Rapport d’activités 2020
Ce rapport d’activité a été rédigé par l’équipe de la Maison du Livre :
Mathieu Bietlot, direction
Mélanie Ferrier, coordination des ateliers et stages
Christian Hublau, scénographie des expositions
Pierre Lorquet, élaboration des rencontres
July Robert, presse, communication et administration
Sa structuration se cherche encore entre missions de notre association, cycles thématiques et formes d’expression. Les missions se complétant et se soutenant l’une l’autre, la forme et le fond étant inextricables dans toute pratique culturelle, il n’est pas aisé de répartir et regrouper les nombreuses activités selon leur finalité, leur genre ou leur thématique. Nous avons fait au mieux et cet exercice nous inspire des idées pour l’organisation de nos prochaines saisons.
Les informations pratiques et quantitatives de chaque activité sont mises en exergue de leur évaluation qualitative pour faciliter le travail des administrations. Le lieu des activités n’est mentionné que lorsqu’il ne s’agit pas de la Maison du Livre. Certaines de ces informations sont synthétisées à l’avant dernier chapitre.
Table des matières
1. Bilan moral
2. Encourager l’accès à la littérature, à la lecture et à l’écriture
- Rencontre : Géographie du vivant
— Rencontre : Expérimenter l’écriture théâtrale avec les ados
- Lecture : Pow-wow littéraire
— Concours de nouvelles : “L’instant d’après”
—-> Intentions
—-> Palmarès
—-> Valorisation
— Lecture : Proclamation des résultats du concours de nouvelles “L’instant d’après”
— Atelier slam : On ne s’excuse de rien !
— Lecture : Chut ! On lit
- Types d’activités
—-> Les ateliers
—-> Les stages
— Les ateliers et les stages en chiffres
—-> 2020, une année particulière
—-> Liste des ateliers qui ont eu lieu en 2020
—-> Liste des stages qui ont eu lieu en 2020
—-> Annulations par manque d’inscrit.es
—-> Annulations et report à cause de la Covid
— Evaluations
— Publics
—-> Âge et genre
—-> Origine géographique du public
— Promotion
—-> Comment les participant.es prennent connaissance de notre programmation
— Les tarifs des atelies
— Facilités de paiement
— Regard sur l’année 2020 par la coordinatrice
—-> Les ateliers et stages
—-> Les partenariats
— Conclusion
- Accueil : Festival de textes Ecler
— Accueil : Post-colonialisme, infra-politique et ressources culturelles dans les milieux de l’alphabétisation
— Projection : Alphabétisation, pratiques culturelles et précarité numérique
— Bibliothèque mobile : Street & Read
3. Accueillir des débats d’idées, des créations et des événements
- Exposition : Les mots font le mur
—-> Vernissage
— Exposition : Les affiches poétiques de Timotéo Sergoï
—-> Vernissage — Lecture
— Exposition : Le Domaine croate (art et poésie)
— Exposition : Les cent culottes
—-> Finissage
— Exposition : Littérature et numérique
—-> Vernissage
—-> Bilan critique
— Exposition : Babioles et trésors : la face cachée de la littérature belge
—-> Vernissage
- Cycle : Les mots font le mur
—-> Enregistrement public : émission radio “Les singes en hiver” de radio panik
—-> Projection : Ongles rouges, 2017, 62′
—-> Projection : The Mustang, 2019, 96’
—-> Rencontre : Les écritures qui enferment
—-> Rencontre : Les écritures qui libèrent
—-> Jeu de société : Pris’en conte
—-> Rencontre : Quels mots pour changer la prison ?
—-> Conversation littéraire : “Vous vous appelez …”
—-> Lecture : Textes retenus par le concours “Après…”
—-> Table ronde : Les interventions littéraires et artistiques en milieu carcéral
— Les mots font le mur : bilan critique-
—-> Les rencontres en chiffres
—-> Le verre à moitié vide
—-> … et le verre à moitié plein
—-> La rentabilité de pareille entreprise pose évidemment question
—-> Entre mythes et réalités : une manière de décloisonner et d’enrichir le débat
— Cycle : La culture est dans l’après
—-> Mardi sur le pouce : L’animation d’ateliers virtuels
—-> Mardi sur le pouce : Et si l’effondrement avait déjà eu lieu
—-> Mardi sur le pouce : Sortir de la normale
— Rencontre : Littérature et numérique
— Dialogue philosophique : Complexité, créativité et humanité
— Rencontre : Mémoire et avenir des luttes ouvrières
- Présentation : du film Vnous et du livre Maman, je suis un réfugié
— Balade poétique : Poketo Poketo Poketo Poum Poum Poum
— Lecture : Lecture vivante de l’atelier “Voix vives”
— Performance : Set audiovisuel cyberféministe de Dance Divine
— Projection : Female Gaze
4. Une littérature qui parle du monde et de tout le monde
- Rencontre : Les choses et les mots
— Jam lecture : Le gratin des belges
- Accueil : Magnitude Moko
— Festival : Transpoésie
— Événement : Féminismes, antiracismes : les mots du contre-pouvoir
—-> Rencontre : La langue comme champ de bataille
—-> Atelier : Pour une convergence des luttes non-consensuelles. Entre antiracisme et misogynie, qu’en est-il de “nos hommes”
—-> Atelier : l’approche intersectionnelle d’arab women’s solidarity association – belgium
—-> Atelier : Comment peut-on lutter contre le racisme quand on est blanc·he ?
—-> Atelier : Les limites de la législation anti-discrimination face aux discriminations multiples, croisées ou intersectionnelles ?
—-> Atelier : La « misogynoire » ? On en parle !
- Festival : Féministe toi-même
—-> Conférence : Écoféminismes : réactiver les révoltes joyeuses
—-> Appel à participation : vers un nouveau glossaire féministe
—-> Rencontre : La souveraineté alimentaire : un combat féministe
—-> Atelier : Représentation des minorités dans la télé-réalité
—-> Atelier : On ne s’excuse de rien !
—-> Atelier : Du bon usage de l’écriture inclusive
—-> Atelier : Les télécommunications du point de vue de l’émigration : entre lycamobile et téléboutiques
- Accueil : L’islam et les jeunes en Belgique
— Atelier : En tant qu’ado racisé.e : comment t’imposer là où on ne t’attend pas ?
5. Communication avec nos publics et les médias
Quelques informations synthétiques
- Auteurs, autrices, illustratrices, illustrateurs, éditeurs, éditrices de Belgique
—-> Invités lors de nos rencontres, lectures, spectacles
—-> Animatrices et animateurs des stages et ateliers
— Autres participantes et participants à nos rencontres
—-> Autrices et auteurs invités de l’étranger
—-> Intervenantes et intervenants dans les rencontres, débats et conférences
6. Perspectives
- Entre suspension et extension, les ressources de l’imagination
— Des critiques, des controverses et des luttes à ancrer dans la présence
— Des centenaires populaires
— La continuité des chantiers
7. Revue de presse
Notre rapport d’activités
1. Bilan moral
Rien d’original sous le soleil. À l’instar de tous les rapports d’activités et bilans moraux qui paraissent en cette saison, celui-ci ne peut pas ne pas commencer par reconnaître que l’année dont il rend compte aura été particulière et particulièrement difficile. Inutile de s’étendre sur les inquiétudes et incertitudes qu’a charriées la pandémie ni de dénoncer encore, comme nous l’avons fait au fil de nos lettres électroniques, la manière dont le monde de la culture – celui qui avec des bouts de ficelle crée du sens et du lien, de la beauté et de la pensée, au jour le jour – a été négligé ou méprisé par les instances chargées de gérer la crise.
Si nous avons exercé notre droit et devoir de critique, nous souhaitons à l’heure de ce bilan moins nous plaindre que souligner la capacité de résilience et de résistance (tant aux chocs qu’aux politiques…), d’adaptation et de prise de risque dont notre petite Maison du Livre a fait preuve en 2020. Les portes fermées, sans rencontre possible avec les publics, nos missions semblaient ne plus avoir aucun sens. Dans un premier temps, nous avons tout annulé et notre équipe est restée suspendue à ce temps arrêté. Très vite pourtant, en prenant la mesure de l’ampleur de ce que nous allions traverser, nous avons redonné du sens à notre travail et l’avons déployé autrement.
Grâce à la motivation et l’implication remarquables de nos animatrices et animateurs, nous avons remis en place la majorité des ateliers d’écriture via les voies électroniques. Nous n’avons pas voulu imposer des journées entières derrière les écrans et n’avons donc pas virtualisé nos stages. Malgré les reports ou annulations et ces changements de modalités, le nombre d’heures de stage ou atelier et de personnes y ayant participé reste dans la moyenne de notre histoire et même supérieur à l’an dernier. Cette crise, sans surprise, a généré un besoin d’espaces d’échange et d’expression, même s’ils étaient filtrés ou formatés par des algorithmes.
Nous avons décidé de maintenir le lien avec notre public, de l’inviter à la lecture, l’écriture et la culture, de l’encourager à la connaissance critique des réalités de la société et à la participation active à la vie sociale (d’autant plus qu’elle était restreinte), de soutenir l’émancipation et la solidarité à travers un usage plus conséquent de notre lettre électronique. C’est aussi dans cette optique, que nous avons pris le risque d’éditer et d’envoyer avant la fin du premier confinement – après une attente et une incertitude qui s’éternisaient illégitimement – un numéro de Debout les mots ! avec un programme d’activités estivales en petit comité sans encore savoir ce qui serait autorisé. Nous avons fait de même, avec plus de précaution encore, au début du second confinement que nous espérions encore de courte durée. Entre les deux, plein d’entrain et de joie de rouvrir nos portes et revoir le monde, nous avons publié un programme copieux pour l’automne qui est retombé comme un soufflé… Ici aussi, les activités ayant été déplacées dans le temps ou dans l’espace virtuel, leur restitution ne fait pas pâle figure.
En accord avec la convention qui nous lie à la Fédération Wallonie Bruxelles et la dynamique amorcée par le changement de direction, nous avions annoncé quelques grands chantiers dans les perspectives du rapport précédent. Ils ont évidemment été perturbés par la désertion de notre maison qui nous fût imposée et l’occupation à d’autres tâches. Le développement de relations avec les écoles pour les intéresser à nos activités a démarré sur les chapeaux de roue au premier trimestre pour être interrompu brutalement. Plusieurs réunions du chantier “hospitalité de la maison et du livre” ont généré de belles idées telles que la rencontre avec une scénographe pour revoir la décoration et signalétique du bâtiment, la révision des horaires d’ouverture des expositions et la formule “les mardis sur le pouce”, la mise à disposition d’un nouvel espace d’exposition “Le couloir” … Celles-ci ont à peine eu le temps de voir le jour pour être remises à des temps et des normes plus propices à la culture et à l’hospitalité. Il nous a paru aussi que pour aller plus loin dans la réflexion et la mise en œuvre de petits aménagements, il nous fallait nous-même habiter le bâtiment.
La multiplication des voies virtuelles et la diversification de nos activités et ateliers ont encore cherché à élargir les publics que nous touchons. Force ou amertume est de faire le même constat que l’an dernier : la fréquentation de nos activités publiques laisse régulièrement à désirer et continue à nous interroger, avant comme entre deux confinements. Pourtant les retours enthousiastes sur la pertinence, l’importance, la nuance, l’élégance ou l’intelligence de nos activités sont toujours au rendez-vous.
Gageons que le deuxième grand chantier y contribuera : le renouvellement de notre identité visuelle et de nos supports de communication (Debout les mots ! et site internet). Celui-ci a été entamé fin 2020 après avoir pris le temps de rencontrer et comparer plusieurs ateliers de création graphique. Cette exploration et ce cheminement nous ont permis de préciser ce que nous souhaitions et d’en mesurer la complexité puisque nous cherchons à la fois de la fidélité et de la nouveauté. Nous voulons d’un même trait marquer notre attachement au livre classique qui sent bon l’encre et le papier et nous montrer absolument modernes dans des temps qui changent et un monde qui doit se transformer.
Le troisième chantier dédié à l’organisation des archives de la Maison du Livre pour les rendre consultables a progressé comme il pouvait. Nous avons réalisé l’inventaire de nos archives numériques et intégré leur stockage et accessibilité dans la réflexion et le travail amorcés avec la personne en charge de notre nouveau site. Les archives papiers accumulées dans la cave de la maison depuis vingt-trois ans ont difficilement pu faire l’objet d’un tel traitement en télétravail.
Les finances de l’association n’ont pas été affectées en 2020 puisqu’elles ne reposent qu’en très faible proportion sur des recettes propres. Les salaires sont restés garantis par des subsides d’aide à l’emploi (ACS). La réduction des activités et la suppression d’un numéro de Debout les mots ! ont diminué les dépenses. Nous avons décidé d’utiliser ces économies pour soutenir les artistes et artisans du verbe qui traversaient une période de jachère : nous avons augmenté le tarif de rémunération des animatrices et animateurs, demeurés inchangés et non indexés depuis des lustres, et organisé le concours d’écriture “L’instant d’après”. Cette augmentation des rémunérations aura des impacts sur les budgets futurs et sur le coût des ateliers pour les participantes et participants. Une réflexion a du coup été ouverte en vue de pouvoir à l’avenir proposer des ateliers et stages plus accessibles financièrement, notamment pour les enfants ou adolescents.
Si les finances ont tenu le cap et si la dynamique de la Maison a résisté à l’interminable tempête, il faut toutefois noter que la préparation, le report puis l’annulation d’activités, les espoirs de reprise sans cesse déçus, les va-et-vient du gouvernement et son peu de considération pour la culture ont été assez épuisants et ont affecté le moral de l’équipe. Plus encore, ce sont le télétravail, l’abstraction et la froideur des réunions par écrans interposés, l’absence d’échanges informels dans les couloirs ou de discussion de bureau, de présence des corps et des émotions, qui ont miné chacune et chacun. Notre équipe ne fera pas partie de celles qui retiendront et prolongeront les avantages des solutions informatiques, de la distance, du chacun chez soi et du mélange des vies professionnelles et personnelles lorsque nous serons sortis de cette période extrêmement contraignante.
Pour conclure ce bilan moral avant de découvrir ou survoler le rapport détaillé des activités de la Maison du Livre, je vous invite à voir le rythme des ateliers qui s’enchaînent et des rencontres et autres activités du soir qui se suivent de près dans la cadre d’un cycle thématique, les partenariats qui se répètent, les complicités et les confiances qui se confirment. Tout cela est imaginé, porté et accueilli par une petite équipe de quatre équivalents temps plein qui s’allient et se relaient en journée et en soirée, la semaine et le week-end. En 2020, nous avons renégocié un contrat article 60 avec le CPAS de Saint-Gilles autour d’un nouveau profil complétant les tâches d’accueil et de gardiennage des expositions par un soutien au travail de communication. Nous en aurons grand besoin dès qu’une certaine stabilité de la situation sanitaire permettra de procéder au recrutement. Et nous pressentons que cela ne suffira pas pour étayer toutes les initiatives en cours et à venir d’une maison créative en pleine extension…
Mathieu Bietlot
2. Encourager l’accès à la littérature, à la lecture et à l’écriture
L’intitulé de ce chapitre reprend la finalité première de la Maison du Livre, sa raison d’être, qui se déclinera donc aussi dans les autres chapitres mais sous des angles plus spécifiques. Nous employons le verbe encourager au lieu de favoriser car dans ce dernier s’entend quand même l’idée de faveur qu’on accorde de haut, même si c’est avec bienveillance, et de celle favori, de donner plus à l’une qu’à l’autre. Alors que dans encourager, il y a l’idée de donner le courage, comme le dit Alain Damasio, ce courage dont on croit trop souvent manquer. L’idée d’“empuissanter”. Encourager l’accès signifie pour nous autant faire connaître les trésors de la littérature, les talents de toutes celles et tous ceux qui contribuent à cette aventure belle et difficile que rendre possible la pratique pour celles et ceux qui l’imaginent hors de leur portée ou de leur audace.
Renouvellement des idées autour de la littérature
Nous avions des envies, des idées et des complices pour ce chapitre. Les circonstances ne nous ont rien permis de concrétiser…
- Rencontre : Géographie du vivant
• Date :1 décembre, 12h40-13h30
• Avec : Maylis de Kerangal et Nastassja Martin, autrices. Modération par Ysaline Parisis, critique littéraire et journaliste culturelle.
• Lieu : La Bellone, rue de Flandre,46 – 1000 Bruxelles
• Partenariat : Les Midis de la Poésie
ANNULÉ
- Rencontre : Expérimenter l’écriture théâtrale avec les ados
• Date : 2 décembre à 18h-20h
• Avec : Céline De Bo (autrice, professeure de théâtre, animatrice d’ateliers d’écriture), Axel Cornil (auteur, comédien, metteur en scène et artiste associé au Rideau de Bruxelles) et Sophie Hubert (coordinatrice d’IThAC, association qui œuvre depuis de nombreuses années à la rencontre des auteurs dramatiques contemporains et des adolescents). Animation par Pierre Lorquet (Maison du Livre).
• Partenariat : Initiatives-Théâtre-Ados-Créations et Pierre de Lune, Centre Scénique Jeunes Publics de Bruxelles
REPORTÉ
Invitation au voyage et au partage, de l’écriture et de la lecture
Particulièrement en période de confinement, il nous a paru primordial de susciter, d’entretenir ou de soutenir le goût de la lecture et de l’écriture et de rendre possible leur partage.
- Lecture : Pow-wow littéraire
• Dates : 9, 16, 23 et 30 juillet
• Public : 40 personnes
Durant toute la période du premier confinement, les défis et autres challenges s’étaient multipliés sur les réseaux sociaux. Parmi ceux-ci, celui d’inviter un.e ami.e à publier la couverture d’un livre aimé, sans explication ni critique. Cela nous parut quand même un peu court, jeune homme ! Et, alors que le gouvernement assouplissait, lentement, ses mesures sanitaires, nous décidâmes d’adapter le concept dans la vraie vie et de réunir dix personnes tous les jeudis du mois de juillet pour partager des moments de lecture à voix haute et échanger autour de livres ayant marqué les unes et les autres. Nous avons utilisé le concept de « pow-wow » dans notre communication, en signe d’hommage aux peuples amérindiens victimes de la colonisation. Une petite tribu d’irréductibles lecteurs.trices se constitua très vite, qui fût toujours fidèle au rendez-vous avec aussi quelques curieuses et curieux d’un soir. Lorsque le temps le permit, ces lectures se déroulèrent au “jardin” de la Maison du Livre. L’apéro était offert. Ce furent de bien agréables moments que nous passâmes-là. Ce concept très simple nous permis de mesurer le manque de contacts sociaux qui existait à l’époque et l’immense besoin d’échanger autour de lectures dont le sens avait souvent pris un éclairage nouveau en regard de la situation sanitaire.
- Concours de nouvelles : “L’instant d’après”
• Particpant.es : 180 textes parvenus de toute la francophonie (majoritairement de France)
• Pré-jury : Michel Bécart, Mathieu Bietlot et July Robert
• Jury des jeunes : Gladys Cogolati, Christian Hublau, Saliha Kerkach et Amélie Schmitz
• Jury des adultes : Barbara Abel (présidente) Pierre Dejemeppe, Romain Detroy, France Fontaine, Pierre Lorquet et Juliette Roussel
• Gestion administrative : Sophie Hupin et Catherine Lehon
• Partenariat : les Échevinats de la Culture et de l’Enseignement et la Biblio de Saint-Gilles.
Lancé au cœur du premier confinement à l’initiative de l’échevin de la Culture, le concours de nouvelles “L’instant d’après” était ouvert à toutes et tous, quels que soient l’âge, la nationalité ou le lieu de résidence des participants. Des prix non négligeables, en monnaie sonnante et trébuchante, visaient explicitement à soutenir les artistes de la plume par ces temps difficiles.
—-> Intentions
Au cœur du premier confinement, les conversations, médias et réseaux sociaux étaient remplis de questions, d’incantations, voire d’imprécations sur le “monde d’après”. Demain sera-t-il hier en pire ? Mettrons-nous à profit le temps de pause forcée ? Allons-nous tout réinventer ou sommes-nous comme des grenouilles dans l’eau qui chauffe ? “L’instant d’après” voulait ramener la perspective à hauteur humaine, en mobilisant les imaginaires plutôt que les discours. Cette volonté a constitué un des critères de sélection pour le pré-jury et le jury.
À l’heure de lancer le concours, nous étions loin de réaliser l’ampleur et surtout la durée de la crise sanitaire. Il est à remarquer que nombre de textes reçus ont cependant anticipé la multiplication des vagues, des confinements et même des pandémies…
Le nombre de participantes et de participants, autant que la qualité des textes (forcément inégale) et leur diversité atteste d’un grand succès de l’initiative.
À noter que, suite à une confusion d’agenda, la présidente du jury, la romancière Barbara Abel, n’a finalement livré que des choix partiels par téléphone son rôle relevant dès lors davantage de la marraine, tandis que Romain Detroy était en quarantaine.
—-> Palmarès
Le Premier prix, prix de l’Échevinat de la Culture, d’un montant de 500 €, a été décerné à Luc Lecerf pour “La longue nuit de Gao Ming”.
Prix de la Biblio de St-Gilles, prix de la fiction (250 €) : « Alex the Snake », de Charles Louis.
Prix de la Maison du Livre, prix de l’engagement (250 €) : « En voie d’extinction », de Sandy Pouvreau.
Prix des jeunes, prix de l’Échevinat de l’Enseignement (250 €) : « Juste avant ses cendres », de Adelchi Ghezzi.
Une mention spéciale a été attribuée au plus jeune auteur du concours : Rafael-Isaïa Greco, né en 2011, pour son texte : “L’hippogriphe et le coronavirus”.
Une mention spéciale a également été remise à la nouvelle : “Le blaireau et le cerisier”, de Jean-François Drut, en raison de ses qualités littéraires.
—-> Valorisation
La soirée de proclamation, prévue le 29 octobre, ayant été annulée en raison de la crise sanitaire, les nouvelles ont été enregistrées par Louise Manteau et Frédéric Lubansu et diffusées sur les ondes de Radio Panik. Les textes lauréats ont également été diffusés sous forme de feuilleton hebdomadaire dans notre lettre électronique et sur notre site, ainsi que celui de la bibliothèque. Les partenaires organisateurs prévoient en outre diverses valorisations pour 2021, dont l’édition et la diffusion d’une plaquette.
- Lecture : Proclamation des résultats du concours de nouvelles “L’instant d’après”
• Date : 29 octobre à 19h-22h
• Avec : Louise Manteau et Frédéric Lubansu (comédiens), les lauréat.es du concours
• Partenariat : les Échevinats de la Culture et de l’Enseignement et la Biblio de Saint-Gilles.
ANNULÉ
- Atelier slam : On ne s’excuse de rien !
• Date : 9 décembre à 19h
• Avec : Lisette Lombé (artiste plurielle, passe-frontières entre des pratiques poétiques, scéniques, plastiques, militantes et pédagogiques).
• Public : 12 personnes – complet
• Partenariat : Centre Librex
S’octroyer une halte dans le brouhaha du monde et prendre le temps de goûter à la radicale saveur de la poésie. Écrire, écouter, partager autour du thème des féminismes. Être corps, étincelle, plume, respiration. Libérer sa parole et sa créativité, ensemble. Retour de l’animatrice : “L’atelier d’hier fut… exceptionnel ! (et je pèse mes mots !). Les textes étaient puissants, les participant·es bienveillant·es et les échanges riches”.
- Lecture : Chut ! On lit
• Date : 12 décembre à 11h30
• Avec : les participant.es de l’atelier « Des mots à la bouche ! »
• Partenariat : La Biblio de Saint-Gilles
ANNULÉ
Ateliers créatifs et initiation à diverses techniques d’expression
Depuis des années, les stages et les ateliers proposés par la Maison du Livre permettent à celles et ceux que démange l’envie de créer de surmonter leurs hésitations, de se découvrir des audaces et des talents, d’adopter une méthode ou une rigueur, de perfectionner une plume ou de diversifier une palette, de prendre la mesure de l’infinité des possibilités du livre. Ils et elles saluent nos animatrices et animateurs tant pour la qualité des contenus proposé que des approches pédagogiques. Ce programme est confectionné, coordonné et chouchouté par Mélanie Ferrier.
- Types d’activités
La Maison du Livre propose deux types d’activités :
—-> Les ateliers
Ils sont organisés la plupart du temps sous forme de cycles de plusieurs séances hebdomadaires, entre 6 et 10, d’une durée de 2h à 2,5h. Il arrive qu’un atelier se déroule sur une seule journée (6h) ou demi-journée (3h).
—-> Les stages
Ils ont lieu les week-ends ou en semaine pendant les vacances scolaires. Ils durent entre deux et cinq jours, ceux-ci s’adressent aux adolescents à partir de 16 ans et aux adultes. L’objectif est de proposer un panel d’activités le plus large possible et de toucher un public diversifié. Les ateliers et les stages entretiennent tous un lien avec le texte, le livre ou l’écriture mais l’abordent de manière différente.
Les ateliers et les stages d’écriture “technique” proposent aux participants d’aborder un style particulier et d’en découvrir les ficelles à travers l’écriture de textes.
Les ateliers et les stages d’écriture créative abordent la plupart du temps une thématique assez précise comme les rêves, les souvenirs, les plaisirs de la table… ce qui permet d’ouvrir l’imaginaire du/de la participant.e et d’écrire à partir de l’exploration de la thématique.
Les ateliers et les stages d’expression plastique ou graphique proposent aux participant.e.s d’aborder la matière du livre et de l’écriture à travers des pratiques telles que la calligraphie, l’illustration, le fanzine, la reliure… Dans ce cas, l’écriture d’un texte n’est pas un but en soi bien que pour le fanzine, par exemple, l’élaboration d’un mini-scénario fasse partie du processus.
Il faut minimum six inscrit.e.s pour qu’un atelier ou un stage ait lieu. Le nombre maximum en période normale varie entre dix et douze. En période Covid, il est limité à neuf.
- Les ateliers et les stages en chiffres
—-> 2020, une année particulière
L’année 2020 est une année particulière en raison de la pandémie de Coronavirus. Grâce à la motivation et à l’engagement des animateur.ice.s, la quasi-totalité des ateliers a pu basculer du présentiel au virtuel, évitant ainsi de devoir annuler un grand nombre d’ateliers. En revanche, les stages qui avaient été programmés en week-end lors des deux confinements ont dû être annulés et ce pour deux raisons cumulées : les animateur.ice.s ne souhaitaient pas les animer en virtuel et nous trouvions de toute façon qu’une formule de deux jours uniquement en virtuel était trop éprouvantes pour les participant.e.s sachant que la plupart télétravaillent et passent déjà toute la semaine devant un écran.
Ainsi sur les 41 ateliers/stages programmés, 30 ont pu avoir lieu en présentiel ou d’abord en présentiel puis en virtuel.
—-> Liste des ateliers qui ont eu lieu en 2020
-> Calligraphie japonaise — Présentiel puis virtuel — Animé par Satoru Toma
De janvier à juin : 2 ateliers le lundi et le mardi soir – De septembre à fin octobre : 3 ateliers, 1 atelier le lundi après-midi et 2 ateliers le lundi et le mardi soir – De novembre à décembre : 1 atelier le mardi soir. Soit 8 ateliers au total. Il y a un atelier qui est ouvert à tous les niveaux, dans lequel les participant.e.s apprennent à tracer des kanjis très simples. Le deuxième atelier s’adresse aux personnes qui ont déjà acquis les bases de la calligraphie japonaise et qui souhaitent approfondir la pratique de cet art.
-> Voix au chapitre — Atelier de lecture à voix haute — Présentiel puis virtuel — Animé par Christine Hankart
Iinitiation (ou perfectionnement) à la lecture à voix haute de textes destinés à un public adulte. C’est une invitation à l’exploration de diverses formes littéraires : nouvelles, lettres, récits, journaux intimes.
-> Outils de la fiction – Niveau 1 — Atelier d’écriture – Présentiel puis virtuel — Animé par Eva Kavian — Fin du cycle 2019 – 2020 & début du cycle 2020 – 2021.
Déployer son imaginaire, développer sa créativité en écriture, puis découvrir et expérimenter les outils de la fiction, de la narration. Chacun.e rempli sa “boîte à outils” nécessaire pour l’écriture d’une nouvelle.
-> Décaméron – Niveau 2 — Atelier d’écriture – Présentiel puis virtuel — Animé par Eva Kavian — Fin du cycle 2019 – 2020 & début du cycle 2020 – 2021.
Dix journées, dix nouvelles. L’écriture de la nouvelle commence en atelier et peut se poursuivre à domicile.
-> Devenir écrivain biographe — Atelier d’écriture — Présentiel puis virtuel — Animé par Benoît Coppée — Fin du cycle 2019 – 2020 & début du cycle 2020 – 2021.
L’objectif de cet atelier est de commencer l’écriture d’une biographie d’une personne proche ou d’une personne qui “touche” l’écrivant. Au terme de l’atelier, chaque participant.e. aura écrit l’ébauche d’une biographie en “Je”.
-> Petit comité d’écriture — Atelier d’écriture — Virtuel — Animé par Claire Ducène
Chaque mois, une « découverte culturelle » (expo, film, spectacle) est proposée et un atelier d’écriture la suit pour développer une réflexion et un échange à partir de celle-ci.
-> Récit de vie – Atelier d’écriture — Présentiel puis suivi par mail — Animé par Ann-Eve Fillenbaum et Anne Iwens
Ni thérapie, ni tout à fait atelier d’écriture créative, le récit de vie est utilisé pour (re)travailler sa vie en se racontant.
-> Écrire l’espace — Masterclasse — Virtuel – Invitée : Maylis de Kerangal
Quels sont les ressorts d’une écriture de l’espace ? De quels endroits part l’écriture ? En quoi la littérature modifie-t-elle nos espaces ? Qu’est-ce que fait advenir un lieu dans un texte ? Comment, par l’écriture, donner une sensation d’espace ?
-> Les cent culottes — Atelier d’art textile et plastique — Présentiel — dans le cadre de l’exposition “Les cent culottes” mise en place dans la cadre du Parcours d’artistes — animé par Valérie Provost
Les participant.e.s ont eu l’occasion de créer une œuvre originale en broderie, couture, collage ou dessin au départ ou non d’un « vrai » sous-vêtement. Ces nouvelles culottes ont été intégrées dans l’exposition.
-> Poésie publique – Art plastique – Présentiel — animé par Timotéo Sergoï – dans le cadre de la Langue française en Fête
Un atelier d’écriture poétique et de linogravure pour que la parole vienne des autres.
—-> Liste des stages qui ont eu lieu en 2020
-> Écrire les pères – stage d’écriture – Présentiel — Animé par Marie-Andrée Delhamende
Les participant.es ont écrit des textes où étaient mis en scène des personnages de pères grâce à l’exploitation de différentes techniques narratives.
-> Ruche d’écriture – 2 ateliers d’écriture – Présentiel — animés par Bénédicte Lotoko et Pascale Lassablière-Hilhorst — en partenariat avec le Cesep
Deux ateliers où le travail et plus particulièrement le travail du social a été exploré. Dans l’atelier de Bénédicte Lotoko, “J’écris donc nous sommes”, les participant.e.s ont examiné des épisodes de leur histoire professionnelle et les ont mis en lien avec des évènements historiques majeurs. Dans l’atelier de Pascale Lassablière-Hilhorst, “Lire-écrire-créer : Écriture, matière première”, ils ont raconté leur travail et sa part invisible et découvert en partie ce qu’il nous révèle de ce nous collectif.
-> Écrire pour une autre société — stage d’écriture – Présentiel – Animé par Claire Ducène
Utopies, science-fiction et mondes étranges. À partir de discussions, d’exercices collectifs et pratiques, chaque participant.e a été amené.e à proposer son propre récit d’une société contemporaine et future, idéale ou non.
-> Calligraphie japonaise – Niveau débutant – Présentiel — Animé par Satoru Toma
Initiation aux kanjis.
-> Calligraphie japonaise – Niveau avancé — Présentiel — Animé par Satoru Toma
Pour approfondir la pratique : de l’écriture à la peinture abstraite des idéogrammes.
-> Tout autour du papier — Art plastique — Présentiel – Animé par Maya Schuiten
Reliure, pliage, encres végétales, gaufrage, création d’un alphabet, détournement d’un livre. Le stage a remporté un tel succès qu’il a été programmé une deuxième fois au cours du mois.
-> Formation à l’animation d’un atelier d’arpentage – Présentiel — Animé par Nancy Hardy et Pierre Arnoldy
Le livre qui a servi de support à la démarche d’arpentage a été choisi en tenant compte de l’actualité du moment. Les méthodes de transmission utilisées sont les méthodes actives qui placent les participant.e.s au cœur des processus d’apprentissage en les mettant en situation d’agir.
-> La vie de quartier – Atelier d’écriture créative – Présentiel — Animé par Eva Kavian
Chacun.e a imaginé un quartier et l’a fait vivre. Ce stage a été l’occasion pour les participant.e.s de s’essayer à la fiction, en expérimentant le portrait, les narrateurs, les dialogues, les ingrédients de la trame narrative et de la nouvelle, tout en créant un microcosme.
-> Carnet d’exploration urbaine – Illustration — Présentiel — Animé par Mathilde Manka
Au fil d’une semaine d’expériences et de balades, les participant.es ont appris collectivement comment raconter avec des dessins, des images, des mots… et ont créé chacun.e leur propre carnet de voyage.
30 activités ont eu lieu pour un total de 538 heures et 270 personnes s’y sont inscrites. C’est 115,5 heures de plus que l’année précédente et 54 personnes de plus. La moyenne de ces six dernières années est d’environ 33 activités par an. Malgré la Covid et le fait que nous ayons dû réduire le nombre maximum de participant.es par ateliers/stage, celui-ci passant de douze à neuf ou dix pour respecter le protocole sanitaire et la distanciation, les résultats des ateliers sont tout à fait dans la moyenne et comparables aux années précédentes.
—-> Annulations par manque d’inscrit.es
5 ateliers/stages ont été annulés car le nombre minimum de six inscrit.e.s n’a pas été atteint. Les ateliers “Des mots à la bouche” et “Atelier jeux et contes” ainsi que les stages “Calligraphie latine” (annulé 2 fois), “L’art de la pipe” (annulé 2 fois) et “L’écriture professionnelle : quand s’entremêlent l’action, la pensée et le langage” (dans le cadre de la “Ruche d’écriture”) ont dû être annulé.
—-> Annulations et report à cause de la Covid
7 ateliers/stages n’ont pas eu lieu : 5 annulations et 2 reports
L’activité n’a pas pu avoir lieu pour différentes raisons :
-> Il y avait au moins six inscrit.e.s mais le présentiel n’était plus possible et l’animateur.ice ne souhaitait pas passer en virtuel ou cela s’avérait impossible compte tenu du format ou de la thématique de l’atelier : “L’écriture au singulier” (annulé), “J’écris donc nous sommes” (reporté puis annulé), “À la découverte du conte” (reporté puis annulé), “Ce week-end, bonne nouvelle !” (reporté puis annulé), “Reliure accordéon” (annulé) ;
-> L’animatrice a été infectée par la Covid : “Fanzine – Journal d’une culotte” (reporté en 2021) ;
-> L’activité était organisée dans le cadre d’une exposition qui n’a pas pu être installée : “Catalogue irraisonné de nos objets de curiosité” (reporté en 2021).
La pandémie de Coronavirus a eu pour effet d’empêcher le déroulement de certains ateliers et stages pour les raisons citées ci-dessus. Si l’on considère le critère d’annulation en raison d’un nombre insuffisant d’inscrit.es, le nombre d’annulations est bas puisque seules 5 activités ont été annulées pour cette raison, ce qui représente 12 % des activités programmées.
Le total des activités annulées est de 10 ce qui représente 24,40% des activités programmées. Ce taux n’est pas si conséquent ni si exceptionnel compte tenu de la situation car en 2019, par exemple, le taux d’annulation était de 25%.
Les participant.e.s font preuve d’une grande assiduité et les absences sont rares ou ont toujours lieu pour un motif précis. Il y a très peu d’abandons et quand ceux-ci surviennent c’est très majoritairement pour des raisons personnelles telles qu’un changement de travail, une maladie, un accident… Il arrive exceptionnellement que l’activité ne plaise pas au.à la participant.e car elle ne rencontre pas ses attentes mais la qualité de nos activités n’a jusqu’ici jamais été remise en cause.
- Evaluations
Lors de la dernière séance d’un atelier ou du dernier jour d’un stage, les participant.es reçoivent une évaluation qui leur permet de s’exprimer sur la qualité des compétences acquises et le processus pédagogique mis en place, les compétences de l’animateur, la correspondance entre la présentation de l’atelier et l’expérience réelle de celui-ci, les conditions pratiques dans lesquelles le stage s’est déroulé.
Sur les 264 personnes qui ont participé à nos ateliers et stages en 2020, 108 soit 41% ont complété une évaluation. Les raisons pour lesquelles le nombre des évaluations n’est pas égal à celui des participant.e.s sont les suivantes elles n’ont pas été distribuées par l’animateur.ice, le/la participante été absent.e à la dernière séance de l’atelier ou à la fin du stage, le/la participante a refusé d’y répondre, à cause de la Covid un grand nombre d’ateliers est passé en virtuel et bien que l’évaluation ait été envoyée par mail, très peu de personnes ont pris le temps de les compléter et de les renvoyer malgré les rappels.
En 2020, une modification a été effectuée dans la rubrique « Indice de satisfaction » des évaluations suite à des remarques des participant.e.s qui avaient l’impression de noter l’animateur.ice. L’indice de satisfaction qui était à exprimer en pourcentage a été remplacé en cours d’année par la liste de propositions suivante : Très satisfait.e – Satifait.e — Moyennement satisfait.e — Peu satisfait.e — Pas satisfait.e. Les participant.e.s sont invités à cocher la proposition qui reflète le mieux leur expérience.
Concernant l’appréciation des ateliers et des stages, on constate que l’indice de satisfaction des participant.e.s se situe entre 80 et 100% et, dans la nouvelle formule, que les personnes sont la plupart du temps très satisfaites de l’activité à laquelle ielles ont participé. Ielles y ajoutent principalement des remarques concernant ce qu’ielles ont aimé apprendre ainsi que sur la qualité des compétences de l’animateur.ice. Il arrive aussi qu’ielles aient trouvé le cycle ou le stage trop court et qu’ielles expriment le fait qu’ielles auraient eu envie de poursuivre sur une plus longue période ou bien qu’ielles auraient été prêt.e.s à suivre un “niveau 2”.
- Publics
—-> Âge et genre
La composition du public des ateliers et des stages en termes d’âge a été évaluée à partir des 108 évaluations reçues et la composition du public des ateliers et des stages en termes de genre a été évaluée à partir des listes d’inscrit.e.s.
Au fil des années, le public des ateliers et des stages conserve le même profil. Il est majoritairement féminin, avec un pourcentage qui s’élève à 89% et cette année, 60% des participant.e.s ont 50 ans ou plus tandis que la tranche des 20 – 40 ans représente un peu plus de 30%.
—-> Origine géographique du public
En 2020, la répartition des origines géographiques du public des ateliers et des stages est restée globalement la même que celle que nous connaissons depuis 2014 : près de 80% des participant.es viennent d’une des 19 communes de Bruxelles (78%) et près de la moitié de notre public, habite à Saint-Gilles ou dans les communes limitrophes (46,4%), 22% des participant.e.s viennent d’autres régions de la Belgique. Ce dernier chiffre est supérieur à celui de l’an dernier (15%).
On peut en conclure que nos activités suscitent un réel intérêt et que les personnes intéressées se déplacent malgré parfois un éloignement important pour assister à nos stages ou ateliers. La tenue de certains ateliers à distance a favorisé l’augmentation du nombre de participant.es venant d’en dehors de Bruxelles.
- Promotion
La promotion des ateliers et des stages se fait par l’intermédiaire de différents médias.
Le Debout Les Mots !, la publication papier de La Maison du Livre est généralement trimestrielle et présente à chaque parution la programmation d’une saison (janvier-juin / été / septembre-décembre) avec des rappels en fonction du chevauchement des saisons et des trimestre. Cette année, le rythme de parution a été un peu perturbé par la pandémie. En parallèle, les activités proposées sont répertoriées sur notre site internet, encodées dans plusieurs agendas culturels présents sur le net (Quefaire.be, Agenda.be…). Elles sont également régulièrement rappelées via notre page FaceBook (https://www.facebook.com/lamaisondulivre/) et notre lettre électronique qui est envoyée chaque semaine.
La lettre électronique est très utile pour communiquer la programmation et rappeler les stages qui ne sont pas encore complets. Elle aide parfois à convaincre les indécis ou les curieux de dernière minute et permet ainsi d’atteindre le nombre minimum d’inscrits pour qu’un stage ait lieu lorsqu’il manque un ou deux inscrits.
—-> Comment les participant.es prennent connaissance de notre programmation
A la fin des évaluations, la question “Comment avez-vous appris l’existence de cet atelier/stage ?” permet d’obtenir l’information. Ce tableau a été établi sur base des 108 évaluations reçues.
Comme en 2018, c’est le bouche-à-oreille qui est le moyen de communication le plus efficace pour faire connaître nos activités. Nous pouvons donc en conclure que cela atteste de leur qualité. Les participant.e.s parlent autour d’eux de leur expérience positive et cela incite de nouvelles personnes à s’inscrire. Nos animateur.ice.s s’impliquent également dans la promotion de leurs ateliers via leur propre réseau et les autres stages et ateliers qu’ils donnent ailleurs. Dans certains cas, les participant.es ont envie de poursuivre la pratique et ils savent alors que cela est possible à la Maison du Livre.
Cette année, notre journal Debout les mots ! repasse en deuxième position et l’on constate que le site internet et les recherche Google reculent nettement pour passer en quatrième position. On observe en revanche une nette évolution de l’impact de la lettre électronique car son efficacité a doublé voire triplé, en regard des années précédentes. Elle occupe la troisième place en terme d’efficacité juste devant le site et les recherches Google à 1% près. La régularité de sa fréquence d’envoi, qui est désormais hebdomadaire, peut en être la raison, avant l’envoi de celle-ci était plus aléatoire. Facebook reste le moyen le moins efficace de communication concernant les ateliers et stages.
- Les tarifs des ateliers
À partir de l’automne 2020, nous avons décidé d’harmoniser et d’augmenter la rémunération des animatrices et animateurs des ateliers et stages qui était restée stagnante depuis des années. Il nous semblait important de valoriser le travail de ces artisans du verbe qui participent à la réputation de notre Maison et qui, comme tous les artistes, ont traversé une période difficile. Cette décision a eu un impact sur le prix à payer par les participant.es puisque la rémunération des animatrices et animateurs est autofinancée par la participation des publics (excepté les facilités décrites ci-dessous). Elle a ouvert une réflexion sur la recherche de moyens supplémentaires afin de permettre l’organisation d’ateliers ou de stages – notamment pour les jeunes publics – accessibles au plus grand nombre.
- Facilités de paiement
Nous avons un accord avec le Cpas de la Commune de Saint-Gilles qui permet à ses usager.ère.s de ne payer que 20% de la somme totale d’une activité. En 2020, aucun de leurs usager.ère.s n’a bénéficié de cette réduction.
Nous proposons également des échelonnements pour les paiements afin de faciliter l’accès à nos activités au plus grand nombre. Les participant.e.s doivent s’acquitter d’un acompte qui correspond plus ou moins à la moitié de la somme totale de l’activité. Le solde doit être réglé avant la fin de l’activité. Si la/le participant.e connaît des difficultés financières, il lui est ensuite possible de verser le solde en deux fois ou parfois plus. L’acompte peut également être réduit et l’échelonnement peut être ainsi réparti sur une plus longue période.
Depuis 2013, deux types de tarifs réduits ont été mis en place : 20% de réduction pour les demandeurs d’emploi, les étudiant.es et les travailleurs.euses qui sont sous la mutuelle. Depuis janvier 2017, les détenteurs de la European Disability card bénéficient également de 20% de réduction sur nos activités et le tarif Duo : 20€ de réduction sur la seconde activité si une personne s’inscrit à deux ateliers/stages pendant la même saison. Cela permet de valoriser la fidélité des participante.s.
Voici un tableau récapitulatif de l’usage de ces nouvelles réductions avec le nombre de personnes qui en ont bénéficié et le montant des réductions :
48 personnes, soit 18,20% des participant.e.s ont bénéficié de réductions. Cela représente un montant total de 1964,50€. On remarque que sur les cinq dernières années la proportion du nombre de personnes qui bénéficient d’une réduction reste similaire, la moyenne étant de 18,62%. Concernant le montant, il est aussi dans la moyenne puisque celle-ci est de 2053€ sur ces six dernières années.
- Regard sur l’année 2020 par la coordinatrice
—-> Les ateliers et stages
Cela fait maintenant plus de neuf ans que je programme les ateliers et les stages et l’année 2020 est la vingt-quatrième saison de la Maison du Livre. J’ai pu observer qu’au fil des années un bon nombre de participant.es restent fidèles et reviennent très régulièrement. Le bouche-à-oreille, moyen de communication informelle, a permis comme l’année précédente à presque 32% des participant.e.s de découvrir nos activités. Nous pouvons donc en conclure que nous bénéficions d’une très bonne image et que les activités proposées sont attrayantes et de qualité.
Ma volonté est de continuer à proposer des activités qui permettent aux participant.es d’explorer l’écriture et le livre en leur offrant de multiples portes d’entrées. Il est essentiel pour moi de faire se rencontrer des pratiques artistiques et de les faire dialoguer afin de permettre aux participant.e.s d’enrichir leur univers en s’appropriant de nouveaux outils ou langages.
Les profils des animatrices/animateurs qui animent les ateliers et les stages sont très diversifiés. Mon critère principal est leur aptitude à offrir une proposition qui transmet aux participants les outils essentiels au développement de leur processus d’écriture ou à la stimulation de leur créativité. J’attache beaucoup d’importance à la pédagogie, à la personnalité de l’animatrice/animateur ainsi qu’aux qualités humaines que j’observe chez elle.lui. Il est important pour moi qu’ielles soient bienveillant.e.s et à l’écoute. Le processus dans lequel l’animatrice/animateur fait entrer les participants est double : il est à la fois collectif et individuel. L’animateur doit être disponible et les participant.e.s doivent pouvoir compter sur elle.lui en cas de doute ou de blocage. Le groupe participe également activement au processus d’écriture personnel à travers son écoute et ses retours. Le rôle de l’animateur.trice est de veiller au cadre qui garantit un temps de parole équitable, un respect mutuel et de la discrétion quant à ce qui est partagé dans l’atelier.
Nous avons établi une charte qui présente nos engagements envers les participant.e.s et les animatrices/animateurs ainsi que ceux des animatrices/animateurs envers les participant.e.s.
Je tiens à souligner ici le fait que les animatrices/animateurs ont relevé le défi de passer du présentiel au virtuel, porté.es par leur professionnalisme, leur créativité et leur enthousiasme. Ils ont continué à transmettre et à créer du lien à travers la toile et les écrans. Le virtuel n’a pas remplacé les contacts en chair et en os mais il a permis de rebondir, de prendre du recul et d’explorer aussi de nouveaux savoirs-être et savoir-faire qui diversifient et enrichissent les pratiques. Et à cela s’ajoute le soutien des participant.e.s qui ont fait preuve de patience et de souplesse face à l’outil électronique et Internet qui font parfois des leurs. Leur motivation et leur implication n’en sont que plus appréciables et remarquables car sans eux les ateliers et les stages n’auraient pas pu se poursuivre.
Comme chaque année, j’ai réuni les textes des participant.es en recueils, un pour chaque atelier et stage de la période septembre 2019 à juin 2020. Mais étant donné la situation sanitaire et l’annulation de plusieurs stages, seuls trois recueils ont pu être imprimés, ceux des ateliers Décaméron et Outils de la fiction et celui du stage Écrire les pères.
Un exemplaire est prévu pour chaque participant.e et pour l’animateur/animatrice de l’atelier. Ils peuvent en recevoir plus s’ils le souhaitent, et ce gratuitement. Les recueils servent à mettre en valeur le travail des écrivant.es à un instant « I » car les textes sont rarement aboutis. Ces publications n’ont pas pour objectif d’être diffusées largement, elles servent surtout à montrer la diversité des activités que nous proposons. Ils sont habituellement mis à la disposition du public de la fête de fin de saison et des visiteur.euse.s de l’exposition qui peuvent les emporter avec eux. Une de leur utilité est aussi de stimuler pour d’autres l’envie de s’essayer à l’écriture ou plus largement à la création. Les recueils permettent également de consolider le lien tissé entre les participants autour de ce qu’ils ont partagé lors d’un stage ou d’un atelier, ils en sont la trace-souvenir. Cette démarche est très bien accueillie par les animateurs/animatrices et participant.e.s qui sont ravi.es de voir leur travail ainsi mis en valeur.
La fête de fin de saison et l’exposition
Compte tenu du contexte sanitaire, il ne nous a pas été possible d’organiser « La récolte des fruits de la saison 2019 – 2020 », qui aurait été à la fois la fête des ateliers et de fin de saison. L’exposition qui présente les travaux réalisés lors des ateliers et des stages n’a pas non plus pu être mise en place.
—-> Les partenariats
-> Cycle de joutes verbales : “Surveiller & punir / Prévenir & reconstruire”
De janvier à mars, dans le cadre de notre événement “Les mots font le mur” et de “La Culture a de la Classe” (COCOF), un nouveau cycle de joutes verbales a été lancé mais il a malheureusement été interrompu juste avant les finales à cause de la pandémie. Suite au succès du précédent, il a aussi été co-créé en partenariat avec deux professeures de français de l’Institut St Luc et de l’Institut des Filles de Marie ainsi qu’avec les Ambassadeurs d’expression citoyenne. L’objectif de l’événement « Les mots font le mur » était de mettre en relation l’univers carcéral et la littérature ou la démarche d’écriture autant que de poser un regard sur la prison et son rôle dans la société, de s’interroger sur les conséquences qu’elle peut avoir sur les personnes qui font face à cette épreuve. Deux classes de cinquième secondaire ont donc eu l’occasion de découvrir et d’expérimenter les joutes verbales tout en réfléchissant aux enjeux liés à l’enfermement, à l’impact que cela a sur la société et ce que cela raconte sur celle-ci.
Voici un résumé du bilan en termes d’aboutissement du projet réalisé avec les professeures Aurélie Bureau (Institut St Luc) et Fiona Ocakoglu (Institut des Filles de Marie) et Monia Gandibleux, la coordinatrice des « Ambassadeurs d’expression citoyenne » :
Aurélie Bureau : Le projet a abouti notamment concernant la sensibilisation aux droits de l’Homme, aux conditions carcérales et à l’importance de la littéracie comme facteur d’émancipation ainsi que, d’autre part, par la conscientisation des enjeux liés à l’argumentation orale. De nouvelles activités sont également venues renforcer la démarche d’autonomie de recherche d’informations comme, par exemple, un jeu de piste ludique intégré au sein de l’exposition de La Maison du Livre. Un apport théorique sur l’argumentation a également été mis en place cette année dans les classes. Cependant, le projet n’a malheureusement pas pu être mené jusqu’à son terme à cause de la pandémie.
Fiona Ocakoglu : Au niveau du contenu théorique, les élèves ont pu élargir leurs connaissances du domaine judiciaire et du monde carcéral en rencontrant différents acteurs de ces milieux lors d’une matinée d’échange avec Jean-Marc Mahy (un ex-détenu) ainsi qu’à l’occasion de la visite du Palais de Justice avec des avocats où ils ont pu assister à un procès. Ils ont également visionné un documentaire sur l’éloquence (A voix haute) et un film (Le Verdict) qui démontre la complexité de certaines affaires judiciaires où le rôle de la justice et son fonctionnement sont questionnés… Des animateurs bienveillants ont encadré les élèves afin de les conseiller et de leur permettre de développer leur confiance eux. Il est vraiment dommage que la séance de mise en situation d’une joute n’ait pu avoir lieu et que les joutes finales aient dû être annulées.
Monia Gandibleux : Chaque étape vécue fut un succès en termes de déroulement, de présence des élèves et de cohérence d’action… Le fil rouge était clair. Nous avons débriefé en équipe après chaque rencontre et à chaque fois le constat était très positif. Cela permet de dire que, malgré cet arrêt brutal, le projet a été pleinement réussi.
Malheureusement, l’objectif était d’amener les élèves jusqu’aux finales, scolaire et tout public, et celui-ci n’a pas pu être atteint. La finalisation, c’est à dire jouter sur scène, n’est pas simplement la fin du projet. Le fait de monter sur scène en équipes et de jouter à partir d’une thématique aussi complexe et chargée émotionnellement est un événement qui à lui seul contient tous les objectifs de départ. C’est lors de la finale, avec les retours du jury, avec la fierté sur les visages des proches, des professeurs, des camarades, que le élèves comprennent le chemin parcouru et que les apprentissages acquis lors des différentes étapes s’ancrent bien plus profondément en eux.
-> Animation scolaire à l’école Peter Pan avec Genepi Belgique
En collaboration avec le Genepi, nous avons accueilli quatre classes de cinquième et sixième primaire de l’école Peter Pan au sein de l’exposition “Les mots font le mur”. Chaque classe, accompagnée par leur professeur ainsi que l’éducatrice pédagogique de l’école, a eu l’occasion de visiter l’exposition durant deux heures en compagnie d’une membre du Genepi ainsi que de membres de l’équipe de la Maison du Livre.
Afin de préparer la visite guidée de l’exposition, nous avons conçu un outil pédagogique en collaboration avec le Genepi. Quelques semaines avant la visite de l’exposition, des membres du Genepi et July et Mélanie de la Maison du Livre, se sont rendu·es dans les quatre classes pour sensibiliser les enfants aux réalités du monde carcéral. Quatre mini-ateliers en groupes restreints ont permis aux enfants de se mettre dans la peau d’un détenu : Tri d’objets pour savoir ce qu’une personne incarcérée peut garder en prison (brosse à dent, GSM, protections menstruelles, etc.) ; traçage au sol d’un carré de neuf mètres carrés pour prendre conscience de la taille d’une cellule ; lecture d’un PV d’audience pour permettre de se représenter une situation réelle (nom, parcours, situation familiale, peine de prison motivée par un·e juge) ; jeu de rôle dans le préau pour réaliser le parcours du·de la combattant·e que représente la réinsertion pour une personne qui sort de prison.
À l’issue de ces quatre ateliers, nous avons pris le temps d’une discussion collégiale afin que les élèves puissent nous poser leurs questions, partager leurs ressentis et leurs observations personnelles.
La visite de l’exposition se déroulait en plusieurs temps. July prenait d’abord un moment pour présenter l’exposition dans sa globalité et offrir aux élèves la possibilité de se repérer dans la scénographie. Ensuite, certaines règles étaient établies afin de permettre à toustes de profiter un maximum de l’ensemble des installations (niveau de bruit, répartition par petits groupes, etc.). Les élèves étaient ensuite invités à déambuler dans l’espace, tout en ayant la possibilité d’interpeller les adultes présentes. À l’issue de la visite, les élèves étaient invité.es à se rassembler en cercle pour un moment de questions/réponses et expression de leur ressenti. Enfin, toustes ont été incité·es à rédiger une carte à un·e prisonnier·e, dans le cadre de l’opération menée par Adeppi.
Une phrase pourrait résumer l’ensemble des réflexions portées par ces élèves à l’issue de leur visite, en sachant que toustes avaient pris part à l’animation en amont : « En tout cas, ce n’est pas la prison qui va les aider à les réinsérer. Par contre, c’est le meilleur moyen pour les rendre fous ! ». Lors des moments d’échange, les questions fusaient de toutes parts, même si certains débats (notamment influencés par la puissance de la machine médiatique américaine et de ses séries, alors que le système légal et la situation carcérale y sont différents) furent moins pertinents. Nous avons par contre eu l’excellente surprise de constater une attention tout particulière de certains enfants pour des lectures à priori moins attractives. Ainsi, certains élèves ont lu très attentivement des biographies et des extraits de livres. Malgré toutes nos précautions, certains enfants directement concernés par un·e proche incarcéré.e ont « craqué », mais nous sommes parvenues, grâce à la présence de l’éducatrice pédagogique, à assurer un relais dans le cadre de l’école.
Pour conclure, il s’est avéré que les animations en aval étaient plus que nécessaires, mais que la thématique et la scénographie mise en place ont réellement suscité un grand intérêt auprès de ces enfants, dont certains sont revenus visiter l’exposition en famille après leur venue dans le cadre scolaire.
-> La Ruche d’écriture – Des ateliers d’écriture pour explorer le travail
Ce projet est né de l’initiative de Claire Frédéric qui travaille au CFCC/CESEP et qui m’a contactée fin 2019. Les animatrices d’ateliers d’écriture Pascale Lassablière-Hilhorst, Bénédicte Lotoko et Marjorie Paternostre ont été associées au projet dès ses prémices. Après une série de réunions, d’échange et de moments de création organique, la « Ruche d’écriture » en partenariat avec le CFCC / CESEP était née et la première édition a eu lieu les 1, 2 et 3 juillet 2020.
Lors de celle-ci, il a été proposé aux participant.e.s d’explorer le travail et plus particulièrement le travail du social. Des travailleur.euse.s de différents secteurs ont donc eu l’occasion d’aborder l’écriture comme un outil pour se réapproprier le travail et conserver ce qu’il a de précieux, se définir en tant qu’auteur.rice (explorer ensemble de nouvelles façons de voir et de penser, analyser et prendre position), développer une lecture du social (compréhension, mécanismes d’exclusion, utopies…).
Les ateliers ont mêlé écritures, littératures et démarches créatives.
Sur les trois ateliers de chacun trois jours, seuls deux ont pu avoir lieu. Il n’y avait pas assez d’inscrit.e.s pour le troisième. Une brève description des ateliers est présentée dans la liste des stages qui ont eu lieu.
-> Masterclass avec des invité.es des Midis de la Poésie
Dans la double optique d’élargir ses publics et de renforcer l’inscription de la Maison du Livre dans le monde des lettres en Belgique francophone, un rapprochement a été effectué en 2020 avec les Midis de la Poésie. Outre une intégration de la directrice des Midis dans notre assemblée générale, ce rapprochement passe et passera par des partenariats. Le premier prévoyait de prolonger la venue de Maylis de Kerangal à Bruxelles, pour le Midi intitulé “géographie du vivant“avec Nastassja Martin, par une masterclass en petit comité à la Maison du Livre. Le Midi a dû être annulé suite au deuxième confinement mais la masterclass a été maintenue sous forme virtuelle. Les inscriptions limitées à 16 personnes ont très vite été complètes. L’autrice de Naissance d’un pont ou Réparer les vivants s’est livrée à l’exercice en toute simplicité et a révélé son monde à portée de main. Partant de ses espaces d’écriture, au sens le plus concret, et de l’écriture de l’espace, à propos desquels l’interrogeait Ysaline Parisis, elle a évidemment aussi parlé des espaces confinés pour en venir ensuite à la dimension très besogneuse de son travail, sans en occulter les difficultés. Les participantes se délectant de ses paroles, les interactions ont peut-être été moindres qu’attendu. L’invitée n’en a pas moins prodigué quelques conseils à celles qui le demandaient. Le partenariat se prolongera en 2021 et au-delà en reproduisant la formule : un Midi tout public, suivi d’un atelier ou masterclass dans l’intimité de l’auteur ou de l’autrice. Et comme la Maison du Livre rêvait d’inviter Maylis de Kerangal à deux pas de la rue du Métal où démarre son dernier roman, nous retenterons notre chance…
-> Le fonds Kalame
Suite à la dissolution de l’asbl Kalame (réseau d’animateur.ice.s d’ateliers d’écriture) en 2018, c’est la Maison du Livre qui accueille son centre documentaire, le Fonds Kalame. Nous coordonnons sa mise en place en partenariat avec notre colocataire, la Biblio de Saint-Gilles.
Au fil des formations, rencontres, évènements culturels, Kalame s’est constitué un fonds documentaire de 593 livres, auxquels s’ajoutent 725 articles disséminés dans de nombreuses revues et magazines. C’est « une boîte à outils » au contenu très varié qui dépasse largement les ateliers d’écriture mais est très utile pour nourrir des pratiques et processus de réflexion. La volonté des membres de l’assemblée générale était que ces ouvrages soient consultables et puissent circuler largement dans la Belgique francophone.
Le Fonds est installé dans notre salle d’atelier située au rez-de-chaussée et les livres sont empruntables depuis mars 2020. Les livres et articles ont été classés selon dix thématiques : littérature, linguistique, éducation et formation, écriture, lecture, psychologie et philosophie, assistance et aide sociale, sciences appliquées, sociologie, informatique, sciences juridiques, arts, documents multimédias et périodiques.
Le fonds est accessible de plusieurs manières dans des conditions sanitaires normales, les personnes intéressées peuvent venir le consulter sur place en prenant rendez-vous ; les ouvrages et les articles ont été intégrés au catalogue de la Biblio de Saint-Gilles, ce qui permet à un grand nombre de personnes d’y avoir accès en se rendant à la Biblio qui a accès au Fonds ou par le biais du système de prêt Inter-Bibliothèque.
En 2020, 30 livres du Fonds ont été empruntés.
- Conclusion
Je conclus ce bilan ici en constatant avec un mélange de fierté et de satisfaction que malgré la situation extrêmement difficile qu’a engendré la pandémie, entre autre dans le secteur culturel, les ateliers et les stages de la Maison du Livre ont été portés par l’implication, l’enthousiasme et la force de résilience des animateur.ice.s et des participant.e.s. Cette année, comme toutes les précédentes, a été foisonnante d’activités et d’expériences qui ont été porteuses de sens pour les missions de la Maison du Livre et pour les attentes des publics tout en étant très enrichissantes pour moi.
Mélanie Ferrier
Ouverture aux populations fragilisées et collaboration avec la bibliothèque
- Accueil : Festival de textes Ecler
• Date : 12 mars de 14h à 22h
• Public : 50 personnes
• Partenariat : Collectif Alpha
Quand on n’est pas né en français, quand parfois les mots manquent encore, et quand les écrire demande encore tant d’efforts, s’invente tous les jours un français nouveau, dense, riche, créatif, qui se joue, volontairement ou non, des normes et des codes. La méthode Ecler part de cette écriture spontanée pour l’apprentissage du français. Le festival de “Textes Ecler” réunit diverses associations d’alphabétisation et leur public qui ont écrit ces textes librement, sans thème imposé ni consignes d’écriture. La Maison du Livre en a exposé quelques-uns pour contribuer au festival. Les textes ont été lus par leurs autrices et auteurs à l’Université populaire/CFS.
- Accueil : Post-colonialisme, infra-politique et ressources culturelles dans les milieux de l’alphabétisation
• Date : 12 mars à 20h
• Avec : Jérémie Piolat, doctorant menant des recherches en anthropologie des migrations à propos du postcolonialisme et de l’intersectionnalité sur le terrain de l’alphabétisation.
• Public : 40 personnes
• Partenariat : Collectif Alpha
Nous attendions plus de cette rencontre avec Jérémie Piolat, auteur de Portrait du colonialiste (La Découverte, 2011), dont la lecture nous avait ouvert les yeux sur un certain paternalisme inconscient de la part de travailleurs associatifs, ainsi que sur la disparition d’une culture populaire propre des colonisés européens que nous sommes. L’auteur semblait pris dans un discours ultra critique (voire hautain) vis-à-vis de ces mêmes travailleurs associatifs, ce qui a gâché l’émergence d’un débat constructif. Cette rencontre organisée par le Collectif Alpha clôturait une après-midi de lectures de textes libres issus de la méthode “Ecler” bien connue dans le milieu de l’alphabétisation.
- Projection : Alphabétisation, pratiques culturelles et précarité numériqueAvec :
• Date : 17 novembre à 18h
• AVec : Luc Carton, philosophe, Karyne Wattiaux, conseillère pédagogique à Lire et Écrire Bruxelles, Périne Brotcorne, chercheuse à l’UCL à propos des inégalités, de l’inclusion et de l’exclusion sociale dans la société numérique et Fabien Masson, responsable de projet TIC à Lire et Écrire Bruxelles. Animation : Mathieu Bietlot (La Maison du Livre).
• Partenariat : Lire et Écrire Bruxelles, dans le cadre du Mois du Doc de la Fédération Wallonie Bruxelles.
REPORTÉ
- Bibliothèque mobile : Street & Read
• Date : Tous les vendredis depuis septembre 2019
• Avec : Les habitant.e.s des rues et des gares
• Partenariat : DoucheFlux
Street & Read, c’est une bibliothèque mobile en vélo-cargo pour aller à la rencontre des personnes sans abri ou en situation précaire à Bruxelles. L’objectif premier est de rendre la possibilité de lire accessible à tous mais aussi d’utiliser le livre comme “prétexte” pour sortir ce public de l’isolement social. Tous les vendredis, nous faisons halte aux abords de la Gare Centrale et de la Gare du Midi avec notre triporteur remplis de livres. Toute personne est la bienvenue pour venir y découvrir un choix de notre catalogue tout en sirotant un petit café ou thé. Et il ressort clairement que ce moment de contact, de chaleur humaine est autant apprécié que le choix des livres pour un public bien plus féru de lecture que d’aucuns pourraient présumer. Il nous a paru primordial de maintenir cette action durant le confinement, les personnes concernées ayant encore moins d’échanges humains et de ressources.
Le public de la Maison du Livre est sollicité pour cette initiative afin d’alimenter la bibliothèque. Non pas en se débarrassant de livres dont plus personne ne veut mais en offrant un livre coup de cœur, qui plus est avec une dédicace expliquant le choix, que nous partageons avec les usagers de notre bibliothèque mobile.
3. Accueillir des débats d’idées, des créations et des événements
La Maison que nous faisons vivre au même titre que le Livre que nous promouvons sont ancrés dans un quartier, une société, un pays, un monde. Les maisons closes comme les centres fermés n’ont jamais été notre affaire. L’art pour l’art ou la littérature pour la littérature relèvent, à nos yeux, de l’ineptie ou de l’hypocrisie d’un conservatisme qui ne dit pas son nom. L’accueil et l’ouverture des portes à la diversité des personnes, des idées, des formes d’expression dans la volonté de construire un monde commun et une culture de partage et de confrontation sont au cœur de notre métier, de notre conception des livres et de mots comme de notre démarche d’éducation permanente.
Les expositions constituent un mur porteur important de la construction de la programmation de la Maison du Livre. Elles s’installent pour quelques jours, quelques semaines ou quelques mois et invitent d’autres activités à se greffer à leurs nombreuses branches ou à graviter autour de leur univers. Leur sujet, toujours entre littérature et société, est choisi par l’équipe selon des envies qui se donnent le temps de murir, des opportunités apportées par des partenaires ou des questions posées par l’actualité. Leur composition relève parfois d’une recherche et d’un choix maison, parfois d’un fonds déjà constitué et cohérent. Leur scénographie et leur appareil pédagogique sont toujours le fruit d’un travail collectif interne orchestré par Christian Hublau.
“L’année 2020, commencée par l’exposition “Les mots font le mur”, qui présentait divers aspects de la détention dans ses rapports à l’écriture s’est poursuivie avec la carte blanche à Timotéo Sergoï, venu coller ses affiches poétiques dans les rues de Saint-Gilles ; in extremis, la suite est connue, nous étions en mars, début de l’ère COVID. Tout était reporté à des jours meilleurs. Quelques mois plus tard, nous avons pu respirer un peu en participant au Parcours d’Artistes, décalé de quelques mois, en présentant deux expositions, l’une consacrée à la Littérature et au Numérique, l’autre révélant la créativité que peuvent inspirer les culottes, mais l’exposition ‘Babioles et Trésors : la face cachée de la littérature belge’, prévue à partir de novembre en partenariat avec les Archives & Musées de la littérature a été balayée par le deuxième confinement. Nous prévoyons de la montrer dignement et dans toutes ses facettes à partir de décembre 2021. Croisons les doigts pour qu’un nouveau variant ne vienne pas annihiler toutes les belles énergies investies dans ce projet.
J’espère pouvoir continuer de participer à construire des expositions thématiques accompagnées de rencontres diverses qui permettent à toute l’équipe de s’investir et de s’approprier un sujet de façon plus approfondie que certains accueils d’exposition ‘clé sur porte’.”
Christian Hublau
- Exposition : Les mots font le mur
• Date : Du 22 janvier au 20 mars
• Public : Environ 522 personnes
• Partenariat : La Plate-forme des sortants de prison, Bruxelles Laïque, le Genepi, Adeppi, Barricade, l’Agence Alter, SLAJ‑V
De la Balade des pendus de François Villon au Dernier jour d’un condamné de Victor Hugo, du Comte de Monte-Cristo de Dumas au Journal du voleur de Jean Genet, de Dickens à Apollinaire, de Crime et châtiment au Prisonnier d’Azkaban, l’enfermement est un thème littéraire majeur. De tout temps, des auteur.e.s ont connu la prison et des prisonnier.e.s sont devenus auteur.e.s. D’autres, sans y avoir séjourné, laissent un travail documenté sur leur époque, à l’instar de Surveiller et punir de Michel Foucault, qui constitue une œuvre de référence incontournable, à la fois érudite et militante, qui questionne et conteste la notion même d’emprisonnement. Nos prisons sont-elles des écoles du crime, des trous à rats, des zones de non-droit ? Proposent-elles à l’inverse des occasions de se reconstruire, s’amender, préparer sa réinsertion ? Pourquoi, en dépit des constats et des alarmes, enferme-t-on toujours plus, et toujours plus mal. La réflexion existe mais est-elle entendue ? Pour y contribuer humblement, notre exposition a présenté quelques figures emblématiques : Albertine Sarrazin, Chester Himes, Nawal el Saadawi, Frédéric Beigbeder, le rappeur Samat… Une cellule permettant de s’immerger dans l’univers carcéral a été reconstituée, accompagnée d’enregistrements radiophoniques thématiques. Des vidéos étaient diffusées. Divers objets de l’univers carcéral ou réalisés en cellule ornaient également la salle : œuvres artistiques, résultats d’ateliers menés en prison, textes, photos, etc. Les visiteuses et visiteurs ont été convié.es à rédiger une carte postale à l’intention d’un prisonnier.
Cette exposition a fait l’objet de nombreuses visites guidées par des élèves de diverses écoles, accompagnés de leurs professeurs ou d’animateurs et d’animatrices dans le cadre d’un projet plus spécifique. L’attention et l’intérêt des élèves a évidemment été variable, notamment selon que la visite s’inscrivait ou pas dans le cadre d’un travail ou projet approfondi mené par la classe sur le sujet.
—-> Vernissage
• Date : Le 21 janvier à 18h30
• Avec : David Scheer, docteur en criminologie et Alain Collin, ancien détenu
• Public : Environ 25 personnes
David Scheer a préfacé l’événement, sur base de son expérience de quatorze ans passés dans les prisons mais avec la possibilité de rentrer chez lui le soir. Comment écrire, décrire, contester, concevoir la peine ? Intervention simple et touchante, avec le souci de déconstruire les évidences des institutions modelées par l’histoire et fondées sur des choix politiques. Alain Collin a ensuite pris la parole, tout d’abord pour nous raconter son histoire, ses délits, son passage en prison et son cheminement à sa sortie avec une grande émotion, partagée par l’auditoire. Il a clôturé son intervention en déclamant un poème de Victor Hugo. La soirée s’est terminée par un verre de l’amitié avec un public conquis tant par l’exposition que par le partage d’expérience et de savoirs des deux invités.
- Exposition : Les affiches poétiques de Timotéo Sergoï
• Date : Du 14 mars au 22 avril
• Public : Non quantifiable
• Partenariat : Dans le cadre de “La langue française en fête”
Dans le cadre de “La langue française en fête”, les affiches ou œuvres picturales poétiques de l’artiste Timotéo Sergoï et leurs truculents jeux de mots ont été exposées dans le Couloir (entrée au n°24), dans le hall de la Maison du Livre et dans la Bibliothèque de Saint-Gilles. Des affiches et des bâches ont également été installées dans vingt lieux de la commune de Saint-Gilles créant ainsi un parcours poétique à travers celle-ci. De courts poèmes sous forme d’affichettes électrostatiques ont en outre été offerts aux commerçants de la rue Jean Volders et de la Chaussée de Waterloo. Les commerçants étaient ravis de cette initiative et pendant un mois, les photos des vitrines ont été partagées sur la page Facebook “Saint-Gilles, Langue française en fête 2020”. Une bonne part des commerçant ont maintenu les poèmes en vitrine bien au-delà de la période.
Ces espaces d’exposition ont permis à ces créations de rester accessibles au public nonobstant la fermeture des lieux culturels dès le 13 mars à minuit. Comme nous l’écrivions à nos abonné.es ce premier jour de confinement : Les portes sont fermées, mais la poésie est en liberté ! Au sein de la Maison du Livre, l’exposition est restée en place jusque fin septembre, accessible aux lectrices et lecteurs qui fréquentaient la bibliothèque sur rendez-vous et à nos activités, en petit groupe, de l’été. Nous avons reçu des retours très positifs de personnes qui ont été touchées par cette apparition inattendue de poésie dans la commune. Par sa présence, cette installation a apporté à sa manière un peu de réconfort et de chaleur dans la rue pendant la difficile période de confinement. Voici un très beau témoignage qui nous a été envoyé par Dorothée : “Merci pour ces mots trouvés au hasard depuis une semaine, ces mots qui sonnent et qui résonnent, ces mots à lire et à relire car ils ouvrent à chaque fois une part inexplorée de nos âmes (et si le vrai voyage était en soi ?), ces mots qui jouent et se jouent desinterdictions, la liberté est là même si on ne l’attend pas. Merci pour ce beau travail et toutes les émotions qu’il nous offre !”
—-> Vernissage-Lecture
• Date : Le 13 mars à 18h30
• Avec : Laurence Vielle, poétesse et Timotéo Sergoï
• Public : 12 personnes
Une performance de l’artiste a été accompagnée par un hommage de la poétesse Laurence Vielle. La dizaine de personnes présente a savouré, encore plein d’interrogation, ce dernier évènement public avant le confinement. La pulsion de vie des deux poètes contrastaient heureusement avec l’ambiance morbide qui commençait à s’installer.
Notons que la démarche de médiation qui entourait cette exposition – un atelier et une balade – a été reportée au mois de juillet (cf. infra).
- Exposition : Le Domaine croate (art et poésie)
• Date : Du 25 mai au 07 juin
• Partenariat : Galerie l’Ollave. Dans le cadre du Parcours d’artiste de Saint-Gilles.
ANNULÉ
- Exposition : Les cent culottes
• Date : Du 25 septembre au 4 octobre
• Avec : Valérie Provost, plasticienne et tisseuse de liens (Pierre Papier Ciseaux)
• Public : Plus de 300 personnes
• Partenariat : Pierre Papier Ciseaux. Dans le cadre du Parcours d’Artistes de Saint-Gilles
Nous avons exposé au rez-de-chaussée de la Maison du Livre, cent culottes créées dans le cadre du projet participatif “Culottes Parlottes” à l’initiative duquel se trouve Valérie Provost, psychologue et art-thérapeute. Les participant.es sont invité.es, depuis plus de deux ans, à utiliser le support “culotte” pour s’exprimer. L’objet sert ainsi d’espace d’expression intime et personnel, mais aussi revendicatif et militant. De nombreux.ses visiteur.euses nous ont fait part de leur ravissement de découvrir ce projet, et de leur envie de créer à leur tour une culotte. L’exposition, inscrite dans le cadre du Parcours d’Artistes de Saint-Gilles, a reçu la visite de la ministre de la Culture Bénédicte Linard, l’occasion pour nous de lui faire découvrir notre Maison et de lui faire part de nos missions et projets.
—-> Finissage
• Date : Le 4 octobre à 17h30
• Avec : Valérie Provost, plasticienne et tisseuse de liens (Pierre Papier Ciseaux)
• Public : Environ 120 personnes
• Partenariat : Pierre Papier Ciseaux. Dans le cadre du Parcours d’Artistes de Saint-Gilles
Pour clôturer en beauté cette exposition, nous avons accueilli la grande foule, en présence de Valérie Provost et de plusieurs artistes, pour boire un verre et partager ensemble autour du projet “Culottes parlottes”. Un moment en toute convivialité et l’occasion de mettre en avant la continuité du projet, qui va se poursuivre étant donné l’intérêt montré par le public durant les quinze jours d’exposition. Ce finissage fut aussi l’occasion d’inaugurer “Le Couloir”, un micro-espace artistique destiné à accueillir des expositions petits formats et les artistes des alentours. Un projet imaginé dans le cadre de notre chantier “hospitalité” visant à améliorer l’attractivité, la lisibilité, la popularité, la convivialité, la bienveillance, le sentiment de bien s’y sentir et l’envie d’y revenir, bref la perception de notre Maison. Un espace donnant directement sur le trottoir, et y débordant lorsque la météo est clémente. Une porte ouverte à partir de laquelle nous descendrons dans la rue à la rencontre de celles et ceux qui ne nous connaissent pas encore pour les convier à de nouveaux carnavals culturels. Les circonstances qui ont suivi n’ont pas encore permis de donner suite à cette invitation.
- Exposition : Littérature et numérique
• Date : Du 25 septembre au 14 octobre
• Avec : Maxime Coton, Yoan Robin et le collectif Algolit
• Public : 267 personnes
• Partenariat : Partiellement dans le cadre du Parcours d’Artistes Saint-Gillois
L’exposition visait à établir un état des lieux des rapports entre les arts numériques et la littérature, entre les technologies et les possibilités narratives. Elle a présenté cinq installations :
Les promesses d’un récit (Yoan Robin) consiste en une série de pages posées sous la lumière d’un projecteur. Il ne s’agit ni d’un livre, ni d’un film mais d’un objet hybride, ouvrant la possibilité de récit – que ce soit une fiction ou non.
Living pages (Maxime Coton) est un poème original qui s’énonce en même temps qu’il se contemple. Cette œuvre de réalité virtuelle repose sur une interactivité inconsciente, une forme nouvelle qui matérialise, en temps réel, les images mentales générées par l’utilisateur et véhiculées par les mots.
L’algoliterateur (Algolit) revêt le style d’auteurs connus dont il a ingurgité l’œuvre. Ses productions, qui constituent davantage qu’un enchaînement aléatoire mais pas encore un texte cohérent, offrent une fenêtre sur la façon dont les algorithmes comprennent notre langage.
La voix au chapitre (Algolit) explore les possibilités offertes par les politiques de données, associées à la puissance de calculs des algorithmes. Il s’agit d’un exercice de style, à la fois ironique et inquiétant, détournant le discours démocratique de la ville de Bruxelles.
Greffer des arbres (Algolit) reprend des citations sur les arbres, tirées d’ouvrages existants, auxquelles chaque substantif se voit greffé de sa définition, en trois saisons successives.
Il s’agissait de poser des questions plus que d’y répondre. Les outils numériques offrent-t-ils de rendre compte des conflits et de la complexité de notre monde ? L’intelligence artificielle reste une création humaine au même titre qu’une œuvre d’art. Elle peut décupler et ouvrir de nouvelles possibilités à cette créativité. Peut-elle s’y substituer sans perdre la substance artistique ? La créativité pourra-elle garder le contrôle de ces potentiels pour ne pas se laisser dépasser par leur puissance exponentielle ?
La structure classique du récit, héritée d’Aristote et encore enseignée dans les universités et les écoles de scénario, définit toute histoire comme une période de désordre entre deux ordres incompatibles. Les histoires ont donc un rôle civilisateur, fédérateur et cathartique, avec pour fonction de donner du sens au monde qui nous entoure. A l’heure des bulles algorithmiques et des fake news, comment partager un récit commun ? Des logiciels vont-ils produire de la fiction au kilomètre, calibrée pour correspondre au goût de chacun ? Avons-nous renoncé à faire société à travers nos histoires ?
—-> Vernissage
• Date : Le 25 septembre à 18h
• Avec : Maxime Coton (auteur, poète, cinéaste, créateur sonore et archiviste), Yoan Robin (graphiste, motion designer typographe et grand voyageur), An Mertens, Guillaume Slizewicz et Gijs de Heij (collectif Algolit)
• Public : 35 personnes
Lors du vernissage, une visite guidée et ludique de l’exposition a été proposée au public qui s’est montré curieux et parfois perplexe.
—-> Bilan critique
Les réactions face aux installations ont été particulièrement contrastées, allant de l’enthousiasme à l’indifférence, en passant par la perplexité. L’équipe même de la Maison du Livre s’est avérée partagée, particulièrement vis-à-vis du collectif Algolit à qui d’aucuns reprochent un manque de médiation, d’une porte d’entrée à leur démarche. Il n’est certes pas ici question de séduction, encore moins d’une fascination pour l’outil magique puisque l’objectif est au contraire de montrer l’algorithme au travail, d’observer à quel point “on n’y est pas encore”. Un travail d’accompagnement aurait malgré tout aidé à ne pas désorienter le chaland, d’autant que le Parcours d’Artistes amenait ses visiteuses et visiteurs à froid, au gré de leurs itinérances.
Les rencontres ont permis d’échanger autour de ces questions pas toujours partagées, en tous cas pas posées de la même manière, occasion de confronter démarches artistiques individuelles ou collectives à des questions philosophiques telles que la souffrance humaine, la complexité ou la violence narrative dont les jeux vidéo sont l’acmé. Nous ne pouvons à cet égard que regretter que l’audience ait fait défaut, par ces temps confinés.
La Convention établissant les missions de la Maison du Livre ne nous impose plus, comme par le passé, de traiter la “transition numérique”. Le domaine n’a pas pour autant cessé de nous intéresser. Nous sommes ainsi partie prenante du collectif d’associations Pour Un Numérique Critique et Humain (PUNCH) initié depuis cinq ans par PointCulture au départ de la notion de recommandation culturelle. La crise sanitaire actuelle nous incite par ailleurs à éviter de verser dans le « solutionnisme » des grandes plateformes mais à réfléchir à des formules innovantes, adaptées à nos propos et non l’inverse. Nous sommes enfin et plus que jamais soucieuses d’éviter aux livres de n’être que du papier qui prend la poussière, attentifs à ce qu’ils restent en prise étroite avec le monde, entre fictions et réalités. Nous y reviendrons donc.
Pierre Lorquet
- Exposition : Babioles et trésors : la face cachée de la littérature belge
• Date : Du 12 novembre au 31 janvier 2021
• Partenariat : Les Archives et Musée de la Littérature
REPORTÉ
—-> Vernissage
• Date : Le 10 novembre à 18h
• Avec Laurence Boudard, docteure en lettres modernes et directrice des Archives & Musée de la Littérature, et Paul Aron, professeur de littérature à l’ULB et président de la Maison du Livre
• Partenariat : Les Archives et Musée de la Littérature
REPORTÉ
Décloisonner les registres d’expressions, les idées, les luttes, la société
Des livres ouvrent des débats. Des livres font débats. Les mots, écrits ou parlé, demeurent un des meilleurs moyens que les humains ont inventés pour partager leurs émois ou leurs projets, pour répondre à la souffrance ou la violence, pour s’entendre ou exprimer leur divergence. Ils peuvent aussi être sources d’incompréhension, objets de méprise ou instruments de mépris et enfermer du coup dans des polémiques stériles. Dans ce cas, c’est encore par les mots, la discussion et l’explication, qu’à notre sens, nous pouvons rectifier le tir et nous en sortir. À partir d’un ou de préférence de plusieurs livres, d’un film, d’un spectacle, d’une exposition, d’une proposition de nos partenaires… la Maison du Livre organise ou accueille tout au long de l’année des rencontres, des conférences ou des débats sur des sujets qui sont parfois pointus, évidemment teintés de nos valeurs, mais dont nous veillons toujours à les rendre accessibles. Notre volonté de décloisonner fut particulièrement bien déclinée au cours de l’année 2020, nonobstant un confinement qui réduit le nombre de rencontres et sans doute aussi leur fréquentation. Fruit ici aussi de débats en interne ou avec nos partenaires, ces moments d’échanges publics sont préparés, documentés et organisés par Pierre Lorquet.
- Cycle : Les mots font le mur
De mi-janvier à mi-mars 2020, ce cycle thématique a interrogé les divers aspects de la détention dans ses rapports à l’écriture. Écriture qui libère, enferme, répare, dénonce, témoigne, s’évade… Gravitant autour de l’exposition, des rencontres, des ateliers, des jeux et des joutes verbales ont tenté de renvoyer à ce que notre conception de la punition dit de notre société : enfermer qui, comment, pourquoi, combien de temps, avec quelle issue ?
—-> Enregistrement public : Émission radio “Les singes en hiver” de Radio Panik
• Date : Le 28 janvier à 19h
• Avec Guillermo Kozlowski, Chedia Leroij, Vincent Matyn et David Scheer
• Public : Environ 20 personnes
Enregistrée dans les conditions du direct, l’émission présentait la recherche menée par David Scheer sur les quartiers d’évaluation de la radicalité (QER) en France. Introduite par la lecture d’un extrait du Procès de Kafka et agrémentée d’interviews de gardiens et de détenus, le ton était au rire jaune foncé. La mise en place dans la précipitation d’une prétendue évaluation de la radicalité des détenus après les attentats révèle la machinerie cruelle d’un piège d’où il n’est pas possible de sortir. Le soupçonné est automatiquement coupable et ne peut que s’enfoncer. Exemple parlant : la barbe islamique vous dénonce, mais la raser est pire car c’est un indice de dissimulation. Autre exemple : des gardiens appelés à dénoncer les conversations de préau, qui parle avec qui, alors que c’est eux qui composent les groupes… Une heure et demie bien rythmée, à réécouter en podcast sur le site de Radio Panik.
—-> Projection : Ongles rouges, 2017, 62’
• Date : Le 30 janvier à 20h
• Lieu : Centre Culturel Jacques Franck, 94 Chaussée de Waterloo – 1060 Bruxelles
• Avec Valérie Vanhoutvinck (réalisatrice) et une des protagonistes du film
• Public : Une bonne cinquantaine de personnes
• Partenariat : Centre Culturel Jacques Franck
Précédée des clips “Murmuziek”, réalisés à la prison de Saint-Gilles par des détenus encadrés par le SLAJ‑V, le CCJF et Zorobabel, le documentaire Ongles rouges a été mis en valeur par les bonnes conditions de projection. Fruit d’un travail esthétique et métaphorique mais surtout résultat d’une lente mise en confiance avec les femmes détenues, qui toutes paraissent à visage découvert, chose très rare en milieu carcéral, le film a touché le public. Au départ d’un atelier de percussion, les témoignages se croisent, livrant des portraits intimes de femmes aux parcours et aux corps cabossés mais à l’énergie vitale intacte. La rencontre, chaleureuse et spontanée, s’est prolongée au bar tard dans la soirée. Un bon partenariat de voisinage autour de thème d’intérêt communs.
—-> Projection : The Mustang, 2019, 96’
• Date : Le 2 février à 20h
• Lieu : Centre Culturel Jacques Franck, 94 Chaussée de Waterloo – 1060 Bruxelles
• Public : 50 personnes
• Partenariat : Centre Culturel Jacques Franck
En introduction avant le film : une courte présentation du cycle de rencontres « Les mots font le mur » et des vidéo-clips réalisés à la prison de Forest dans le cadre de “Murmuziek”. The Mustang est un film fort et profond qui décrit la réalité d’une prison rurale du Nevada. Un programme de réinsertion sociale propose aux détenus d’apprendre à dresser des chevaux sauvages. Au-delà de son aspect risqué, cette activité leur permet de se confronter à eux-mêmes et à leurs émotions et de parvenir à les maîtriser en même temps qu’ils rentrent en dialogue avec l’animal. La performance de Mathias Schoenaerts est époustouflante de justesse et d’authenticité.
—-> Rencontre : Les écritures qui enferment
• Date : Le 4 février à 19h
• Avec Sophie Buyse (écrivaine et psychologue), Réginald de Béco (avocat, Commission de surveillance des prisons) et Jean-Jacques Jespers (journaliste, Ligue des droits humains). Animation : David Courier (journaliste, BX1)
• Public : 17 personnes
Au départ de la figure emblématique de Farid Bamouhammad, dit “Farid le fou”, comme symbole de l’échec carcéral et du traitement médiatique qui piège, trois regards croisés de la psychologue, de l’avocat et du journaliste. Comment s’exercent leurs métiers respectifs face aux cas hors normes ? Comment raconter, accompagner ? Témoignage touchant et lucide de Sophie Buyse, qui a accompagné Farid jusqu’aux soins palliatifs, avouant sans complaisance sa fascination et son désarroi devant le personnage, dont le crime premier aura été de ne jamais avoir baissé les yeux face à ses gardiens. L’animation attentive de David Courier a permis à la soirée de ne pas (trop) sortir du cadre, malgré les inévitables digressions, et surtout de ramener de la complexité dans un sujet où la caricature domine souvent.
—-> Rencontre : Les écritures qui libèrent
• Date : Le 11 février à 19h
• Avec Audrey Chenu (ex détenue, institutrice, entraîneuse de boxe, slameuse, co-autrice de Girl Fight), Eric Lammers (ex détenu) et Caroline Lamarche (romancière, poétesse, dramaturge) qui ont publié ensemble Une âme plus si noire et Une vie de.… Lettres de prison. Animation : Marie-Hélène Rabier (Commission de surveillance des prisons de Forest et de Berkendael)
• Public : 20 personnes
Cette rencontre mettait en exergue des vocations d’écriture née en prison. L’animatrice, assez maternante, a largement sollicité chacun pour agrémenter la soirée de lectures de petits extraits, ce qui donnait un air de salon littéraire assez loin du monde des prisons, lequel surgissait malgré tout sporadiquement à l’évocation du parcours de vie des invités. Caroline Lamarche s’est cantonnée dans son rôle (enviable) de marraine littéraire d’Eric Lammers, veillant à assurer une équité de temps de parole pour Audrey Chenu. Au final, une soirée quelque peu surréaliste et malgré tout chaleureuse, où l’une a vendu tous les exemplaires disponibles d’un livre qu’elle n’a pas écrit, tandis que l’autre peinait à convaincre de son talent, pourtant réel, d’écrivain. Détail qui n’en est pas un : les livres d’Eric Lammers ne figurent pas au rayon littérature des bibliothèques mais, assez injustement, à celui des prisons. L’optimisme induit par le titre de la rencontre ne va pas jusqu’à l’angélisme…
—-> Jeu de société : Pris’en conte
• Date : Le 15 février à 15h
• Public : 15 personnes
• Partenariat : Fondation pour l’Assistance Morale aux Détenus (FAMD) et Action et Recherche Culturelle (ARC)
Destiné à sensibiliser le public aux conditions de vie en détention, mais aussi au parcours du.de la combattant.e pour se réinsérer, le jeu a clairement une vocation pédagogique, et ça marche ! Les joueur.euses étant trop nombreux.ses, nous avons fait des équipes, et cela a très bien fonctionné. Le jeu permet aux joueur.euses de vivre l’expérience, tant sur le plan émotionnel qu’intellectuel, de prisonnier.e. Parmi les joueur.euses, plusieurs élèves des écoles impliquées dans le projet des “Joutes verbales”, donc très intéressé.es et souvent choqué.es de lire les cartes du jeu, entièrement rédigées en collaboration avec des personnes internées dans l’aile psychiatrique de la prison de Saint-Gilles. Mission pleinement accomplie pour cette après-midi de sensibilisation.
—-> Rencontre : Quels mots pour changer la prison ?
• Date : Le 20 février à 19h
• Avec Tony Ferri (philosophe spécialiste du monde carcéral, conseiller pénitentiaire d’insertion et de probation, abolitionniste, auteur e.a. de Le pouvoir de punir, La compulsion de punir et La condition pénitentiaire) et Olivia Nederlandt (doctorante en droit à l’USaint-Louis à propos de l’exécution des peines et de la réinsertion)
• Public : 13 personnes
Bien qu’ils ne soient pas très populaires et qu’une partie de la population est encore abreuvée d’idées reçues, les constats d’échec de la prison sont accablants et bien connus des spécialistes ou des associations de terrain. La prison est une machine à déshumaniser qui s’autoalimente en générant de la récidive. Pour modifier cette situation, Olivia Nederlandt a plaidé pour des pratiques de libération conditionnelle et de préparation de sortie qui permettent réellement de (re)trouver une place dans le tissu social au lieu d’accumuler les obstacles qui rendent impossible la sortie de la marginalité et de la délinquance. Plutôt que de parler de “réinsertion” pour des personnes dont on n’a jamais voulu, elle propose de parler d’« inclusion ». Celle-ci demande à l’ensemble de la société d’accueillir les personnes libérées. Tony Ferri a, quant à lui, soutenu l’idée d’abolir définitivement la prison. Il a longuement étayé les raisons historiques, philosophiques et humaines d’une telle suppression en annonçant qu’il avait formulé dans ses ouvrages des propositions pragmatiques pour y parvenir. Hélas il n’a pas eu ou pris le temps de les exposer.
Le public était clairsemé mais la douzaine de participants a alimenté une discussion collective fort intéressante. Celle-ci portait sur les freins au changement, voire l’impossibilité de remettre en cause la prison, ainsi que sur les similitudes frappantes en matière de discours, de pratiques et d’évolution politique au sujet des personnes détenues, internées pour raisons psychiatriques et vivant à la rue.
—-> Conversation littéraire : “Vous vous appelez …”
• Date : Le 3 mars à 19h
• Entre : Nicole Malinconi (autrice) et Françoise Nice (journaliste) autour du livre Vous vous appelez Michèle Martin
• Public : Une quinzaine de personnes
Le livre a fait polémique à sa sortie et la démarche de son autrice pose toujours nombre de questions, la première étant : fallait-il publier le livre contre l’avis de la personne concernée ? D’emblée sur la défensive et dans l’esquive, l’autrice se présente comme professionnelle de l’écriture, renvoyant la plupart des questions à la subjectivité de ceux qui les posent. Aucune volonté d’empathie, de rédemption, ni même de réel accompagnement mais un sujet, certes éminemment délicat, dont elle a voulu rendre compte avec méthode, la sienne, consignant chacune des conversations à la deuxième personne (son style, dit-elle), comme pour mieux les mettre à distance. L’animatrice, qui avait dûment préparé ses interventions, se les est vues toutes rembarrées, tout comme son idée d’hommage aux victimes, récusée comme hors de propos. Un livre et rien d’autre, vous dit-on…
—-> Lecture : Textes retenus par le concours “Après…”
• Date : Le 6 mars à 18h
• Lieu : La Foire du Livre, Tour & Taxis, Avenue du Port 86C, 1000 Bruxelles
• Avec Céline Schmitz et Nicolas Swysen (compagnie Gambalo)
• Public : Plus de 80 personnes
• Partenariat : La CAAP, l’Adeppi, le Service Lecture publique de la FWB
Dans le cadre de l’événement Les mots font le mur, la Maison du Livre s’était associée à la CAAP, l’Adeppi et la FWB pour lancer la première édition du concours Libre d’écrire, ouvert à toute personne détenue, le thème proposé étant “Après”.
Une centaine de textes, écrits par environ quatre-vingt détenu.e.s de toutes les prisons francophones, nous sont parvenus et le jury, présidé par Patrick Delperdange et réuni dans notre exposition, a décerné cinq prix et autant de mentions. Les textes primés ont été lus par la compagnie Gambalo lors de la Foire du Livre de Bruxelles. À noter qu’un des lauréats a pu anticiper sa libération conditionnelle pour participer à la soirée de remise des Prix. Le confinement, qui a immédiatement suivi, a mis entre parenthèse la recherche d’une valorisation des textes primés par le biais d’une publication, mais la volonté demeure et sera réactivée dès que possible. Par ailleurs, la totalité des participant.es a été remerciée et chacun.e a reçu un colis cadeau (bloc-notes, livres, BD…).
En dépit des délais trop courts, de la non limitation de longueur et des textes manuscrits difficiles à déchiffrer, le bilan très positif conduit les organisateurs à envisager une deuxième édition. La Maison du Livre n’en sera toutefois plus partenaire en raison des contraintes de temps. Nous restons évidemment attentifs et disponibles ponctuellement.
—-> Table ronde : Les interventions littéraires et artistiques en milieu carcéral
• Date : Le 7 mars à 14h
• Avec Diane-Sophie Couteau (directrice du Service Lecture publique de la Fédération Wallonie Bruxelles,), Mélanie Bertrand (CAAP), Séverine Clinaz (CAAP), Sophie Dutilleux (FAMD), Virginie Gérouville (Barricades), Amandine Janssen (SLAJ‑V) et Chloé Branders (autrice d’une thèse sur le théâtre action en prison, chercheuse FNRS et chargée de cours à la Faculté de droit et de criminologie de l’UCL)
• Public : Une bonne quarantaine d’artistes, bibliothécaires, aumôniers, ex-détenus, étudiants…
Diane-Sophie Couteau, a ouvert la discussion, qui a ensuite été chapitrée en trois questions.
1. Quelle professionnalisation pour le secteur ?
Mélanie Bertrand et Séverine Clinaz ont abordé les questions suivantes. Quel rôle pour la Concertation des associations actives en prion (CAAP) ? Quels financements possibles pour des projets culturels ? Comment s’y prendre avec les institutions judiciaires et carcérales ? Comment assurer la transmission des expériences passées et ne pas chaque fois “réinventer la roue” ? La professionnalisation risque-t-elle d’émousser les énergies, la faculté d’étonnement ?
2. Inverser l’offre et la demande ?
Sophie Dutilleux (FAMD) et Virginie Gérouville (Barricades), autrices d’une étude préparatoire en vue d’un Centre culturel autogéré en prison, ont ouvert la discussion. Comment tenir compte de l’avis des détenus dans le choix des activités ? Comment inclure les personnes étrangères ou analphabètes ? Comment ruser avec l’administration pénitentiaire pour faire passer des projets ?
3. Le in et le out
Depuis la légendaire émission “Passe-muraille”, elle-même inspirée d’une nouvelle de Marcel Aymé, l’idée de traverser les murs, fut-ce symboliquement, anime bien des initiatives. Le “in et out” est-il une modèle, une mode, un idéal, une dépense inutile ? Amandine Janssen a introduit ce tour de table.
Chloé Branders, a conclu les échanges par une synthèse sur le vif. La culture n’a pas sa place en prison, dans le sens où elle n’a pas été pensée ni prévue dans son architecture, dans son organisation, dans ses budgets… La question de sa légitimité est donc sans cesse posée et la relation avec le personnel pénitentiaire dépend du bon vouloir, de l’humeur, des relations de confiance installées au fil du temps… Malgré tous les obstacles, de nombreux projets parviennent à actionner les leviers pour exister, et des moyens sont grappillés.
Mais pourquoi donc de l’art en prison ? Pour le bien être des détenus ? Pour leur donner des compétences et des savoirs ? Pour les distraire ? Pour qu’ils se tiennent bien sages ? Pour les aider à se réinsérer ? Pour en faire de “bons détenus” ? Pour que le système carcéral se maintienne ? Pour donner un vernis humaniste à l’inhumain ? La plupart des intervenants revendiquent leur action comme politique, tout en admettant devoir composer avec l’institution, ruser parfois, au risque de “collaborer avec le système”.
Chloé Branders insiste pour récuser toute mission de réinsertion, prônant au contraire la subversion de l’institution. Cela implique d’être au service des détenus, de les reconnaître comme acteurs, partenaires d’un projet qui leur est proposé plutôt qu’imposé. Et de les amener à conquérir de petits espaces de liberté dans les interstices de l’enfermement.
—-> Bilan critique de “Les mots font le mur”
-> Les rencontres en chiffres
Treize événements et rencontres étaient prévus, dont deux ont dû être annulés en raison de la crise sanitaire (la deuxième session du jeu “Pris’en conte” et surtout la finale des joutes verbales). Les onze rencontres ont rassemblé quelque 377 personnes, soit une moyenne honorable de 34 personnes, qui ne doit toutefois pas obturer de grandes disparités puisque la moitié des événements a rassemblé entre douze et vingt personnes. Il est par ailleurs notable que les trois meilleures audiences ont été réalisées hors les murs (les projections au CCJF et la proclamation des résultats du concours d’écriture à la Foire du Livre).
Vingt-neuf intervenants ont pris la parole (pour la table ronde, ne sont ici comptées que les interventions préparées). Le taux de quasi deux tiers d’intervenantes est révélateur de la féminisation du secteur de l’accompagnement carcéral. Nous avions par ailleurs choisi de ne faire venir que deux personnes de l’étranger (France).
-> Le verre à moitié vide…
D’une manière générale, hormis quelques étudiants, la plupart des spectateurs ont été des personnes hautement sensibilisées aux problématiques carcérales. Si l’on accepte l’augure qu’une rencontre avec l’OIP sur l’abolitionnisme avait rempli à ras-bord le studio du Théâtre National lors du Festival des Libertés, on peut dire que, comparativement, “Les mots font le mur” s’est avéré en-deçà des espérances. Le vernissage a particulièrement représenté pour moi une déception, tant par le fait d’une faible participation quantitative que par celui de n’attirer quasi que des personnes concernées par le thème.
-> …et le verre à moitié plein
Il est en revanche paradoxalement permis d’inverser la perspective pour constater que, en dépit d’une affluence globalement modeste, l’événement a permis d’attirer pas mal de personnes qui n’étaient jamais venues à la Maison du Livre… Et parmi celles-ci un certain nombre de jeunes actifs et militants. Autre aspect positif : le secteur de l’intervention en prison étant relativement atomisé, sans réelle concertation et sans réelle mémoire, malgré la CAAP et les Journées Nationales des Prisons. Nos événements ont jeté des ponts et nous en avons été – je crois sincèrement – remerciés. La table ronde du 7 mars a ainsi, modestement, permis aux institutionnelles, artistes, bibliothécaires, universitaires, aumôniers, ex-détenus et autres actrices et acteurs du monde des prisons d’entamer un dialogue. Cette rencontre, malgré ses airs parfois improvisés, a été le fruit de multiples prises de contact en amont.
-> La rentabilité de pareille entreprise pose évidemment question…
La Convention 2019 – 2023 de la Maison du Livre ne prévoit pas l’obligation d’organiser de grands événements multidisciplinaires. On pourrait par ailleurs nous reprocher le côté chronophage d’une telle entreprise, qui a effectivement demandé plus d’un an de préparation. Davantage que pour d’autres domaines, il a fallu compenser un syndrome d’imposture par une importante immersion. Malgré tout, l’exercice est gratifiant à plus d’un titre, à commencer par la définition et la délimitation du sujet. Traiter des prisons sous le prisme (multiple) de l’écriture peut paraître évident mais circonscrire le sujet a pris du temps. C’est néanmoins un temps rentable, qui n’a pas fait de nous des experts mais nous a permis d’identifier les questions et les interlocuteurs. Travailler un thème de manière transversale est aussi stimulant pour l’équipe, qui a ainsi l’occasion de s’immerger dans une problématique complexe et d’en aborder les multiples aspects, occasion d’autant de passionnantes rencontres.
-> Entre mythes et réalités : une manière de décloisonner et d’enrichir le débat…
C’est parfois un sujet de plaisanterie entre nous mais une des spécificités (sinon “la” spécificité) de la Maison du Livre est de croiser fiction et imaginaire, littérature et engagement, mythologies et réalités du terrain… Décloisonner les disciplines et multiplier les perspectives a l’avantage d’amener des spécialistes de disciplines différentes à trouver un langage commun, de ce fait accessible aux non-initiés. Associer fiction et réalité représente également une manière d’épaissir le présent (expression empruntée à Isabelle Stengers) en y ajoutant le souvenir des luttes passées et le projet des combats à venir. Le cycle “Extension du domaine des luttes et des imaginaires” que nous préparons pour 2021 s’inscrit pleinement dans cette préoccupation.
Pierre Lorquet
- Cycle : La culture est dans l’après
Dans le cadre d’une révision des horaires d’accessibilité des expositions, la Maison du Livre a tenté cette année une nouvelle formule : “les mardis sur le pouce”. Nous invitons le public à venir visiter l’exposition entre midi et deux, le temps d’une pause midi dans un environnement culturellement et humainement sympathique. Chacune, chacun venant avec son propre pique-nique ou pouvant profiter de la buvette et des croque-monsieur maison. Pour initier le concept et réfléchir à notre rôle à l’issue du premier confinement, nous avons proposé un petit cycle intitulé la “La culture est dans l’après”. Malmenée par les mesures sanitaires, elle persiste et signe décisive pour esquisser, affiner, propager, éprouver ce monde d’après que nous voulons profondément autre, durablement porteur d’avenir pour toutes celles, tous ceux et tout ce qui partagent notre existence terrestre.
—-> Mardi sur le pouce : L’animation d’ateliers virtuels
• Date : Le 29 septembre à 12h15
• Avec des animateur.ice.s de disciplines diverses qui se sont adapté.e.s à la situation et ont continué à animer et à créer du lien à travers la toile et les écrans. Animation : Claire Frédéric (CFCC/Cesep)
ANNULÉ faute d’inscrit.es
—-> Mardi sur le pouce : Et si l’effondrement avait déjà eu lieu
• Date : Le 20 octobre à 12h15
• Avec Roland Gori (psychanalyste, auteur de Et si l’effondrement avait déjà eu lieu). Animation : Mathieu Bietlot (La Maison du Livre)
• Public : 13 personnes dans la salle, 5 personnes en facebook live, 203 visionnements ultérieurs
• Partenariat : Collectif21
“Les lueurs du présent proviennent d’un astre mort, celui des croyances du XIXe siècle, obscurcies par les tragédies du siècle suivant.” Partant d’une analogie avec certains traumas où le patient en vient à redouter un événement déjà passé mais refoulé, Roland Gori propose d’analyser les angoisses collapsologiques selon l’hypothèse que l’effondrement n’est pas imminent mais déjà à l’œuvre. S’ensuit une critique d’une société exclusivement axée sur le court terme et la rentabilité, coupée de l’expérience du passé et d’une vision à long terme. Un productivisme sans passé ni avenir est un monde sans culture, sans pilote, sans projet, où l’autorité ne peut s’exercer que par autoritarisme, où la question du soin n’est qu’un service marchand. Se référant notamment à Walter Benjamin, il invite à enrichir le présent des expériences du passé et à envisager une manière d’être-au-monde nourrie de l’étoffe des rêves.
Les activités culturelles n’étaient pas encore reconfinées mais venant de Marseille, le conférencier a préféré ne pas prendre le risque d’un déplacement. Malgré le dispositif distanciel, Roland Gori s’est avéré disponible à la conversation, n’hésitant pas à faire part de ses doutes et de ses limites, le cas échéant. À noter que nous avons reçu de nombreux remerciements suite à la mise à disposition de la vidéo sur notre page Facebook.
—-> Mardi sur le pouce : Sortir de la normale
• Date : Le 17 novembre à 12h15
• Avec les participant.es au blog “sortir de la normale” créé pour partager des textes autour du “monde d’après” si foisonnant en début de confinement.
REPORTÉ
- Rencontre : Littérature et numérique
• Date : Le 1er octobre à 19h
• Avec Maxime Coton (poète, créateur sonore), An Mertens (Collectif Algolit), Yoan Robin (graphiste, motion designer et grand voyagzeur) et Valérie Cordy (professeure d’Arts numériques à la Cambre, directrice de la Fabrique de Théâtre). Animation : Mathieu Bietlot (La Maison du Livre)
• Public : 10 personnes
Après les avoir invités à présenter leurs œuvres et démarches respectives, nous avons demandé aux artistes exposant comment les questions que nous posions avec cet événement résonnaient pour eux : le numérique permet-il de raconter le monde autrement, de rendre compte de sa complexité ou remet-il en question le rôle du récit pour faire société ? De manière générale, les artistes ont relativisé le questionnement : le numérique n’étant, pour les uns, qu’un support parmi d’autres permettant de toucher des publics que n’atteint plus le papier, pour les autres, un outil encore très limité au sujet duquel on fantasme beaucoup. Au sujet des mots clés de cette exposition – interactivité, non linéarité, automaticité – ils ont pu développer plus avantageusement. Valérie Cordy a resitué les questionnements et concepts dans une perspective historique, artistique et politique de bien plus vaste portée. S’il a fallu un peu de temps et d’ajustement pour que se rencontrent les préoccupations d’éducation permanente des organisateurs, les démarches personnelles des artistes et la position de recul de l’intellectuelle, les échanges ont finalement été enrichissants… pour un public qu’on aurait souhaité plus nombreux et participatif.
- Dialogue philosophique : Complexité, créativité et humanité
• Date : Le 8 octobre à 19h
• Avec Lambros Couloubaritsis (philosophe dont les ouvrages récents portent, d’une part, sur la complexité et l’intelligence artificielle, d’autre part, sur la violence narrative) en dialogue avec Mathieu Bietlot (La Maison du Livre)
• Public : 5 personnes, par temps de pluie, de covid et de match de foot…
Au départ de la structure aristotélicienne du récit, encore enseignée dans les écoles de scénario, Lambros Couloubaritsis a embrayé sur la question de la complexité et de son contraire. Les algorithmes et l’intelligence artificielle ont une rapidité d’exécution et une puissance de calcul avec lesquelles l’humain ne pourra plus rivaliser. Commentant une à une les installations de l’exposition, il a expliqué que des machines pourraient être programmées pour répondre à certaines fonctions du récit mais ne substitueront pas à l’humain. Après quelques digressions dues aux interventions du public parfois hors sujet, le philosophe retombe sur ses pattes pour conclure sur la nécessité d’expérimenter la liberté, qui nous distingue des machines et du règne animal, que seule la prise en compte de la souffrance d’autrui devrait limiter.
- Rencontre : Mémoire et avenir des luttes ouvrières
• Date : Le 12 octobre à 19h
• Avec Françoise Thirionet (comédienne et militante), Silvio Mara (ouvrier et délégué syndical à la retraite), Lorent Wanson (metteur en scène, auteur et comédien, proche de la lutte de Clabecq, accordéon en bandoulière) et Julien Dohet (administrateur de l’Institut d’histoire ouvrière, économique et sociale, par ailleurs secrétaire politique au SETCa Liège). Animation Francine Bolle (docteure en Histoire et coordinatrice de l’Institut Marcel Liebman)
REPORTÉ
Approche vivante, accessible, populaire du livre et des mots
Certains préjugés tenaces renvoient encore trop souvent l’univers des livres et des débats d’idées à une bulle abstraite, austère, soporifique (pour rester poli). L’ensemble du travail de la Maison du Livre s’applique à montrer et pratiquer le contraire. Dans la mesure de nos moyens techniques et financiers, avec la complicité de compagnies ou d’institutions œuvrant à d’autres expressions culturelles, nous programmons chaque année des spectacles, des films, des petits concerts ou des rencontres improbables qui célèbrent une culture vivante où se mélangent les genres et les gens.
En 2020, les principales activités de cette section ont fait partie du cycle “Les mots font le mur” et “Les mots du contre-pouvoir”. Elles ont été reprises dans la section précédente ou le chapitre suivant pour montrer la richesse des cycles. Des activités plus ponctuelles ont par ailleurs souffert de la pandémie.
- Présentation du film Vnous et du livre Maman, je suis un réfugié
• Date : Le 31 mars à 19h
• Avec Aliette Griez (co-autrice de Maman, je suis un réfugié), Pierre Schonbrodt (réalisteur de Vnous) et Anne Versailles (co-réalisatrice de Ali et Aliette)
ANNULÉ
- Balade poétique : Poketo Poketo Poketo Poum Poum Poum
• Date : Le 26 juillet à 15h
• Lieu : Saint-Gilles, aux alentours de la Maison du Livre
• Avec Timotéo Sergoï
• Public : 17 personnes
Le temps d’une balade poétique itinérante, Timotéo Sergoï s’est glissé dans la peau de Gilles de Saint- Gilles et nous a partagé ses textes poétiques drôles, humanistes, profonds, puissants et émouvants. Un très beau moment qui a touché le public présent et qui l’a émerveillé le temps de cette parenthèse pétillante et poétique.
- Lecture : Lecture vivante de l’atelier « Voix vives »
• Date : Le 15 octobre à 19h
• Avec les participantes à l’atelier “Voix vives”
• Public : 19 personnes
• Partenariat : Pas Moi asbl
Marlen Haushofer a exploré, à travers son œuvre, l’hypocrisie et les non-dits des relations humaines, y compris maternelles et conjugales. Les mouvements féministes et la recherche sur la littérature féminine ont permis progressivement de faire connaître le rôle particulier de la femme dans la société masculine, thème constant chez Marlen Haushofer et ont favorisé, de ce fait, la diffusion de son œuvre. Et c’est avec beaucoup d’émotion et d’authenticité que les lectrices du groupe “Voix vives” nous ont partagé des extraits de ses textes. Le public est comme à chaque fois ressorti ravi de ce moment suspendu dans le temps.
- Performance : Set audiovisuel cyberféministe de Dance Divine
• Date : Le 13 novembre à 21h
• En ligne
• Avec Dance Divine (Diana Dobrescu)
• Public : 500 vues
• Partenariat : Centre Librex, Point Culture
Diva le jour et re-sta la nuit, Dance Divine est une pure bête de scène, qui évolue sur une planète pop, queer et féministe à souhait. Une artiste transmedia à la voix et à l’univers très connectés. L’activité s’est bien déroulée, un petit problème technique mis à part : Diana n’a pas réussi à streamer la vidéo depuis l’événement directement, j’ai donc dû la partager sur la page de l’événement depuis son profil, ce qui a donné moins de visibilité à la vidéo. Il y a tout de même eu 500 vues ce soir-là, et le reste de la soirée s’est déroulée sans accroc.
- Projection : Female Gaze
• Date : Le 14 novembre à 20h
• En ligne
• Avec Fatima-Zohra Ait el Maati, Femi Kidjo, Maja-Ajmia Yde Zellama et Maryam Kamal Hedayat (réalisatrices). Modération : Sakina El Haruati
• Public : 2700 vues
• Partenariat : Centre Librex, Point Culture, Bledarte, Elles tournent et Imazi·Reine
La projection, qui s’étendait du jeudi 12 au 14 novembre, sur la page Vimeo du Librex, s’est déroulée à merveille. La vidéo la plus regardée totalisait 890 vues, en quatre jours seulement. Beaucoup de retours positifs, aussi bien de la part des réalisatrices que du public, ce qui est encourageant pour proposer à nouveau ce genre de projections en ligne, accessibles largement. Les réalisatrices ont communiqué via Instagram principalement, ce qui a eu pour effet que la plupart des vues émanaient de GSM.
La discussion, entre les réalisatrices, modérée par Sakina, s’est également très bien déroulée, elle a soulevé beaucoup de sujets intéressants et a suscité beaucoup d’engagement de la part du public. Très bons retours, autant de la part des réalisatrices que du public. Format et proposition bien adapté.es à un événement en ligne.
4. Une littérature qui parle du monde et de tout le monde
Parmi les missions de la Maison du Livre figure celle de favoriser, dans la programmation, la participation ou l’évocation d’auteurs, d’autrices, d’illustrateurs et d’illustratrices de Belgique. Nous nous sommes aussi engagés à proposer aux publics issus des différentes immigrations des activités littéraires mettant en valeur leur culture d’origine. Ce qui ne va pas, selon nous, sans remettre en question les rapports de domination culturelle et sociale. Nous proposons ici de réunir ces deux objectifs dans un chapitre. Celui-ci relevant du verbe “diversifier”, il nous a paru important d’y ajouter une section ouverte à la question du genre ainsi qu’à celui de la jeunesse que nous aimerions plus présente à nos activités.
Mise à l’honneur des autrices et auteurs belges
- Rencontre : Les choses et les mots
• Date : Le 24 novembre à 19h
• Avec Corinne Hoex (romancière, nouvelliste et poétesse, Le grand menu), Laurent Dumoulin (auteur de nombreux essais et recueils de poésie, et d’un premier roman Robinson) et François Emmanuel (psychothérapeute et auteur notamment des romans La passion Savinsen et La question humaine).
• Partenariat : Les Archives et Musée de la Littérature. Dans le cadre de l’exposition “Babioles et trésors : les faces cachées de la littérature belge”
REPORTÉ
- Jam lecture : Le gratin des belges
• Date : Le 18 décembre à 18h
• Partenariat : Les Archives et Musée de la Littérature. Dans le cadre de l’exposition “Babioles et trésors : les faces cachées de la littérature belge”.
REPORTÉ
- Accueil : Magnitude Moko
• Dates : Les 17 et 19 février à 19h
• Avec Louise Manteau et Frédéric Lubansu, assistés pour l’animation par François Makanga, et François Ebouelé ; 34 élèves de l’école Ma Campagne le 17 février et 66 élèves de l’Institut Montjoie le 19 février
• Public : environ 100 personnes chaque soir
• Partenariat : Afropean Project, soutenu par le dispositif La Culture a de la classe (COCOF)
La Maison du Livre a accueilli la présentation de l’aboutissement de six mois d’atelier sur l’apprentissage et la pratique de la lecture publique à partir du recueil de dits et d’écrits du poète et romancier congolais Sony Labou Tansi, Encre, sueur, salive et sang (1973 – 1995).
Extrait du bilan rédigé par Afropean Project : “Tout le projet s’est déroulé sans aucun problème et a suivi la trame initialement écrite. La satisfaction est générale tant au niveau des élèves, des professeures, des parents d’élèves, des partenaires — Maison du Livre et Africa Museum -, de la superviseuse COCOF — Vanessa Vindreau — qu’au niveau des animateurs. L’entente mutuelle, l’implication, l’enthousiasme, la participation de chacun ont fortement favorisé la réussite. L’articulation du projet en classe et la force de la proposition quant aux sorties culturelles, l’encadrement de celles-ci ainsi que la convivialité des rapports entre les élèves et les animat.rice.eurs ont été remarquées.
Un bémol au projet : L’intervention en classe de l’auteur et comédien Étienne Minoungou n’a pu avoir lieu suite à l’indisponibilité de ce dernier pour des raisons familiales. En solution, nous avons, avec l’accord des professeurs, fait appel au comédien camerounais François Ebouélé. Celui-ci a rencontré les élèves, et travaillé avec eux en lectures privées. Par la suite François Ebouélé a également assisté aux lectures publiques à la Maison du Livre.”
L’équipe de la Maison du Livre se réjouit de ce bilan positif et a été particulièrement impressionnée par l’efficacité des animateurs dans la gestion de grandes équipes. Si toutes et tous n’ont pas développé le même talent pour la lecture publique, la concentration, le respect et l’émotion étaient palpables, et pleinement partagée par le public composé de parents et d’enseignants.
- Festival : Transpoésie
• Dates : Du 6 au 18 octobre
• Partenariat : Eunic Brussels (European Union National Institutes for Culture)
Transpoésie fête la poésie, le multiculturalisme et le multilinguisme à Bruxelles. Nous nous sommes faits le relais de leurs initiatives virtuelles, notamment via notre page FaceBook en diffusant les soirées programmées sur leur page et en communiquant sur notre site et dans notre lettre électronique hebdomadaire. Étant donné les règles sanitaires en vigueur, aucun événement n’a été organisé en présentiel contrairement à l’année dernière où nous avions accueilli une soirée de lectures poétiques. Les organisateur·trices nous ont fait part de leur satisfaction de notre collaboration, bien que réduite, à cette édition quelque peu tronquée.
- Événement : Féminismes, antiracismes : les mots du contre-pouvoir
La Maison du Livre s’est associée au Centre Librex et à Point Culture pour l’organisation d’un week-end autour des luttes féministes et antiracistes et des questions posées par leurs nouvelles stratégies et les mots qu’elles utilisent dès lors qu’elles remettent en question les dominations cachées et la bien-pensance. Des mots comme personnes racisées, blanchité, mansplaining, intersectionnalité peuvent rebuter ou faire peur. Y compris pour les personnes concernées elles-mêmes qui n’y voient qu’intellectualisme ou charabia militant. Marqueurs d’une certaine radicalité politique, ils sont parfois mal définis ou mal compris. Raison de plus pour, ensemble, se pencher sur leur signification.
La Maison du Livre ne devait accueillir en ses lieux que les ateliers les plus proches de ses missions. La transposition intégrale en ligne de l’événement nous a permis d’en relayer l’ensemble.
—-> Rencontre : La langue comme champ de bataille
• Date : Le 8 décembre, 20h
• En ligne
• Avec Rockhaya Diallo (journaliste française, autrice et réalisatrice antiraciste et féministe), Maboula Soumahoro (spécialiste en études afro-américaines et de la diaspora noire/africaine, présidente de Black History Month), Selemain Gloria Djemba (étudiante, voix du podcast « Diasporama » produit par la RTBF, blogueuse, réalisatrice), Emmanuelle Nsunda (historienne de l’art, initiatrice du projet projet Afrofeminism in progress), Ruth Paluku-Akota (militant·e queer antiraciste, membre du Climate Justice Camp) et Aïda Yancy (militante LGBTQI+ féministe et antiraciste, responsable du projet européen Equalcity à la RainbowHouse Brussels)
• Public : 100 personnes
• Partenariat : Centre Librex et ZinTV
Une vraie réussite, plus de cent personnes ont suivi la rencontre dans sa totalité en ligne et en direct. Toutes les intervenantes étaient ravies du résultat. Le public a réagi très élogieusement dans le “chat”, avec plein de “merci, c’était super intéressant”. ZinTV devrait proposer une vidéo remontée de cette rencontre pour en faire une capsule vidéo didactique.
—-> Atelier : Pour une convergence des luttes non-consensuelles. Entre antiracisme et misogynie, qu’en est-il de “nos hommes”
• Date : Le 10 décembre à 20h
• En ligne
• Public : 25 personnes – complet
• Partenariat : Centre Librex et Imazi-Reine
Dans le but d’interroger nos mouvements de lutte, tout en restant dignes et non-consuel·les dans nos combats, il est important de pouvoir pointer du doigt les défaillances de “nos communautés” pour pouvoir les dépasser. Que ces communautés soient choisies ou imposées par le climat misogyne, islamophobe, queerphobe, etc. ; porter un vrai amour communautaire et révolutionnaire est vital. Toutes les personnes présentes se sont exprimées, ravie pour la première fois pour certaines de parler librement de leur vécu de domination. Il y a eu de réels échanges de stratégie et de résistance et les animatrices indiquent un réel souhait de pérenniser ce genre de format.
Le fait que cet atelier était réservé aux personnes directement concernées, les femmes et queer racisé·es, a suscité une polémique, initiée par une association aux intentions douteuses mais à laquelle les médias ont donné trop d’écho. Les organisateurs ont tenté d’apaiser les esprits et de faire preuve de pédagogie mais n’ont pas été relayés. Ce qui les a motivés à développer pour l’année prochaine une démarche pédagogique à ce sujet.
—-> Atelier : L’approche intersectionnelle d’Arab Women’s Solidarity Association – Belgium
• Date : Le 11 décembre à 10h
• En ligne
• Public : 7 personnes
• Partenariat : Centre Librex et Awsa-Be
Entre diabolisation et récupération, l’intersectionnalité est sur toutes les lèvres ces derniers temps. Comment la définit Awsa-be ? Quelles sont les difficultés à son application, surtout dans un contexte migratoire ? Les animatrices déclarent avoir eu des échanges très intéressants et très pertinents avec les personnes présentes.
—-> Atelier : Comment peut-on lutter contre le racisme quand on est blanc·he ?
• Date : Le 12 décembre à 10h
• En ligne
• Public : 15 personnes – complet
• Partenariat : Centre Librex et la Rainbow House
L’objectif de cet atelier était d’explorer ce qu’est le racisme, ce qu’est la blanchité et son mode de fonctionnement pour trouver comment lutter efficacement contre le racisme dans les milieux militants et dans notre vie privée. L’atelier, qui a duré plus de trois heures, s’est très bien passé. Les personnes présentes se sont montrées très intéressées et ont apporté des questions et des réflexions très pertinentes.
—-> Atelier : Les limites de la législation anti-discrimination face aux discriminations multiples, croisées ou intersectionnelles ?
• Date : Le 12 décembre à 14h
• En ligne
• Public : 7 personnes
• Partenariat : Centre Librex et MRAX
Atelier juridique destiné à éclairer sur les législations antiraciste et anti-discrimination qui entendent lutter contre les différences de traitements injustifiés sur base d’un critère protégé. Retour de l’animateur : “L’atelier s’est très bien passé. Il y avait sept personnes, principalement des femmes. Après avoir fait un tour de table sur les motivations de chacun·e pour la thématique, j’ai abordé différents points sur le cadre juridique. Chaque dia était ponctuée par des exemples pratiques du terrain, mais également par le vécu ou la connaissance de chacun·e sur la thématique. La partie théorique terminée, nous avons consacré trente minutes à des questions ouvertes sur la législation anti-discrimination”.
—-> Atelier : La “misogynoire” ? On en parle !
• Date : Le 12 décembre à 17h
• En ligne
• Public : 20 personnes – complet
• Partenariat : Centre Librex et Mwanamke
La misogynoire renvoie spécifiquement à la misogynie raciste négrophobe que les femmes et les queers noir·es vivent. Connaître les contours de ce concept est un premier pas pour nommer un vécu traumatique partagé – mais quel est l’ancrage historico-culturel de la misogynoire, comment se manifeste-t-elle au quotidien ? Le public s’est montré très intéressé et les échanges furent riches et constructifs.
- Festival : Féministe toi-même !
• Dates : Du 12 novembre au 15 novembre
• En ligne
• Partenariat : Centre Librex et Point Culture. Avec le soutien d’Equals
Fidèle au combat, la Maison du Livre s’est associée à la septième édition du festival “Féministe toi- même !” qui réunit trois jours durant – hélas en ligne – les associations et les personnalités qui luttent en faveur des droits des femmes. Un foisonnement de militances inventives qui s’est inscrit dans le thème de la saison à PointCulture : “Révoltes – une éducation permanente” et celui de la Maison du Livre : “Extension du domaine des luttes et des imaginaires”.
—-> Conférence : Écoféminismes : réactiver les révoltes joyeuses
• Date : Le 12 novembre à 20h
• En ligne
• Avec Isabelle Stengers (philosophe, autrice de Réactiver le sens commun. Lecture de Whitehead en temps de débâcle), Benedikte Zitouni (sociologue, autrice de nombreux articles sur les luttes écoféministes) et Myriam Bahaffou (doctorante en philosophie féministe et militante écoféministe). Lectures : Maïa Chauvier (comédienne et poétesse). Animation : July Robert (La Maison du Livre).
• Public : vidéo vue sur Youtube plus de 1100 fois au 2 décembre 2020 (2000 fois au 15 juin 2021)
• Partenariat : Centre Librex et Point Culture
À l’origine prévue en “présentiel” au Point Culture, cette conférence a dû se réinventer en raison des conditions sanitaires. Nous avons décidé d’en faire une captation qui a été largement diffusée via les réseaux des partenaires. Les trois intervenantes ont pris la parole, chacune de leur point de vue, pour nous raconter l’histoire et l’actualité des luttes écoféministes, les raisons de leur résurgence aujourd’hui et les moyens qu’elles entrevoient pour qu’elles aient un impact concret sur le monde actuel. Une discussion joyeuse entrecoupée de lectures de textes militants et historiques du mouvement par Maïa Chauvier.
—-> Appel à participation : vers un nouveau glossaire féministe
• Dates : Du 1er octobre au 4 novembre
• Public : 10 contributions
• Partenariat : Centre Librex, Point Culture, Corps Écrits, Culture & Démocratie
Preuve qu’en sept ans le monde a bien changé, un tas de concepts nouveaux ont fait irruption dans le champ des luttes pour l’égalité. Afin d’élaborer un glossaire commun, de faire circuler ces mots et de contribuer à leur popularisation, nous avons organisé avec les partenaires un concours de définitions autour des nouveaux mots du féminisme. La richesse des propositions recueillies nous amènera en 2021 à éditer un Petit dico militant, féministe et antiraciste.
—-> Rencontre : La souveraineté alimentaire : un combat féministe
• Date : Le 13 novembre à 19h
• Avec des acteur.rices dans le monde de l’agriculture, de l’alimentation, de l’écologie et du féminisme
• Partenariat : Rencontre des Continents
REPORTÉ
—-> Atelier : Représentation des minorités dans la télé-réalité
• Dates : Le 15 novembre à 20h
• En ligne
• Avec Maja et Femi (Bledarte)
• Public : 900 vues
• Partenariat : Centre Librex, Point Culture et Bledarte
La discussion en ligne, proposée par Maja et Femi, Powerpoint à l’appui, et diffusée en direct avec Streamyard s’est bien déroulée. La discussion était assez informelle et déstructurée, mais a suscité beaucoup d’intérêt et d’engagement. Le public adressait des questions à Maja et Femi, mais interagissait aussi sans elles. Le format et le sujet sont donc peut-être à développer davantage. La vidéo a totalisé 900 vues en tout.
—-> Atelier : On ne s’excuse de rien !
• Dates : Le 14 novembre, 2 séances de 2 heures
• En ligne
• Avec Lisette Lombé (artiste plurielle, passe-frontières entre des pratiques poétiques, scéniques, plastiques, militantes et pédagogiques)
• Public : 9 participantes au premier atelier, 11 au second
• Partenariat : Centre Librex et Point Culture
L’atelier a rencontré un bel engouement d’un public ponctuel. Le système d’utilisation de la plateforme Zoom a permis une tablée virtuelle de qualité, des heures pleines de rencontres dans un cadre bienveillant et une écoute respectueuse. Les participantes, connectées depuis le monde entier jusqu’en Afrique ont joué le jeu. L’atelier a souffert de quelques petits couacs techniques, mais rien qui ait pu empêcher le bon déroulement des échanges.
—-> Atelier : Du bon usage de l’écriture inclusive
• Dates : Le 14 novembre, 2 séances de 2 heures
• En ligne
• Avec Anne Vervier (linguiste, formatrice en rédaction claire)
• Public : 13 personnes au premier atelier, 19 au second
• Partenariat : Centre Librex, Point Culture et Rédaction Claire
Les deux ateliers se sont très bien déroulés, avec une belle participation active de toustes les participant·es. L’animatrice, qui a reçu une évaluation “à chaud” de chacun·e d’entre elleux, affirme qu’elles reflètent un bel enthousiasme.
—-> Atelier : Les télécommunications du point de vue de l’émigration : entre lycamobile et téléboutiques
• Dates : Le 16 novembre à 20h
• En ligne
• Avec le collectif Imazi.Reine
• Public : 20 participantes
• Partenariat : Centre Librex, Point Culture et Imazi.Reine
Super atelier, dont le déroulement était le suivant : séance de méditation collective, suivie de la projection d’un court métrage et d’un débat collectif au sujet des relations entretenues avec le pays d’origine. Entre romantisation et mélancholie, manque du pays et qualité de vie. Qu’est-ce qui habitait les récits de nos aïeux.lles ? Comment vivions-nous cette séparation ? Que signifiait l’écart générationnel ? Comment est- ce que cette crise sanitaire nous a, à nouveau, poussée vers ce genre d’échanges ? L’atelier s’est déroulé dans une atmosphère très bienveillante, réactions positives de la part des participantes, dont certaines ont exprimé un soulagement de pouvoir aborder le sujet des télécommunications de cette manière et dans ce contexte particulier. Le collectif Imazi.Reine veut pérenniser ce format et continuer à proposer ce type d’ateliers dans le futur.
Les grands adolescents et jeunes adultes entrent dans la place
- Accueil : L’islam des jeunes en Belgique
• Dates : Le 18 mars à 19h
• Avec Abdelkrim Bouhout, Barbara Mourin, Rachid Bathoum, Altay Manço et Morgane Devries, co- auteur.es du livre L’islam des jeunes en Belgique. Facettes de pratiques sociales et expressives
• Partenariat : CBAI, IRFAM, ASE Aneessens
ANNULÉ
- Atelier : En tant qu’ado racisé.e : comment t’imposer là où on ne t’attend pas ?
• Dates : Le 9 décembre à 16h
• En ligne
• Avec Rojin et Maja-Ajmia (Bledarte)
• Public : 10 personnes – complet
• Partenariat : Centre Librex et Bledarte”>Bledarte
Comment réussir ses objectifs professionnels et personnels dans un milieu où l’on n’est pas privilégié ? En partant de leurs expériences et de celles des jeunes avec qui elles travaillent, Rojin et Maja-Ajmia ont proposé un atelier pour jeunes ados à la poursuite de leurs rêves et de leurs ambitions. L’atelier s’est très bien déroulé, il y avait trois garçons et sept filles, entre 15 et 18 ans. Iels se sont montré·es très bienveillant·es entre elleux. Les questions ont été intéressantes et intelligentes, pleines de rêves et d’envies. C’était très émouvant.
5. Communication avec nos publics et les médias
Parler de notre travail de communication en temps de Covid et de confinement, entre reports et annulations constantes, n’est pas évident. Nous sommes néanmoins resté·es proactif·ves et nous sommes continuellement réinventé·es tout au long de cette période de crise.
En premier lieu, nous avons investi beaucoup de temps dans la conception de nos lettres électroniques devenues, par la force des choses, notre lien privilégié avec le public. Celles-ci sont devenues hebdomadaires et furent chargées d’un contenu spécifique cherchant à répondre à la situation particulière que nous traversions. En outre, pour les introduire, notre philosophe de directeur se fendait chaque semaine d’un édito bien pensé en fonction du contenu de la lettre et de l’actualité. Nous avons notamment élaboré un « Parcours d’éditeurs », un focus sur diverses maisons d’édition belges en leur donnant la parole pour raconter leur histoire et leur manière de fonctionner en temps de crise sanitaire. Ont répondu à notre proposition : Couleur Livres, Lansman éditeur/Emile&cie, Maëlstrom, La Lettre Volée, les éditions du Cerisier, Les Impressions Nouvelles, Quadrature. Nous avons également utilisé cette lettre pour relayer, semaine après semaine, les textes des lauréat·es de notre concours de nouvelles mis en place en partenariat avec la Biblio de Saint-Gilles et le Service Culture de la commune. Ce lien hebdomadaire avec nos abonné.es a aussi été l’occasion de relayer des initiatives solidaires plus nécessaires que jamais durant cette crise tant sociale que sanitaire. Les retours enthousiastes et positifs sur la nouvelle forme qu’a pris notre lettre électronique nous pousseront à poursuivre sur cette voie pour les saisons à venir.
Nos relations presse avec les journalistes se sont réduites à peau de chagrin, précisément en raison du peu d’événements organisés par la Maison. Un des derniers événements « en présentiel » fut notre exposition « Cent Culottes » qui a été extrêmement bien relayée dans les médias, avec notamment un bel article dans Le Soir ainsi que sur le site de la RTBF. Notre activité de bibliothèque mobile « Street & Read » a également fait l’objet d’un reportage radiophonique et d’un article dans La Capitale. Enfin, l’été nous ayant offert l’opportunité d’organiser de petites choses en extérieur, nous avons convié à des « pow-wow littéraires », activités également relayées par la presse. Cela nous laisse entrevoir de belles perspectives en termes de visibilité dès que nous aurons l’occasion de reprendre toutes nos activités.
Enfin, last but not least comme on dit en bon français, nous avons profité de cette longue période durant laquelle nous avons été privé·es de notre public pour commencer un travail qui s’annonce ardu : le renouvellement de notre image. La tâche, entamée en 2020, se poursuivra durant toute l’année 2021. Janvier 2022 sera l’occasion de lancer notre nouveau trimestriel, affublé d’un nouveau logo ainsi que notre nouveau site internet.
July Robert
Quelques informations synthétiques
- Les activités et leurs publics en chiffres
- Listes des hôtes ayant pris part à nos activités en 2020
Nous ne reprenons pas ici la présentation de chacune et chacun de nos hôtes. Ces listes révèlent cependant une belle diversité à tous points de vue.
—-> Auteurs, autrices, illustratrices, illustrateurs, éditeurs, éditrices de Belgique
-> Invités lors de nos rencontres, lectures, spectacles :
Abel Barbara
Branders Chloé
Buyse Sophie
Chauvier Maïa
Coton Maxime
Couloubaritsis Lambros
Jespers Jean-Jacques
Lamarche Caroline
Lammers Eric
Malinconi Nicole
Piolat Jérémie
Scheer David
Sergoï Timotéo
Stengers Isabelle
Vanhoutvinck Valérie
Vervier Anne
Zitouni Benedikte
-> Animatrices et animateurs des stages et ateliers :
Arnoldy Pierre
Coppée Benoît
Ducène Claire
Fillenbaum Anne-Eve
Gandibleux Monia
Hankart Christine
Hardy Nancy
Iwens Ann
Kavian Eva
Lassablière-Hilhorst Pascale
Lombé Lisette
Lotoko Bénédicte
Manka Mathilde
Provost Valérie
Schuiten Maya
Sergoï Timotéo
Toma Satoru
—-> Autres participantes et participants à nos rencontres
-> Autrices et auteurs invités de l’étranger :
Bahaffou Myriam (France)
Chenu Audrey (France)
Diallo Rokhaya (France)
Ferri Tony (France)
Gori Roland (France)
de Kerangal Maylis (France)
Soumahoro Maboula (France/Côte d’Ivoire)
-> Intervenantes et intervenants dans les rencontres, débats et conférences
Ait el Maati,Femi Kidjo Fatima-Zohra
de Béco Réginald
Bertrand Mélanie
Clinaz Séverine
Cogolati Gladys
Collin Alain
Cordy Valérie
Courier David
Couteau Diane-Sophie
Dejemeppe Pierre
Detroy Romain
Djemba Selemain Gloria
Dobrescu Diana
Dutilleux Sophie
Ebouelé François
El Haruati Sakina
Fontaine France
Gérouville Virginie
de Heij Gijs
Janssen Amandine
Kamal Hedayat Maryam
Kerkach Saliha
Kozlowski Guillermo
Leroij Chedia
Lubansu Frédéric
Manteau Louise
Matyn Vincent
Mertens An
Nederlandt Olivia
Nice Françoise
Nsunda Emmanuelle
Paluku-Akota Ruth
Rabier Marie-Hélène
Robin Yoan
Roussel Juliette
Schmitz Amélie
Slizewicz Guillaume
Yancy Aïda
Yde Zellama Maja-Ajmia
- Partenariats
Action et Recherche Culturelle
Adeppi
Afropean Project
Agence Alter
Awsa-Be
Barricade
Bledarte
Bruxelles Laïque
CAAP
Centre Culturel Jacques Franck
Club de lecture de la Biblio de Saint-Gilles
Collectif Alpha
Collectif Formation-Société
Corps Écrits
Culture & Démocratie
DoucheFlux
Échevinat de la Culture de Saint-Gilles
Échevinat de l’Enseignement de Saint-Gilles
Elles tournent
Eunic Brussels
Fondation pour l’Assistance Morale aux Détenus
Genepi Belgique
Imazi·Reine
Journées Nationales des Prisons
La Biblio de Saint-Gilles
La Plate-forme des sortants de prison
Le Centre Librex
Les Midis de la Poésie
MRAX
Mwanamke
Pas Moi asbl
PointCulture
Pour un numérique critique et humain (PUNCH)
Rainbow House
Rédaction Claire
Service Culture de la Commune de Saint-Gilles
Service de la Lecture Publique (FWB)
SLAJ‑V
ZinTV
6. Perspectives
Comment établir le menu sans savoir à quelle sauce la culture sera mangée ? Comment construire un programme sans connaître le calendrier de retour à la vie culturelle, si essentielle pour traverser les crises, échanger autour de ce qui inquiète, vivifier la démocratie, apprendre à vivre avec nos maux et construire l’avenir ?
L’équipe de la Maison du Livre ne manque pas d’idées et de projets en ce début 2021 pour dessiner les grandes lignes de l’année où se prolongera la saison en cours et s’ouvrira la suivante. Certains événements ou rencontres ayant du reste été prévues pour l’année dernière et reportées à celle-ci telle que l’exposition « Babioles et trésors : les faces cachées de la littérature belge » reprogrammée de décembre 2021 à février 2022 dans l’intention d’être enfin en mesure de la faire visiter par des groupes scolaires. Ne sachant pas encore ce qui sera possible en début d’année et gardant l’espoir d’un printemps libérateur, nous allons déployer pour nos missions, nos plans et nos envies des supports parasismiques susceptibles de traverser les secousses sanitaires. Les seules dates que nous pouvons déjà arrêter sont celles des ateliers qui se tiendront en virtuel ou en en présentiel en fonction des convulsions sanitaires et qui répondront, à n’en pas douter, à une demande ou un besoin de nos publics. Aux ateliers récurrents qui ne désemplissent pas, nous ajouterons des thèmes ou des formes en lien avec le reste de notre programmation et les questions du moment.
Entre suspension et extension, les ressources de l’imagination
À peine ébauché à l’automne 2020, le cycle Extension du domaine des luttes et des imaginaires explorera des pistes pour affronter une époque charnière où tout vacille, où les recettes d’hier ne prennent plus et dont personne ne peut prétendre connaître l’issue. Nous avons besoin de confronter les approches, de faire bouger les frontières et les horizons, d’entrecroiser fiction et effectivité pour réinventer des voies d’avenir. Le fameux “monde d’après” n’éclora pas dans l’incantation et la délégation mais dans la proposition et le rapport de force. Il s’agit de saisir le moment, de se l’approprier et de réfléchir ensemble aux enjeux qui se présentent, en tenant compte du passé et en incluant l’imaginaire. Ou plus précisément la capacité ou puissance d’imagination, de création en situation, qui ne s’en tient pas à l’établi ni ne se réfugie dans les limbes.
Au cours du premier semestre 2021, nous irons à l’abordage de la mémoire des luttes ouvrières, de leur transmission et de l’avenir de la classe en question face aux impasses du productivisme et à la dématérialisation de l’économie ; du pouvoir de l’imaginaire et de la créativité, de la force d’inspiration des romans et des arts de la scène pour renouveler les tactiques et mener à des victoires symboliques avant qu’elles ne deviennent effectives ; des enjeux et du combat pour la souveraineté alimentaire, de l’agriculture en ville et de l’écoféminisme ; de la langue comme terrain de lutte, de jeu et de créativité où se joue notamment l’émancipation des femmes ou des minorités ; des colères, des espoirs et des imaginaires qui animent la radicalité d’une certaine jeunesse. Ces thématiques feront l’objet de rencontres ou d’ateliers dès que cela sera permis et possible. À défaut, en attendant ou en complément de ces moments où nous pourrons nous réunir, nous nous lançons dans la nouvelle aventure de la création d’une émission radiophonique qui abordera ces mêmes questions : « Le blob ». Ni plante, ni animal, ni champignon avec un peu des trois à la fois, le blob — physarum polycephalum de son nom scientifique – est un être inclassable, non genré, une cellule géante à plusieurs noyaux, à l’intelligence et la mémoire surprenantes, qui se répand infiniment dans les sous-bois et les jardins hospitaliers. Il a tout pour exciter la curiosité et ouvrir des perspectives surprenantes.
À l’automne 2021, nous espérons prolonger ce cycle au cœur de notre maison transformée en cabane pour accueillir “Habiter demain – esquisses d’un futur désirable”. Cette exposition sera composée par l’équipe autour de la démarche de Chloé Schuiten, entourée de sa famille, Luc et Maya, de son comparse Clément Thiry et d’autres. Elle sera accompagnée de rencontres et d’ateliers pour interroger, déconstruire, inventer les imaginaires et mettre à l’œuvre l’imagination afin de répondre à la catastrophe climatique et rendre le futur aussi viable qu’enviable. Nous constatons l’émergence d’œuvres, fictionnelles ou non, qui, loin de renvoyer à une rêverie utopique, activent l’imagination en ce sens. Il ne s’agit plus de subir ni de fuir la réalité mais de la regarder en face. Et cette réalité inclut des éléments toxiques qui agissent par la séduction, via la publicité, la mode et les médias en général, qui nous incitent à vouloir tout, tout de suite, à consommer toujours plus et plus mal, quitte à sacrifier la planète. Face à cet imaginaire dominant qui nous fait adhérer à ce qui nous nuit, de plus en plus d’initiatives visent à opposer une culture régénératrice dans tous les sens du terme.
Misant sur la réouverture des musées, nous accueillerons plus tôt, dans le cadre de « La langue française en fête » en mars, une exposition plus légère – c’est le cas de le dire – autour du travail de Camille Renault que nous invitons en résidence avec La Collection des Livres d’Artistes (bibliothèque de Watermael-Boistfort). Encres, papiers, fils, jeux de lumière, théâtre d’objets… la recherche et les créations de Camille Renault donnent à voir l’apparition, le mouvement, la fragilité, la ténuité, l’invisibilité des choses. Elle s’emparera et s’inspira du thème de la fête : “Dis-moi dix mots qui (ne) manquent pas d’air !” En résonnance avec nos existences et nos projets du moment, cette exposition s’intitule “Sur le fil”.
Des critiques, des controverses et des luttes à ancrer dans la présence
Deux cycles de rencontres concoctés avec des complices de longues dates attendent impatiemment la reprise des rencontres publiques pour vous donner la parole car leur sujet ne se prêtent pas aux échanges à distance ni à la captation technologique.
Il s’agit du désormais bien connu PUNCH (Pour un numérique critique et humain) qui, pour sa sixième saison, se propose d’envisager l’avenir via un retour aux racines, voire à la radicalité (les deux mots partageant une étymologie commune). Quel était le projet de départ d’Internet, du numérique ? Qu’est-il advenu des utopies fondatrices ? Ne faut-il pas poser l’hypothèse que l’utopie numérique n’est peut-être finalement qu’une dangereuse chimère et qu’il est temps de dé-numériser le monde ?
Avec Les enjeux actuels de la lutte antiraciste, l’UPJB et la Maison du Livre proposent d’ouvrir une agora où les différents protagonistes de la scène antiraciste en plein chambardement, les nouveaux et les anciens, peuvent se rencontrer et débattre, partager les expériences et confronter constructivement les stratégies pour voir comment avancer ensemble plutôt que s’affronter sur la défensive et attiser des polémiques qui souvent nuisent à la cause.
Ce cycle sera complété par un petit programme pédagogique autour des législations anti-discrimination et des pratiques de non-mixité, en partenariat avec Le Librex et PointCulture.
Des centenaires populaires
Avec l’intention d’ouvrir notre Maison à d’autres publics et de faire découvrir l’œuvre moins connue de l’inventeur de San-Antonio – un des plus gros succès de l’édition française d’après-guerre – nous célébrerons en mai-juin le centenaire de Frédéric Dard. À hauteur de nos moyens, restreints par la situation actuelle, nous souhaitons remettre à l’honneur et en résonnance ou dissonance avec l’époque actuelle, sa langue verte et pas piquée des vers, ses enquêtes prétextes à digressions humanistes ou misanthropes, ses acolytes insolites et alcooliques, ses clichés policiers et polissons, avec le sexisme et le racisme du genre… Au-delà de ces facéties et facilités, son inventivité langagière, les libertés qu’il prend avec la langue française pour lui donner une nouvelle jeunesse et tordre le cou à l’Académie, offrent matière et prétexte à poursuivre des débats très contemporains, des codes du hip hop à l’écriture inclusive. Au programme : une exposition en partenariat avec l’Association des Amis de San-Antonio, des rencontres, un atelier Slam-Antonio, un concours de jeux de mots.
Dans un autre registre, bien qu’on puisse trouver quelques points d’accroche, nous fêterons aussi le centenaire de Georges Brassens qui maniait la rime comme un orfèvre et a popularisé grâce à ses accords de guitare quelques grands poètes du répertoire. Nous nous ferons une joie de réunir à nouveau le collectif Chants de lutte pour organiser un atelier d’écriture de chanson, un atelier de mise en voix des textes de tonton Georges, un débat sur les (dés)engagements du libertaire et une soirée d’hommage en musique et en chœur.
La continuité des chantiers
Les trois grands chantiers initiés en 2019 poursuivront leurs cours : l’hospitalité et l’élargissement des publics, le renouvellement du visuel et des supports de communication, le traitement des archives. Ils seront eux aussi tributaires des mesures sanitaires et de l’évolution budgétaire de l’association. Mais ils sont en bonne voie comme nous escomptons que le soient la sortie du confinement grâce à la vaccination et l’immunisation collective, la défense de la culture, l’avenir des lettres et l’émancipation des populations…
7. Revue de presse
- Revue de presse “papier”
- Revue de presse audiovisuelle
- Polémique autour d’un atelier en non-mixité
1060 Saint-Gilles
Bruxelles