la crise dans le monde culturel – irréductible à des salles ou festivals à remplir et des tickets à vendre – et sur la place qu’il doit revendiquer à – ou pour – l’issue de celle-ci. Nous nous impliquons également dans une réflexion collective sur l’avenir de l’associatif – à la veille de son centenaire (la loi sur les asbl date de 1921) et au lendemain de son enterrement (dans le nouveau Code des sociétés et des associations) – sur la spécificité et l’utilité publique du secteur non marchand, sur ce que signifie s’associer, ciment de toute société.
Mais tout ceci sera détaillé dans le rapport d’activité 2020. Il est temps à présent de clôturer celui de 2019, de vous remercier de nous avoir suivis jusqu’ici et de vous dire : à bientôt !
1060 Saint-Gilles
Bruxelles