Entretien sur les bureaux d’écriture
Sur les bureaux d’écriture, matériels ou numériques, les images qui inspirent se mêlent à celles qui distraient. La liste des courses s’immisce au cœur de la création, y côtoie un dessin d’enfant, un souvenir de voyage, l’esquisse d’un projet parallèle. Comme pour toute chose humaine, l’espace et le temps sont comptés.
Cécile Portier écrit essentiellement sur support numérique : puisque je ne dispose pas de longues plages de temps et d’espace, j’écris dans leurs interstices – sur mon téléphone, dans des fichiers dropbox attrapables depuis partout… Elle possède par ailleurs une collection bien physique de photos, dessins et autre cartes géographiques qui nourrissent son écriture. Pour elle, l’image n’est jamais illustration mais constitue un point de départ, une instance avec qui converser, une offre de détournements.
Outre ses nouvelles et romans, Caroline Lamarche affectionne le travail en collaboration, notamment pour la littérature jeunesse, mais aussi en dialogue avec des photographes. Très sollicitée, l’espace de son bureau d’ordinateur traduit (ou trahit) sa gestion du temps. Elle le décrit comme le reflet d’une profusion plus ou moins ordonnée, que je tente de réorganiser de temps en temps, de manière non systématique, mais à peu près logique, une logique néanmoins vagabonde, où les choses se déplacent, se regroupent ou au contraire se séparent, comme des amibes aux prolongements rétractiles.
Ces deux autrices présentes dans l’exposition Images à l’œuvre s’entretiendront avec Anne Reverseau sur les diverses images qui apparaissent ou disparaissent au sein de leurs écritures respectives.